Publié le 22 Sep 2017 - 00:07
EXPLOITATION DU ZIRCON EN CASAMANCE

Ousmane Sonko et Abdou Sané à l’assaut du voile d’opacité

 

Le Comité de lutte pacifique contre le projet d’exploitation du zircon en Casamance interpelle le gouvernement sur les situations environnementales et sociales de ce projet. Dès lors, ils ont demandé hier la publication de la convention minière sur cette affaire.

 

Le problème qui se pose avec le zircon de Niafarang (en Casamance), c’est, selon le député Ousmane Sonko, celui ‘’qu’on a dans toutes les régions du Sénégal’’ avec l’exploitation des ressources naturelles. ‘’C’est peut-être pour la première fois qu’un combat prend une forme aussi organisée. Il faut qu’on comprenne que ces enjeux sont nationaux. Il n’est pas question de dire que nous ne voulons pas de l’exploitation de nos ressources naturelles. Le débat se situe aux conditions d’exploitation et au profit de qui’’, a expliqué, hier, Ousmane Sonko, lors de la conférence de presse du Comité de lutte pacifique contre l’exploitation du zircon en Casamance.

Ainsi, le député natif de la Casamance interpelle le gouvernement du Sénégal, à la tête duquel se trouve le chef de l’Etat Macky Sall qui, selon lui, ‘’connaît très bien’’ ce dossier, ‘’puisqu’il était au cœur des affaires, en tant que Premier ministre, ministre des Mines, lorsque certains actes ont été signés. Nous constatons que ce dossier a été signé dans une opacité totale, comme tout ce qu’on gère ici. Que ce soit sur le secteur du pétrole, de l’or à Kédougou, les phosphates à Matam’’, a-t-il soutenu.

Ainsi, Ousmane Sonko a-t-il rappelé qu’en 2004, il y a eu un décret qui a été signé par Abdoulaye Wade, président de la République à l’époque, et contresigné par Macky Sall pour déclarer toute la zone aire marine protégée. ‘’Ce qu’il y a de paradoxal dans cette affaire, c’est que jusqu’à présent, on n’a jamais eu autre chose de l’arrêté de 2004. Nous demandons au gouvernement de publier tous les autres actes qui ont été posés dans cette affaire. Nous demandons également la publication de la convention minière’’, dit-il. Selon le néo-député, la question à se poser, c’est ‘’ce que gagne la population’’ dans cette affaire ? ‘’On nous parle d’un certain nombre de mesures sociales que l’entreprise promet de réaliser. Mais je tiens à dire que celle-ci aujourd’hui n’a aucune obligation, puisque l’arrêté qui lui a conféré, la concession date de 2004. Or, ce code ne prévoit pas de mesures sociales’’, signale-t-il.

Le véto des mouvements rebelles

En effet, c’est le dernier décret qui date de 2016 qui a inscrit les obligations sociales. C’est-à-dire un prélèvement de 0,5% sur le chiffre d’affaires qui doit aller à un fonds social administré par l’entreprise, les collectivités locales concernées et les populations. Pour l’Etat, d’après Sonko, ce code de 2004 prévoyait une participation de 10%. ‘’Nous avons la conviction que ce sera à perte pour les populations et l’Etat du Sénégal. Tous les mouvements armés de la zone ont sorti un communiqué pour poser leur véto et manifester leur opposition catégorique à ce projet’’, prévient-il.

En outre, l’ancien député Abdou Sané, par ailleurs membre de ce comité, souligne que le problème de la Casamance du sud et du sud-est, c’est l’accès à l’eau potable. ‘’Il y a eu une forte salinisation des sols et de la nappe. Cette zone fait partie des points rouges, parce que le taux est à 40%. Dans ce contexte, est-il opportun de promouvoir des projets qui pourraient être des facteurs aggravants de cette situation. Je dis non’’. Aujourd’hui, ce qu’il y a lieu de faire, c’est ‘’plutôt’’ d’avoir un programme de plantation de la mangrove. Parce qu’elle a l’avantage d’être un lieu de reproduction des ressources halieutiques, de capter le gaz carbonique, de fixer le sel etc. ‘’D’un point de vue environnemental, il y a de quoi être sceptique. Puisque sur le plan international, nous avons souscrit à un certain nombre d’engagements. Il faut que la bonne gouvernance s’implique aussi dans la gestion de l’environnement. Il ne faut pas signer simplement pour capter des fonds’’, souligne Abdou Sané.   

MARIAMA DIEME

 

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