L’Etat déploie un lourd dispositif sécuritaire

Regroupés autour de la coalition Mankoo Wattu Senegaal, les membres de l’opposition, dans le cadre leur marche organisée hier, se sont heurtés à un impressionnant dispositif sécuritaire posté à la Place de l’Obélisque.
En ce jour de vendredi (hier), vers 15 heures 37 mn, le soleil émet des rayons accablants. Nichée à Colobane, la Place de l’Obélisque a été occupée par les policiers qui ont quadrillé tout le périmètre. Lourdement armés, ils n’ont pas été tendres avec les manifestants qui ont décrié ‘’les méthodes du Président Macky Sall et sa gestion’’. Impressionnant est le cordon sécuritaire. Il est fort de plusieurs dizaines d'éléments postés sur les lieux. Avares en parole, équipés de leur combinaison antiémeute, les éléments de la police veillent aux grains. Objectif : dissuader les manifestants. Les éléments de la police ne veulent pas voir d’attroupements. Loin d’être prolixes, ils balancent : ‘’Circulez ! Circulez !’’.
Premier sur les lieux, le Professeur Malick Ndiaye, documents à la main gauche, attend ses camarades manifestants. Drapé dans un grand boubou jaune, il est chargé de conduire les militants d’Abdoulaye Baldé vers la RTS. Malheureusement, ils ont été dispersés par les forces de l’ordre, de même que les jeunes karimistes qui viennent de Pikine. Sans résister, ils s’exécutent et convergent vers la voie menant à la RTS. Aux policiers campés au Rond-Point de la Place de l’Obélisque, Malick Ndiaye, en passant, distribue des salutations.
A 15 heures 58 mn, un pick-up, chargé de policiers, fonce vers cette même direction. Quelques minutes après, la manifestation dégénère. Prise de panique, la police commence à balancer des grenades lacrymogènes pour disperser la foule surexcitée. Des éléments de la Légion de gendarmerie d'intervention (Lgi) sont venus en renfort. Les GMI chargent les manifestants : c’est le sauve-qui-peut. Certains détalent en prenant les rues de ce quartier de la capitale sénégalaise. D’autres résistent difficilement à la fumée des grenades lacrymogènes qui vicie l’air. Il devient impropre à la respiration.
Taille élancée, physique imposant, le responsable des opérations sur le terrain donne des ordres aux éléments de la police. Assis devant son véhicule 4/4 de couleur noire, il est très actif. De temps en temps, il descend, se faufile entre les pick-up, pour constater le travail de ses éléments
Guy Mary Sagna arrêté
Accordant aux journalistes un entretien improvisé sur l’esplanade de la Place de l’Obélisque, Malick Ndiaye a été sévèrement chargé de grenades lacrymogènes à quatre reprises. Non loin de lui, le coordonnateur de la coalition ‘’Non aux Ape’’, s’adonnant aux questions-réponses avec les professionnels de l’information, n’a pas été épargné par les hommes en bleu. Etouffé par la fumée des grenades lacrymogène, Guy Mary Sagna se retrouve à terre. Très remontés, ses camarades accusent les forces de l’ordre de l’avoir poussé. Après s'être relevé, il a déploré ‘’la violation’’ de l'arrêté du préfet par les forces de l'ordre qui, dit-il, les ont pourchassés. Son arrestation a été ordonnée par un policier. Le coordonnateur de la coalition ‘’Non aux Ape’’ se plie. Et il est embarqué dans une fourgonnette de la police vers une destination inconnue.
Escortées par le fameux ‘’dragon noir’’, les forces de l’ordre règnent en maître absolu sur les lieux.
PAPE NOUHA SOUANE