L’UCAD réfléchit à d’autres débouchés pour les étudiants

Un séminaire de réflexion sur la création d’un Institut universitaire de gouvernance territoriale a regroupé hier, à Saly, les membres de la communauté universitaire et des élus locaux.
Faire acquérir aux étudiants les connaissances et méthodes d’investigation les plus avancées, dans toutes les disciplines de la science, de la technique et de la culture. Les faire participer au développement des connaissances et à la création de nouvelles méthodes d’investigation en les adaptant aux réalités et aux exigences nationales. Étudier et élaborer les voies d’une stratégie de développement endogène et autocentrée, en participant notamment à la conception, à l’application et à l’évaluation des plans nationaux, sous régionaux et régionaux de développement. Telles sont les missions, parmi dix autres, que se fixent les autorités de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD).
Hier à Saly, le recteur de l’Ucad, Ibrahima Thioub et ses collègues ont entamé la réflexion sur la création d’un Institut universitaire de gouvernance territoriale afin d’accompagner l’Etat, les collectivités territoriales et les élus locaux. « L’université classique était destinée à former des élites de très haut niveau et particulièrement au niveau des groupes aristocratiques de la société. Elle visait à former des savants. Les universités modernes reçoivent des milliers de bacheliers. Pour cette raison, il n’est plus possible d’enseigner comme si on s’adressait à cette ancienne élite. On ne peut pas continuer à enseigner, comme si vous aviez des milliers de bacheliers orientés dans une filière comme le département d’Anglais, et leur enseigner comme si tous devaient faire le doctorat.
Cette massification des effectifs nous interpelle, c’est pourquoi, il a été mis en place un certain nombre de décisions et, parmi ces décisions, figure en bonne place la professionnalisation des filières », explique Ibrahima Thioub. Selon le recteur, la communauté universitaire a la volonté de contribuer au développement économique et social, en formant des diplômés pouvant intervenir dans tous les domaines d’activités du pays. « Dans le système classique, l’apprenant suivait des enseignements jusqu’à l’obtention d’un diplôme, sans avoir un métier, sans avoir une profession. Vous formez des historiens, des géographes, parmi eux, une faible minorité accédera au doctorat. La grande masse ne vise pas à devenir des historiens, des géographes. On ne peut pas en avoir des milliers et des milliers. Donc, il fallait réorienter notre système et c’est dans ce cadre que nous avons pensé à créer cet Institut », explique le recteur.
Ainsi, pour une formation performante au service du développement économique, social, et culturel, l’UCAD veut mettre sur pied cet Institut afin de préparer les diplômés qui, au sortir de l’Université, peuvent intervenir dans tous les domaines d’activité de la nation. Cet Institut destiné aux bacheliers permettra aux étudiants d’alterner des cours théoriques et des stages pratiques sur le terrain, pour assurer l’opérationnalité des diplômes dès la fin de leur cursus qui devra durer trois ans.
KHADY NDOYE (MBOUR)