«Découvrir ceux qui font ou ce qui fait l’actualité au Sénégal (…), découvrir l’évolution de la présence des acteurs dans l’espace médiatique (et) comprendre et expliquer les facteurs de la notoriété au Sénégal.»

Ce sont là les trois objectifs fondamentaux derrière le lancement du «Baromètre de notoriété au Sénégal» (BARNOS). Cette étude réalisée par le cabinet Afrique Communication en collaboration avec l’hebdomadaire Nouvel Horizon et le quotidien EnQuête, est une première au Sénégal, lit-on dans la note introductive du Dr. Thiendou Niang, directeur dudit cabinet.

La particularité du Barnos de septembre 2012 réside dans «le choix de la «Une» des journaux comme base du sondage, à l’exclusion des contenus des autres pages». Cette option «pourrait sembler limitative à certains», relève-t-on, cependant, elle est jugée «parfaitement réaliste» dans le contexte sénégalais. Car, «c’est oublier que la «Une» crée de la notoriété, bonne ou mauvaise.» D’une part, «c’est le premier rapport du journal avec ses lecteurs», et d’autre part, «la «Une» est (…) reprise, y compris en wolof, dans les revues de presse des radios et des télévisions».

Concernant le choix des supports, le Barnos septembre 2012 s’est appuyé sur trois critères essentiels : les taux d’achat et de lecture propres aux «journaux les plus significatifs de la presse écrite» révélés par l’enquête 2010 de l’Agence dakaroise d’études stratégiques et de recherches (ADESR), et le critère «Top of the mind», en référence aux «journaux venant le plus à l’esprit chez les lecteurs, déterminé à partir d’un échantillon de lecteurs».

Les dix titres retenus sont donc : Sud quotidien, L’As, Walfadjri, L’observateur, Le Populaire, Le Quotidien, Le Soleil, EnQuête (informations générales), Stades (informations générales sportives), Sunu Lamb (Lutte). «Les occurrences des titres sont systématiquement comptées, pour les 10 quotidiens et sont reportées sur le logiciel de traitement formaté pour recueillir et traiter les données avec les formules de calcul automatiques des pourcentages», explique-t-on dans le chapitre consacré à la méthodologie.

TOP 10 TOUTES CATÉGORIES CONFONDUES

Macky Sall omniprésent

413 personnes et institutions ont squatté la «Une» des quotidiens retenus par l’étude. Toutes catégories confondues, Macky Sall, président de la République, «arrive largement en tête avec un score de 7,80%». Loin derrière, Cheikh Yérim Seck, journaliste et directeur du site dakaractu.com (3,85%) et le Premier ministre Abdoul Mbaye (2,74%), sont deuxième et troisième du Barnos.

L’actualité très présidentielle du mois de septembre a favorisé le chef de l’Etat, note l’étude. Entre les suppressions du Sénat et du fonds commun des magistrats, la dissolution du Conseil économique et social, le chœur national noté autour du drame des inondations ainsi que les réponses proposées en Conseil présidentiel, l’exécution de deux Sénégalais en Gambie, l’actualité a été fortement structurée autour du président de la République qui a également pris part à sa première Assemblée générale des Nations-Unies après son élection du 25 mars 2012.

Si le Premier ministre Abdoul Mbaye a été au devant de l’actu en septembre grâce à sa Déclaration de politique générale, à la question des inondations et au dixième anniversaire du naufrage du bateau Le Joola, un «intrus» s’est invité au Barnos bien malgré lui. Cheikh Yérim Seck. Les cliquetis médiatiques sur une accusation de viol sur une étudiante qui ont tenu l’opinion en haleine durant plusieurs jours ont hissé le célèbre journaliste juste derrière le chef de l’Etat.

Dans ce lot dit «toutes catégories confondues», le sport est en très bonne place avec l’équipe nationale de football (2,33%), le sélectionneur national Joseph Koto (1,72%), El Hadj Ousseynou Diouf (1,62%), le Casa-Sports, nouveau champion du Sénégal (1,32%) et le lutteur Balla Gaye II (1,11%). Septembre a en effet été la première manche de la double confrontation entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire dans le cadre des éliminatoires pour la CAN 2013. De manière collatérale, Koto en a été un acteur controversé du fait de ses choix des hommes, au plan technico-tactique, et pour ce qui est de la gestion de son groupe de performance. Sur les flancs, le dossier (désormais) classé du retour ou non de l’ancien capitaine des Lions a aussi alimenté les «Unes».

Comme une hydre qui renaît par cycle, Abdoulaye Wade (1,42%) a été ramené dans l’actualité à la faveur du Prix de la renaissance africaine qui lui a été décerné à Paris. Quant au Parti démocratique sénégalais (PDS), il se refuse à mourir (1,42%) en comptant sur les impairs de l’action gouvernementale.

TOP 10 DES PERSONNALITÉS ET CÉLÉBRITÉS SÉNÉGALAISES

Les lutteurs en force

Dans cette rubrique, les deux pôles dominants sont le sport et la politique. Point de surprise, Macky Sall (1er), Cheikh Yérim Seck (2e) et Abdoul Mbaye (3e) trônent sur le podium. En revanche, et mis à part Abdoulaye Wade (6e), les autres nominés sont tous des sportifs très médiatiques. A côté du football (Joseph Koto et El Hadj Diouf, 4e et 5e), Balla Gaye II et Modou Lô (7e ex-æquo), et Tapha Tine (9e) sont tous des lutteurs. Le premier est le «roi» des arènes et doit affronter un procès au tribunal pour actes de violences sur un supporter. Le second s’est distingué sur trois sujets : engagement dans l’humanitaire, secours aux sinistrés des inondations et polémique avec Moustapha Guèye, le Tigre retraité de Fass. Quant à Tapha Tine, il est l’initiateur du slogan «Taxx ci ripp» (engagement total) et a beaucoup défié le groupe des VIP.

Dernier du Top et seul membre du Gouvernement, le ministre des Sports Malick Gakou. Il a été sur tous les fronts, notamment dans le règlement des différends entre le Comité national de gestion de la lutte (CNG) et les promoteurs…

TOP 10 DES INSTITUTIONS

Équipe nationale bien aimée

Les Lions du football semblent être le moteur numéro 1 du moral des Sénégalais (1er, 2,33%) ! Dans ce Top 10 des institutions qui ont fait l’actualité en septembre 2012, le Pds aussi revit à sa manière (2e, 1,42%), le Casa-Sports célèbre un premier titre de champion du Sénégal (3e, 1,32%), la ville de Dakar (4e, 0,91%) veut passer à la modernité avec son programme de pavage des rues à partir duquel elle crée des emplois, et l’Union des magistrats du Sénégal (5e, 0,71%) qui s’illustre par son corporatisme. Même s'il a raté le titre de champion du Sénégal à l'ultime journée, l'Institut Diambars (7e, 0,61%) semble avoir signé un long bail avec l'excellence au sommet du football sénégalais ; il est classé juste derrière le CNG de lutte (6e, 0,71%).

Naguère objet de fixation des médias avec les violentes manifestations des populations opposées à son implantation à Fanaye 3 morts), le projet Sen Éthanol connaît une seconde jeunesse depuis qu'il a été redéployé dans une autre localité, Gnith, toujours dans le nord du pays. Petite surprise dans ce Top 10 des institutions, le Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD, 9e, 0,30%) avec ses deux visages : celui de sa «mauvaise gestion» par les ex-DG Iba Guèye et Sitor Ndour, largement relayée dans la presse ; celui de la nouvelle équipe qui, en fin septembre, a lancé le nouveau site internet de l'entreprise. Controversé, le plan Orsec (0,30%) est quand même là, en dernière position...

PAR MOMAR DIENG

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