Publié le 11 Oct 2019 - 23:19
DEVELOPPEMENT ET PROMOTION DES EXPORTATIONS

Le Sénégal veut pénétrer davantage le marché africain

 

Le ministère du Commerce et des PME et le secteur privé ont tenu un atelier d’élaboration de la stratégie nationale de développement et de promotion des exportations du Sénégal, hier à Dakar.

 

Les exportations sont identifiées comme l’un des moteurs de la transformation structurelle de l’économie. A cet égard, le Sénégal entend mettre l’accent sur les opportunités qu’offre son adhésion aux accords commerciaux multilatéraux et régionaux, afin de mieux valoriser ses potentialités d’offre de biens et services. Il a été question hier, d’identifier les principales contraintes qui entravent les exportations et surtout de proposer des pistes en vue de leur développement. La première phase du PSE avait ciblé plusieurs secteurs porteurs dont le développement pourrait contribuer à augmenter les exportations et réduire le déficit structurel de la balance des paiements.

Une meilleure pénétration du marché africain est donc attendue. Le marché africain fait plus de 1,2 milliard de personnes projetées à 2,5 milliards à l’horizon 2050, un PIB cumulé de plus de 2500 milliards de dollars américain. Le directeur du commerce extérieur Bocar Mbodji est d’avis que ‘’ça fait sens à l’heure où tous les Etats du monde se battent pour avoir une présence commerciale sur le marché africain que nous sommes des Africains qui bénéficions de la Zlecaf, un instrument qui va assurer la libre circulation des personnes et des biens, que le Sénégal qui a déjà l’expérience du marché africain puisse booster ses échanges avec le reste de l’Afrique’’.

En effet, dit le ministre du commerce et des PME, Aminata Assome Diatta face aux acteurs, ‘’entre 2014-2018, les exportations de biens et de services ont représenté plus de 28 % du PIB, contre 26% sur la période 2009-2013. Ainsi, elles se sont accrues en moyenne de 9% entre 2014 et 2018’’. Toutefois, elle constate ‘’que ces exportations restent encore dominées, pour une grande partie, par les produits de base, notamment l’or non monétaire, le poisson frais et l’acide phosphorique qui représentent, avec les produits pétroliers, environ 50% du total des exportations de marchandises’’. Elle s’est réjouie des percées réalisées par certains produits, surtout dans le secteur agricole dont l’offre exportable ne cesse, dit-elle, de se renforcer avec la mise en œuvre de différents programmes initiés par le gouvernement dans le cadre du PSE. C’est aussi le cas des exportations de services qui constituent aujourd’hui l’un des secteurs les plus dynamiques de l’économie sénégalaise, avec une croissance annuelle de plus de 5% depuis 2014, une contribution à la formation du produit intérieur brut (PIB) avoisinant les 60% et enfin une occupation de 43% de la population active en 2016.

‘’Je reste convaincue que ces performances, du reste fort appréciables, peuvent être considérablement améliorées, si des efforts sont menés pour juguler les contraintes auxquelles font face nos exportations, compte tenu notamment de la faible pénétration des marchés mondiaux, la faible transformation des produits exportés, la faible sophistication des produits exportés, l’insuffisance de logistique et du réseau d’infrastructures de commerce et de transport. J’ai cité là les principales contraintes identifiées dans le PSE’’, croit-elle.  

‘’ Amélioration de la qualité des produits et services exportés’’

Dans la mise en œuvre de la 2ème phase du PSE, il est attendu une diversification et une amélioration de la qualité des produits et ser­vices exportés. Aussi, le PSE ambitionne de porter à 45% la part des biens manufacturés dans les exportations de marchandises qui représentait en 2017, 33%. Ainsi l’on notera que l’ambition clairement affichée par le Gouvernement est de parvenir à la transformation structurelle de nos exportations avec davantage de biens manufacturés et l’augmentation de la part des PME-PMI.

Le directeur du commerce extérieur Bocar Mbodji reste convaincu que ‘’le Sénégal a tout à gagner dans cette zone de libre-échange continentale’’.  Il constate que cet exercice n’est pas inédit et aura le mérite de réunir l’ensemble des priorités. Plusieurs documents sectoriels seront élaborés et l’essentiel sera d’aboutir à un document consensuel où il y a des priorités d’exécution de moyen terme. La stratégie sera conçue sur un horizon de dix ans alignée sur la deuxième phase du PSE 2019-2023. Les exportations inter continentales sont à 15% et plus de 50% sont visés.

Selon le directeur du commerce extérieur, cela est possible. Il précise que le premier marché du Sénégal c’est celui africain. ‘’Si on devait aller à un niveau plus détaillé, c’est essentiellement le marché malien. Pourquoi c’est possible ces bons chiffres sur le marché africain ? C’est tout simplement nous avons des dispositifs commerciaux qui nous permettent de pouvoir exporter sur ces marchés sans entrave et la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) poursuit cet objectif. Il note que le Sénégal aura les mêmes avantages dans le cadre de la Zlecaf. Déjà, ‘’avec l’opportunité offerte par la Cedeao, nous avons pu faire ces bonds. Il est vraiment permis d’espérer et les études ont démontré que le Sénégal a suffisamment l’offre correspondante à la demande africaine, et cette ambition affichée peut clairement être atteinte’’.

AIDA DIENE

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