Publié le 3 Jun 2016 - 00:39
KOLDA - JUGE POUR APOLOGIE DU TERRORISME, INCITATION A L’INTOLERANCE RELIGIEUSE

L’imam Sèye écope d’un an de prison ferme

 

Le professeur d’Histoire et de la Géographie au Lycée Alpha Molo Baldé de Kolda, Ibrahima Sèye, va  passer une année derrière les barreaux. Le verdict a été rendu ce mercredi 1er juin, par le tribunal de Grande Instance de Kolda.

 

Ibrahima Sèye, un adepte de l’islamisme radical, va finalement payer pour  ses excès. Ses sermons virulents lui valent une peine d’emprisonnement d’un an ferme et une amende de 200 mille francs CFA. Le verdict a été rendu ce mercredi 1er juin 2016 par le tribunal de Grande Instance de Kolda. Ainsi, Ibrahima Sèye a regagné sa cellule, sous le regard impuissant de ses fidèles. Le guide religieux a été reconnu coupable des délits d’apologie du terrorisme, d’incitation à la désobéissance militaire et à l’intolérance religieuse.

L’imam est en prison depuis le 12 octobre 2015. Il est né le 27 mai 1978 à Dakar. Il est marié à deux femmes et père de huit enfants. Depuis octobre 2004, il est en poste au Lycée Alpha Molo Baldé de Kolda comme professeur d’histoire et de Géographie. C’est en 2009, qu’Ibrahima Sèye a été nommé Imam Ratib par le comité des « Ibadous » de la ville. Depuis lors, il n’a eu de cesse de se distinguer par ses prêches virulents à caractère « djihadiste », selon certains. De fil en aiguille, de nombreux fidèles ont arrêté de prier dans la mosquée qu’il dirigeait.

Le vendredi 03 avril 2015, Ibrahima Sèye a tenu un sermon incendiaire qui lui a valu de regagner une cellule de la Maison d’Arrêt et de Correction (MAC) de Kolda. Dans ladite prêche, l’imam ratib s’est attaqué au président de la République qu’il avait traité de ‘’mécréant profanateur’’. Il n’avait également pas épargné les confréries religieuses du pays, en estimant qu’elles sont en déphasage avec les préceptes et les valeurs de l’islam. Ibrahima Sèye s’était ensuite attaqué au drapeau national qui, selon lui, n’est pas conforme aux valeurs de l’islam.

A propos de l’envoi des troupes militaires sénégalais au Mali, au Darfour et au Yémen, l’imam ratib avait martelé : « Si ces militaires meurent au cours des combats, ils vont tous aller en enfer, parce qu’ils combattent leurs frères musulmans. » D’après lui, il est dit dans le Coran : « Aucun musulman n’a le droit de combattre son frère. » Il concluait que s’il y avait à choisir entre Bush et Ben Laden, il aurait choisi le dernier nommé.

Mais, Ibrahima Sèye ignorait que son sermon incendiaire avait été enregistré par un fidèle qui ne partage pas ses idéologies. L’enregistrement a ainsi été remis aux autorités policières qui, dès lors, avaient décidé de mettre l’imam ratib sous surveillance. Après des mois d’enquête, Ibrahima Sèye a été arrêté. L’homme avait émis des regrets et demandé pardon aux autorités judiciaires. Malgré tout, l’imam ratib a été jugé le 11 mai dernier. Ce jour-là, le procureur avait requis 5 ans d’emprisonnement ferme contre l’imam qui avait assumé tous ses propos devant les juges. 

EMMANUEL BOUBA YANGA

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