Publié le 19 Nov 2020 - 23:04
ENTREPRENARIAT AU SENEGAL

Les solutions du président Alassane Lo 

 

Assurer, à la base, une bonne préparation de tous les jeunes, renforcer les instruments de la promotion de l’entreprenariat existants, résorber le déficit entrepreneurial pour la petite entreprise, autant en zone urbaine qu’en zone rurale, etc. Ce sont, entre autres, les solutions préconisées par le président du Réseau pour la promotion de l’entreprenariat en Afrique, Alassane Lo, hier, lors d’un atelier organisé dans le cadre de la Semaine mondiale de l’entreprenariat.

 

La Semaine mondiale de l’entreprenariat, cette année, se déroule dans un contexte de pandémie qui a causé la perte de nombreux emplois et aussi le retour du phénomène de l’émigration irrégulière au Sénégal et qui a coûté la vie à plus 480 jeunes.

Face à cette situation, le président du Réseau pour la promotion de l’entreprenariat en Afrique, Alassane Lo, par ailleurs fondateur de la Maison de la création d’entreprise, a souligné la nécessité d’une bonne préparation des jeunes à l’entrepreneuriat pour leur éviter des échecs précoces. ‘’Lorsque les jeunes entrepreneurs échouent, ils reviennent à la case de départ comme demandeurs d’emploi et ils vont trouver sur le marché ceux qui n’ont pas pu être insérés, les nouveaux arrivants. L’Etat fera d’énormes efforts, mais le résultat ne sera pas visible. Si tous ces jeunes sont sur le marché, le Sénégalais lambda va se dire que les jeunes n’ont pas d’emploi. Et c’est ce qui arrive. Alors qu’il y a beaucoup de jeunes qui ont été financés et qui ont connu des échecs. La première chose, c’est d’assurer à la base une bonne préparation de tous les jeunes, en les sensibilisant et en les inculquant l’entrepreneuriat durant leur cursus de formation’’, explique M. Lo.

Au Sénégal, le consultant souligne que dans presque tous les départements du pays, il existe des centres de formation professionnelle. Dans tous ces centres, il y a des cellules d’appui à l’insertion dont les membres sont des enseignants de l’Etat. ‘’Dans beaucoup de centres, ces cellules ne fonctionnent pas. Le ministère de la Formation professionnelle doit redynamiser ces cellules, renforcer les capacités des enseignants pour leur permettre de parler entrepreneuriat aux élèves. Cela pourrait permettre de les accompagner à la sortie, en leur inculquant les notions d’entrepreneuriat, de création d’entreprises’’, dit-il.

Le président du Réseau pour la promotion de l’entreprenariat en Afrique salue la Direction de l’insertion professionnelle, lors du dernier remaniement. ‘’C’est une bonne chose, mais il faut aller plus loin, en transformant les responsables de cette direction pour préparer les jeunes de ces établissements de formation professionnelle vers l’entrepreneuriat ou la recherche d’emplois salariés. Pour assurer la formation à la base, il y a aussi les universités publiques. Dans toutes ces universités, il y a, aujourd’hui, un incubateur. Ces incubateurs vont apporter un appui dans les zones où ils sont installés’’, renchérit-il.

Donc, pour lui, ces incubateurs vont apporter un appui à la communauté universitaire. Mais M. Lo estime qu’il faut les consolider et aussi renforcer les instruments qui existent pour qu’ils puissent jouer véritablement leur rôle.

Coupler les zones d’habitation avec celles d’activités

Il urge également, selon lui, de résorber le déficit entrepreneurial pour la petite entreprise, autant en zone urbaine qu’en zone rurale. Et là, Alassane Lo trouve que l’Etat et les collectivités territoriales sont interpellés pour créer des zones d’activités dédiées où ne s’exerceront que des activités entrepreneuriales. Le président de la République a un projet de logements sociaux. ‘’Mais si on crée une cité avec 100 000 logements sans prévoir à côté des zones dédiées à la petite entreprise, nous allons créer encore des banlieues dortoirs. Si on doit créer des cités nouvelles, il faut coupler les zones d’habitation avec celles d’activités pour les menuisiers, les mécaniciens, les pépinières pour les femmes transformatrices, etc. Ainsi, on facilitera aux jeunes l’installation. C’est de la responsabilité de l’Etat, des collectivités territoriales’’, préconise M. Lo.

En plus, le consultant rappelle que depuis janvier 2020, il y a eu la loi d’orientation relative aux petites et moyennes entreprises (PME) qui a donné de nouvelles attributions aux collectivités territoriales pour aménager des zones, créer des incubateurs, des pépinières d’entreprises et même des fonds pour appuyer les entrepreneurs. ‘’Nos futurs maires doivent pouvoir saisir la balle au bond, afin de cesser de ne faire que du social, et s’inscrire dans la lutte contre le chômage des jeunes dans leur localité. Il est également primordial d’assurer l’encadrement des jeunes. Un jeune qui n’est pas encadré, s’il démarre son entreprise, il a beaucoup plus de chance d’échouer que de réussir. Il ne connait pas le monde entrepreneurial. L’accompagnement va lui permettre de résoudre ce déficit. C’est fondamental. Il faut sensibiliser les familles sur les réalités entrepreneuriales’’, recommande le fondateur de la Maison de la création de l’entreprenariat.

A ce propos, le président de l’Association des entrepreneurs de Diourbel, Cheikh Thioune, a aussi confirmé qu’il y a un manque d’accompagnement de l’Etat, surtout au niveau des charges fiscales pour leur allégement aux jeunes entrepreneurs. ‘’L’entrepreneur est un chausseur d’opportunités. Donc, il faut que l’Etat mette en place un environnement favorable pour que l’entrepreneur puisse avoir cette capacité de résilience, de pouvoir faire face aux contraintes, menaces, etc. Ce n’est pas évident de commencer une activité et de réussir’’, relève le jeune entrepreneur.

MARIAMA DIEME

 

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