Publié le 26 Aug 2017 - 05:08
LUTTE CONTRE LA DEGRADATION FORESTIERE

Le Sénégal engage la bataille

 

Un atelier de validation du Programme National d’Investissement Forestier du Sénégal se tient, depuis hier, à l’Hôtel Ngor Diarama de Dakar. L’objectif ‘‘majeur’’ de cette rencontre étant de parvenir à une ‘‘gestion raisonnable et durable’’ des ressources forestières en Afrique de l’Ouest.

 

La dégradation des forêts et les changements climatiques constituent les fléaux qui affectent fortement les écosystèmes forestiers en Afrique. C’est dans ce sillage que l’Etat du Sénégal, en collaboration avec la CEDEAO et la FAO, entre autres partenaires, abrite depuis hier  un atelier de réflexion à l’Hôtel Ngor Diarama. Ce forum réunit une quarantaine d’experts nationaux et internationaux, du secteur privé et des acteurs locaux. Pendant deux jours, ils vont débattre sur diverses thématiques liées au domaine forestier afin d’apporter des ‘‘réponses concrètes’’ aux phénomènes qui gangrènent ce secteur.

Pour Ramatoulaye Dieng, représentante du Ministère de l’Environnement et du Développement durable, cette rencontre s’inscrit dans le cadre du processus de mise en œuvre du Plan de convergence pour la Gestion et l’utilisation durables des Ecosystèmes Forestiers en Afrique de l’Ouest. Dans son discours d’ouverture, elle a tenu à rappeler que ‘‘le Sénégal est un des pionniers de l’intégration sous-régionale en Afrique en matière de gestion des ressources naturelles et de l’environnement’’. Donc, le but est de valider ce programme d’investissement avec ‘‘la participation active de tous les acteurs concernés’’.

Dans le domaine de la gestion transfrontalière des ressources forestières et fauniques, l’expérience du Sénégal est, selon elle, déjà ‘‘édifiante’’ avec le Projet Biodiversité Mauritanie-Sénégal, qui a favorisé le développement intégré de part et d’autre du fleuve Sénégal. La lutte contre le trafic illicite de bois, les feux de brousse, la salinisation des terres, le braconnage et les changements climatiques sont autant de défis que ‘‘les Etats africains ont le devoir de relever et le Sénégal est très conscient de cela’’, note-elle. A son avis, cet atelier étalé sur deux jours démontre une fois de plus l’engagement et la nette clairvoyance que le Gouvernement porte aux enjeux de l’intégration régionale, surtout en matière de lutte contre la dégradation des forêts et des parcs nationaux.

Pour Deo Nshimirimana, représentant-résidant de la FAO au Sénégal, les forêts occupent 31% des surfaces terrestres. Elles constituent des zones de biodiversité exceptionnelle. ‘‘En plus du rôle d’habitat naturel qu’elles garantissent aux espèces végétales et animales, elles procurent des biens et services incommensurables’’, a-t-il souligné. Cependant, les forêts sont sujettes à ‘‘un rythme de dégradation sans précédent’’ de la part de l’homme. Ceci est  d’autant plus ‘‘alarmant’’ que les publications de la FAO, a-t-il indiqué, ont révélé qu’en 25 ans (1990-2015), près de 129 millions d’ha de forêts ont été perdues. Il urge alors de remédier à ces désagréments et à protéger la nature, conclut-il.

L’Union Internationale pour la Convention de la Nature (UICN) a, quant à elle, appelé à plus ‘‘de dialogues pour que le progrès humain et la conservation de la nature se réalisent en harmonie’’. Son président-résident au Sénégal, Racine Kane, estime que les pays de la sous-région doivent s’atteler à ‘‘diminuer la disparition des habitats et des espèces, à restaurer les écosystèmes dégradés’’ pour le bien-être des populations dans un contexte fortement marqué par les changements climatiques.

Gestion durable des écosystèmes en Afrique

Une rencontre de cette nature constitue, d’après Moussa Leko, chef Division-Forêt de la Commission de la CEDEAO, un ‘‘tournant décisif’’ dans l’appui et la mobilisation des ressources pour l’avènement d’une gestion durable des parcs forestiers. A cet égard, il est loisible d’espérer, selon lui, qu’au terme de deux jours de travaux, ‘‘une analyse approfondie des actions prioritaires proposées’’ sera faite en vue de hiérarchiser les ‘‘actions d’envergure nationale et transfrontalière de la gestion durable des écosystèmes en Afrique’’. Les travaux de cet atelier, qui prennent fin aujourd’hui, sont inscrits à l’horizon 2022, soit une période de quatre ans. 

LAMINE DIAGNE (STAGIAIRE)

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