Publié le 19 Feb 2016 - 12:28
MARCHE COMMUNE DES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS

L’Ecole et l’Université en avant dans la rue

 

Les salles de classe se sont vidées hier au profit de la rue. Les enseignants, tous ordres confondus, ont tenu leurs cours magistraux et TP à l’Avenue Bourguiba, entre la Fastef et le Rond-point jet d’eau. Avec pour objectif, disent-ils, de restaurer leur dignité et d’exiger le respect des accords.

 

En face de la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef), une ambiance inhabituelle. Enseignants de l’école primaire, du moyen-secondaire ainsi que les professeurs d’université rassemblés dans un même endroit pour une marche. A 11h, le coup d’envoi est donné, et par rangées de 15 à 20 personnes, les enseignants avancent sur l’avenue Bourguiba en direction du Rond-point jet d’eau, le lieu de destination.

La procession qui a regroupé un nombre important de marcheurs s’est faite à l’initiative de quelques syndicats tels que le Saes, le Cusems et le Grand cadre dirigé par Mamadou Lamine Dianté. L’objectif de l’initiative est double : restaurer la dignité de l’enseignant et exiger le respect des accords. Si le deuxième point est loin d’être anodin, le premier semble d’une importance capitale. Tout le long du trajet, certains interlocuteurs n’ont cessé de le répéter. Il faut que le gouvernement considère les enseignants.

Il est également nécessaire que l’opinion comprenne  la démarche des formateurs. ‘’Nous ne pouvons pas accepter que les travailleurs soient piétinés, que leurs droits soient bafoués’’, avertit un des préposés au micro central. Cependant, la matérialisation des ententes n’est jamais loin. Et il refait surface très vite. Il suffit de se référer aux slogans : ‘’Respecter les accords’’, ‘’écoles poubelles, y’en à marre’’, ‘’wax waxeet dafa doy’’, ‘’payez-nous nos rappels’’. Ces slogans galvanisants sont scandés par intermittence, entrecoupés par des prises de parole.

A ces supports oraux viennent s’ajouter les pancartes qui délivrent des messages aussi nombreux que variés. Ils vont des revendications communes aux conditions de travail en passant par des préoccupations corporatistes. ‘’Le Cusems exige un traitement égal des agents de la Fonction publique’’ ; ‘’non à la privatisation rampante de l’Université’’, sont entre autres messages brandis par les marcheurs à travers des pancartes.

Dans les déclarations, les ministres de tutelle ne sont guère épargnés. Les enseignants du moyen-secondaire ne veulent plus de Serigne Mbaye Thiam. Ils le considèrent comme un intrus indésirable. Mamadou Lamine Dianté lui a d’ailleurs trouvé un ordre de service pour un redéploiement ailleurs. Ses camarades reprennent en chœur ‘’na dem, na dem, na dema dema dem (qu’il s’en aille)’’. Quant au Saes, il accuse Mary Teuw Niane de centraliser les pouvoirs et de jouer au dilatoire.

Les centrales en renfort au mois de mars

Mais le ministre le plus ciblé est celui de l’Economie et des Finances. Mamadou Lamine Dianté a d’ailleurs invité Amadou Ba à faire le deuil de son passé aux impôts et domaines. ‘’Il doit savoir qu’il n’est plus Directeur des impôts et domaines, il est le ministre de l’Économie et des Finances’’, lance-t-il. Les enseignants rappellent ainsi que les accords signés ont été qualifiés de réalistes et réalisables. Pour eux, le dixième du budget de la Présidence suffit pour résoudre les problèmes de l’Education.

Face à la forte mobilisation, le secrétaire général du Sudes Amadou Diaouné a invité ses camarades à un large front unitaire. Il les a appelés à ce que cette unité soit dans la durée avec une volonté ‘’de lutter ensemble pour la même cause et dans la sincérité’’. Deux leaders de centrale syndicale, à savoir Mademba Sock et Mballo Dia Thiam ont aussi pris part à la marche. Le premier nommé a d’ailleurs annoncé une marche des centrales au mois de mars pour apporter leur soutien aux enseignants. 

BABACAR WILLANE

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