Publié le 23 Nov 2016 - 17:31
DEFICIT DE PERSONNEL PARAMEDICAL, INSUFFISANCE DE LITS D’HOSPITALISATION…

Ces maux dont souffre l’hôpital de Pikine

 

Le directeur du Centre hospitalier national de Pikine (CHNP), Mouhamed Abdallah Guèye, a profité de la conférence de presse qu’il a animée hier au sein de cette structure sanitaire pour relever les difficultés auxquelles fait face l’établissement.  

 

En 10 ans, le Centre hospitalier national de Pikine a fait du chemin. Mais pas forcément dans le bon sens. Inauguré en octobre 2006, il fait face à d’énormes difficultés. L’hôpital souffre d’un déficit de personnel paramédical, d’insuffisance de lits d’hospitalisation, de pénurie de radiologues, de techniciens en imagerie médicale, entre autres… Selon son directeur, tout cela freine son fonctionnement. ‘'Le centre hospitalier national de Pikine est un établissement de santé de niveau 3. Nous avons un nombre de lits de 124 pour les besoins de l’hospitalisation, 28 services pour 369 agents. La capacité litière est vraiment insuffisante’’, renseigne Abdallah Guèye.

Ainsi, même si des efforts ont été notés dans la prise en charge des patients pendant cette décennie, l’administrateur du CHNP soutient qu’il ‘’reste encore beaucoup de choses à faire’’. Toutefois, il reste optimiste et souligne que l’établissement sanitaire qu’il dirige continuera à ‘’miser’’ sur la qualité de la prise en charge, malgré les quelques obstacles qui freinent son développement. ‘’Le déficit de personnel paramédical est une réalité. Mais nous sommes conscients que l’Etat ne peut pas tout faire. C’est pour cette raison que nous essayons, à notre niveau, de trouver des solutions pour combler le gap en nous rabattant sur les stagiaires. Tous les moyens sont bons pour satisfaire les populations’’, ajoute le Dr Guèye.

Mêmes spécialités que le CNH de Fann

Aujourd’hui, l’hôpital de Pikine adopte en son sein une politique sociale pour aider les patients. Selon M. Guèye, cette assiette sociale coûte chaque année 50 millions de francs Cfa. ‘’Quand un malade est hospitalisé, il doit s’acquitter d’une caution. Mais il arrive que certains ne la versent pas. Et à la fin de leur séjour, ils partent sans payer les frais d’hospitalisation. Du coup, on peut recouvrir les 30 millions et courir derrière les 20 millions restants’’, regrette Abdallah Guèye. Pour lui, il faut d’abord penser à la santé des populations avant de se focaliser sur la facturation. Pour sa part, le chef de service des soins infirmiers, Aubert Ndiaye, encourage les autorités étatiques et municipales à avoir un ‘’œil regardant’’ sur le CHNP qui, selon lui, dispose des mêmes spécialités que l’on retrouve au Centre hospitalier universitaire de Fann.

Pour décongestionner l’hôpital de Pikine et améliorer l’environnement de travail, il est prévu, dans les jours à venir, la construction d’un pôle mère-enfant, avec une capacité d’accueil qui double celle actuelle de l’hôpital. D’ailleurs, la pose de la première pierre est prévue le jour du lancement officiel de la célébration des 10 ans du CHNP, vendredi prochain, avec comme thème : ‘’renforcer la prise en charge de la maladie : la place de l’hôpital’’. Des consultations gratuites, des journées d’information et de sensibilisation sur le diabète, le cancer du sein et de l’utérus seront organisées en marge de cet événement. 

GAUSTIN DIATTA

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