Publié le 27 Jul 2020 - 14:39
FLAMBEE DES PRIX D’OIGNON ET DE POMME DE TERRE A MATAM

Les injonctions du ministre du Commerce royalement ignorées

 

A moins d’une semaine de la fête de Tabaski, le marché de la ville économique Ourossogui est bien approvisionné en denrées de première nécessité. Les magasins des grossistes sont bien achalandés, mais cela n’empêche pas la flambée des prix, au grand dam des populations malmenées par la crise.

 

Le marché central de Ourossogui grouillait de monde, en ce jour de vendredi. Les camions remplis de marchandises déchargeaient les produits auprès des grossistes. Les manutentionnaires, ruisselant de sueur, entassaient par terre les sacs d’oignon et de pomme de terre. La quantité des produits sur place laisse croire que le marché local sera bien approvisionné pendant la fête de Tabaski.

Cependant, les prix ont flambé, malgré les injonctions du ministère du Commerce. Le kilo d’oignon et de la pomme de terre est de 600 F, renseigne Diola, un commerçant détaillant au marché de Ourossogui.

‘’Ce n’est pas nous, détaillants, qui sommes responsables de la hausse du prix de l’oignon et de la pomme de terre, précise-t-il d’emblée. Les populations nous accusent injustement de faire le yoyo. Mais, en réalité, ce sont les grossistes qui tirent les ficelles. C’est auprès des grossistes que nous achetons nos produits pour les revendre. C’est eux qui définissent les prix et nous les petits commerçants, nous nous contentons de revendre, avec juste une petite marge de bénéfice. C’est tout’’, dit-il.

Malgré les directives de la ministre du Commerce plafonnant le prix de l’oignon dans les régions à 500 F, les commerçants maintiennent la barre au-dessus de ce prix. Une situation qu’Aicha, une enseignante à Ourossogui, a du mal à comprendre. ‘’J’ai suivi hier (NDLR, jeudi) sur les ondes d’une radio de la place, Mme Aminata Assome Diatta. Elle était catégorique. Les prix de l’oignon et de la pomme de terre, hors de Dakar, ne doivent pas dépasser 500 F. Aujourd’hui, je suis venue pour voir si je peux acheter un sac de 25 kilos. Mais, à ma grande surprise, j’ai trouvé des prix exorbitants. J’ai marchandé, mais le commerçant est formel. Finalement, je vais repartir avec ma frustration. J’ai le sentiment que l’Etat est faible dans le secteur du commerce. Il fixe ses prix, mais sur le terrain, les commerçants font ce qu’ils veulent et c’est nous, populations, qui allons supporter toute cette injustice’’, déplore l’institutrice.

Confirmant le constat de la jeune dame, Diola soutient que la situation va encore empirer pour les clients. ‘’Nous savons que c’est dur pour la population de faire face à des hausses permanentes, mais c’est ainsi. Le gouvernement doit imposer ses prix aux gros commerçants, pour mettre fin à cette inflation. Aujourd’hui, le prix du kilo d’oignon est de 600 F, mais je peux t’assurer qu’à ta prochaine visite, tu trouveras que le prix est monté jusqu’à 700 F. C’est dur, vraiment, mais les agents de contrôle ne s’acquittent pas convenablement de leur devoir. C’est comme s’ils nourrissaient un complexe pour les grands commerçants’’.

En effet, les prix annoncés par le ministère du Commerce et ceux appliqués sur le marché sont bien différents. Et l’absence d’un contrôle rigoureux de la part des agents de l’Etat a fini de faire le lit de la spéculation.

De l’avis d’Oumar Ly, marié et père de 4 enfants, les agents de contrôle sont en partie responsables de cette spéculation. ‘’Les petits commerçants ne sont pas responsables de cette hausse. Ils achètent auprès des grossistes pour revendre avec un petit bénéfice. Le commerçant a dit qu’il achète le sac d’oignon à 12 500 F. Alors, c’est clair qu’il ne peut pas revendre le kilo à moins de 600 F, analyse-t-il. Les agents de contrôle doivent être intransigeants avec les grossistes. Ils savent très bien où se trouve le problème. Mais ils préfèrent venir mettre la pression sur les petits détaillants. C’est triste vraiment’’, se désole-t-il.

DJIBRIL BA (MATAM)

 

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