Publié le 30 Dec 2015 - 17:59
FESTIVAL DES ARTS ET DE LA CULTURE DES PEUPLES DU FOULADOU

Le pari de la mobilisation et de la diversité culturelle réussi

 

Vernissage d’une exposition d’art plastique et d’artisanat, un carnaval des socio-cultures, des veillées culturelles, des panels sur divers sujets, du sport, des concerts, un gala de lutte traditionnelle, voilà entre autres activités phares, celles qui ont marqué les esprits des Koldois, les 25, 26 et 27 décembre passé, à l’occasion de la première édition du festival des arts et de la culture des peuples du Fouladou.

 

Vendredi 25 décembre, la ville de Kolda grouille de monde. En cette matinée de noël, les vrombissements des moteurs de véhicules et de motos Jakarta mêlés aux décibels provenant des radios, créent une cacophonie indescriptible dans la ville. Kolda, terroir d’hospitalité, est le lieu de convergence des cultures sérère, soninké, peulh, diola, mankagne, balante, manjaque, wolof, kognadji, badiaranké, etc. L’ambiance est ainsi assurée.

A 10 heures passés, le hall et les jardins de la mairie présentent de beaux atours, avec l’exposition d’art plastique et d’artisanat qui s’y tient. Des de tableaux d’art, des livres, des noix d’acajou, du riz local, de céréales etc, sont par-ci et par-là présentés aux festivaliers. De l’autre côté, les différentes troupes des ethnies invitées à cette manifestation plongent le public dans divers univers, en proposant les tenues traditionnelles de leurs terroirs. Un moment d’échanges et de partage au cours duquel, la sensibilité et l’imagination des artistes sont redécouvertes. C’est le cas du peintre koldois Youssouf Cissé dont les œuvres sont accrochées à la mairie. Il navigue, depuis presque une vingtaine d’années, entre allégorie et résistance et fait de chacune de ses expositions une invitation à repenser le monde, sa violence et ses promesses.

 L’après-midi marque l’heure de la cérémonie officielle à laquelle assistent le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, par ailleurs initiateur de ce festival, son collègue de la Culture et de la Communication Mbagnick Ndiaye et le gouverneur de la région de Kolda AL Hassane Sall. Tous se retrouvent à l’esplanade de la gouvernance. Musiciens, danseurs, promoteurs, bref, tous les acteurs culturels du pays sont présents. Le son de tam-tam accompagné des pas endiablés de danse subjugue autorités et public venu nombreux.

Kolda, foyer d’intenses brassages de populations venues d’horizons divers

« Il était temps pour nous, de nous arrêter un moment, pour reconsidérer et prêter toute notre attention aux principes qui fondent notre particularité. La culture est une identité à travers laquelle nous participons et revendiquons notre part de l’universel. Ceci pour renforcer et pérenniser notre manière de vivre, la partager avec nos voisins et le monde entier. Fédérer toutes les énergies pour un collectif qui sera force et intelligence pour assurer le développement des peuples du Fouladou », se réjouit Abdoulaye Bibi Baldé, maire de Kolda pour magnifier ce Festival des Arts et de la culture des peuples du Fouladou.

Le ministre d’ajouter : ‘’Kolda est un foyer d’intenses brassages de populations venues d’horizons culturels différents et qui sont à la recherche de meilleures conditions de vie, de paix et de sécurité. Notre devoir est de les valoriser. Leur état de dégradation avancée nous préoccupe en tant qu’autorités locales, mais également en tant que fils du terroir’’. Ainsi, il estime que ‘’ la culture du Fouladou est l’ensemble des usages, des coutumes, des rites, des croyances, des manifestations artistiques et intellectuelles et des codes qui définissent les groupes qui la composent : Peuls, Mandingues, Diolas, Mankagnes, Manjaques, Balantes, Wolofs, Sérères, Soninkés, etc. Cette culture est tout simplement riche et variée, mais perd progressivement de sa superbe. Il était normal de travailler à mieux gérer toute sa noblesse, à travers des actions phares tel que le Festi Kolda’’.

En outre, cette manifestation s’est fixée comme objectif de contribuer, par le biais de la culture, à la recherche et à la consolidation de la paix en Casamance, et pour des relations plus amicales, de paix et de concorde avec les voisins du Sénégal.

Kolda, capitale culturelle en 2016

Emerveillé par les multiples facettes de la culture du Fouladou, le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye veut que la région de Kolda abrite, en 2016, la 9e édition du Festival national des arts et des cultures (Fesnac). Selon lui, cette 9e édition aura pour but d’encourager l’expression des spécificités culturelles et artistiques de la nation, tout en mettant en exergue leurs éléments de convergence pour la sauvegarde de l’unité nationale. Aussi, considère-t-il Kolda, frontalière avec les deux Guinées et la Gambie, comme un carrefour de la diversité culturelle. Avec l’ensemble de ses variétés culturelles, la ville mérite, selon lui, d’abriter le festival national des arts et des cultures en 2016.

Très satisfait d’avoir découvert les multiples facettes de la culture du Fouladou, à travers l’exposition et le défilé des troupes des différentes ethnies, Mbagnick Ndiaye veut soutenir les acteurs culturels de la région de Kolda. « L’année prochaine, le ministère de la Culture et de la Communication et les élus locaux de Kolda et les autorités administratives vont unir leurs efforts pour réaliser des infrastructures structurantes à Kolda, en commençant par la construction d’un centre culturel régional. Nous allons le doter de matériels et faire en sorte que les industries culturelles puissent se développer dans cette région ».

Les artistes ont étalé le meilleur de leurs talents

Ainsi, veillées culturelles et concerts ont rythmé cette première édition du festival des arts et de la culture des peuples du Fouladou. Le bal a été ouvert par des musiciens locaux, notamment, Baye Sèye, Mc Balédio, King Habid et Coddé Omar, Bandy Mic, etc, avant la prestation de l’orchestre national. Doudou Mbengue, Mayo Diao, Daby Baldé, petit Yéro de la Guinée Conakry, Dialiba Kouyaté de la Gambie ont aussi presté. Les lutteurs n’ont aussi pas manqué d’étaler leur savoir-faire pour distraire les populations du Fouladou et ses hôtes. 

EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)

 

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