Publié le 3 Jun 2024 - 22:11
LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX ET LE FINANCEMENT DU TERRORISME (LBC/FT)

L’Afrique occidentale renvoie ‘’une image peu reluisante’’, selon le Giaba

 

Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en Afrique occidentale, le Giaba est la main armée de la CEDEAO. De ce fait, les États membres de l'institution se sont engagés à mener, de concert, des stratégies de combat contre les crimes financiers. Dans ce sens, Ces États sont tous concernés par les évaluations et les recommandations issues des travaux du Giaba, qui est membre du Groupe d'action financière (Gafi) qui, à son tour, mène une action mondiale contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération. Le Giaba veut porter un plaidoyer auprès des autorités de ces pays pour un renforcement de leur dispositif de lutte.

 

Parmi les États membres du Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (Giaba), la majeure partie figure sur la liste grise du Groupe d'action financière (Gafi).

En effet, le Gafi identifie les juridictions dont les mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme sont faibles dans deux documents publics qui sont publiés trois fois par an. La liste grise est composée des pays dont les juridictions sont soumises à une surveillance renforcée par rapport à cette lutte. Dans ce sens, fait remarquer Edwin Harris, ‘’alors que nous achevons le second cycle des évaluations mutuelles en novembre 2024, les résultats obtenus par les 15 États membres renvoient une image peu reluisante de notre région et soulignent la nécessité pour nous tous de redoubler d’efforts et de travailler plus ardemment afin de changer la réalité des choses. La plupart de nos États membres évalués à date ont obtenu des résultats faibles dans les volets relatifs à l’efficacité de leur évaluation mutuelle’’.

 De même, ‘’on note que parmi les organismes d’évaluation, le Giaba a enregistré 138 notes faibles en matière d’efficacité tandis que cinq de nos pays ont obtenu de faibles notes au titre de l’efficacité dans tous les 11 résultats immédiats. À ce jour, nous avons achevé l’évaluation de tous les États membres de la CEDEAO. Le rapport de l’Union des Comores a été adopté par la 41e  session de la Commission technique/plénière du Giaba et vous est à présent soumis pour examen. L’adoption du rapport du dernier État membre, la République démocratique de Sao Tomé-et-Principe, est prévue pour la 42e plénière prévue en novembre 2024’’, a ajouté le directeur général, lors de l’ouverture du 28e Comité ministériel du Giaba qui s’est tenu à Pointe-Sarène, ce weekend.

Il est convaincu qu’il ‘’est temps que les membres du Comité interministériel prennent l’initiative d’assurer l’efficacité de nos cadres juridiques et de notre législation sur la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération, ce qui renforcera le niveau d’efficacité en vue du prochain cycle’’. C'est pour cette raison que le directeur général du Giaba compte faire le tour des États membres pour mieux sensibiliser les autorités. ‘’Afin d’assurer une préparation adéquate de nos États membres et la sortie potentielle de ceux qui figurent sur la liste grise du Gafi, nous entreprendrons, au cours du quatrième trimestre de l’année 2024 et en 2025, une visite de plaidoyer auprès des plus hautes autorités politiques des États membres afin de les sensibiliser à l’importance du prochain cycle d’évaluations mutuelles et à la mise à disposition de ressources suffisantes en faveur des CRF et des autorités compétentes’’.

Dans cette perspective, poursuit le DG, ‘’nous solliciterons également l’appui des procureurs généraux et des ministres de la Justice siégeant au CMG afin que ceux-ci échanger avec les présidents de nos plus hautes juridictions, les magistrats et le personnel judiciaire au sein des États membres sur leurs rôles dans la lutte contre la criminalité transnationale’’. Il  assure que le Giaba collaborera avec la Cour de Justice de la Communauté de la CEDEAO lors de sa conférence internationale de 2025 afin de sensibiliser les juges et le personnel judiciaire aux questions relatives à la LBC/FT et au rôle essentiel attendu de la Justice. ‘’En ce qui concerne le Giaba à proprement parler, il procédera au recrutement de six autres membres du personnel technique à la Direction de l’Évaluation et de la conformité et de deux membres du personnel technique à la Direction des Politiques et de la Recherche, tandis que la Direction des Finances et de l’administration bénéficiera de quatre agents professionnels, sans compter les agents en cours de recrutement. Ces recrutements, une fois réalisés, changeront la donne au Secrétariat et allègeront automatiquement la surcharge de travail supportée par le personnel en poste’’, a promis Edwin W. Harris.

Il indique que ces recrutements permettront de renforcer l'objectif stratégique du projet commun des états membres de remédier aux insuffisances en matière de capacité et de créer une cohérence nationale dans le corpus de savoir et la capacité de riposte des pays au terrorisme et au financement du terrorisme. ‘’Nous estimons qu’une application efficace des mesures de LBC/FT nécessite des institutions judiciaires et d’enquêtes et de poursuites qualifiées et dotées de ressources suffisantes’’, a-t-il souligné.

À l'en croire, l’investissement dans le renforcement des capacités du personnel, notamment des procureurs, des juges et des analystes du renseignement financier, permet d’améliorer leur capacité à traiter des affaires complexes de BC/FT et à assurer la réussite des poursuites à l’encontre des criminels.

Dès lors, insiste le directeur général, ‘’une fois de plus, nous réitérons notre appel pour l’allocation de ressources financières aux autorités compétentes de nos États membres’’.

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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