Le ministère du commerce veut éteindre un début d'incendie

Après les turbulences de la semaine passée, le gouvernement cherche des compromis entre acteurs du commerce à trois semaines du Ramadan.
L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) avait tiré la sonnette d’alarme à propos du blocage des importations de sucre et de l’homologation du prix du riz brisé. Elle avait pointé du doigt les autorités étatiques qu'elle accuse d'en être les grands responsables de désordres à venir. Face à l’ampleur des menaces qui pèsent sur l’approvisionnement en sucre et en riz durant le Ramadan qui approche, le ministre de tutelle veut prendre les devants et réunit ce lundi 17 juin les représentants de l’Unacois, de la Compagnie sucrière sénégalaise, les associations de consommateurs ainsi que les acteurs du secteur du commerce et de la distribution.
A l’ordre du jour de cette rencontre, figurent l’évaluation de la mesure d’homologation et l’approvisionnement en sucre du marché. Une adresse à la presse est prévue à l’issue de la rencontre. Les autorités étatiques entendent arrondir les angles avec les différents acteurs pour permettre aux Sénégalais de passer un Ramadan paisible.
Le 12 juin dernier, L’Unacois entamait une série de critiques à l’endroit du blocage des importations de sucre par l’Etat et l’homologation du prix du riz brisé, sans concertation préalable avec les commerçants. «L’acte de blocage par les autorités du sucre importé va inévitablement avoir des conséquences fâcheuses sur les populations, surtout avec ce Ramadan qui se profile à l’horizon», soutenait le secrétaire permanent de L’Unacois, Ousmane Sy Ndiaye. «L'Unacois ne peut accepter les mobiles fondamentaux de ce blocage, qui sont de nature à déstructurer le secteur du commerce et qui vont impacter négativement sur les consommateurs sénégalais», pestaient les commerçants.
En plus du sucre, le riz également pose un problème majeur. Le gouvernement a récemment décidé de l’homologation du sucre de l’huile et du riz. L’esprit de l’homologation c’est que, sur un produit donné, le prix soit arrêté sur la base d’un processus d’identification de toute la structure des prix de ce produit, d’une part, et ensuite l’accord formel entre l’entrepreneur responsable du produit donné et l’Etat. Dès lors, «une homologation de prix n’a de sens que s’il y a accord entre l’autorité et l’entrepreneur concerné, qui peut être un industriel ou un commerçant», avait expliqué Ousmane Sy Ndiaye.
AMADOU NDIAYE