Publié le 13 May 2017 - 16:53
MATÉRIALISATION DE LA ZLEC

Alioune Sarr met la pression sur les experts

 

Le continent africain veut avoir une zone économique de libre-échange. Le ministre du Commerce, Alioune Sarr, invite les experts en charge des négociations d’accélérer les travaux techniques pour respecter le choix politique des leaders du continent.

 

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine veulent arriver à une Zone de libre-échange continentale (ZLEC), avant la fin de l’année 2017. Aujourd’hui, il ne reste que quelques mois pour réaliser cet objectif des leaders du continent. Ainsi, le ministre du Commerce met-il la pression sur les experts du continent chargés de mener les négociations. Alioune Sarr, qui a présidé hier, à la direction du commerce extérieur, une réunion technique sur les négociations relatives à la mise en place de la ZLEC, appelle les négociants à accélérer les travaux. D’après le ministre sénégalais qui accueillait, lors de cette rencontre, le Haut conseiller de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), Fatima Haram Acyl, la date fixée par les chefs d’Etat doit être respectée car, dit-il, ‘’une décision politique est toujours au-dessus des questions techniques’’. ‘’Débrouillez-vous  pour être au rendez-vous’’, ordonne le ministre.

Alioune Sarr reste en effet optimiste que les Etats africains  officialisent bientôt cette zone de libre-échange. Le ministre renseigne qu’un ‘’accord de principe’’ a été trouvé sur les négociations des marchandises et sur les services. Ainsi, il estime qu’avant le Forum qui va se tenir à Niamey (Niger), du 5 au 9 juin 2017, un choix définitif sera fait sur les modalités pour développer le commerce intra-africain. Pour le ministre, l’avenir du Sénégal est dans l’intégration sous régionale ou africaine, en général. Alors que l’Afrique ne pèse pas lourd dans le commerce mondial, avec seulement une part de 3%, le commerce intra africain n’est pas aussi dense. D’après les chiffres avancés par le ministre, le commerce entre pays africains ‘’atteint rarement 15%’’. Pourtant, c’est en Afrique qu’on retrouve 27% des terres arables. Malheureusement, avec la faible industrialisation, la production manufacturière n’est pas très développée. Le renforcement du commerce, croit-il, passera nécessairement par l’intégration commerciale.

Effets négatifs des méga-accords

Par ailleurs, le Haut conseiller de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) veut que le calendrier préétabli par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) soit respecté. Pour cela, Fatima Haram Acyl a pris son bâton de pèlerin pour sillonner 7 pays africains. Elle a commencé sa visite par le Sénégal où elle a rencontré les autorités en charge du commerce. L’ancien commissaire de l’Union africaine au Commerce et à l’Industrie justifie le choix du Sénégal par le fait que ce pays est ‘’champion de l’intégration’’, surtout avec la nomination du chef de l’Etat, Macky Sall, comme président du Comité d’orientation des Chefs d’Etat et de gouvernement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), en 2013. Selon l’expert, l’Afrique est toujours absente dans les cadres de négociations multilatérales, que ce soit au ‘’Transatlantic trade and investment partnership entre l’Union européenne et les Etats unis’’ ou le ‘’regional comprehensive economic partnership’’ dans le Pacifique Sud. Les seuls accords qui existent sont souvent sous régionaux voire régionaux.

 Mme Acyl rappelle qu’une étude de la CEA a montré que ces méga-accords ont des ‘’effets négatifs’’. Cependant, explique-t-elle, les effets des APE ou des méga-accords ‘’peuvent être compensés voire dépassés par la Zone de libre-échange continentale’’. ‘’La ZLEC est l’avenir du continent africain et le premier pas vers une Afrique plus unie et plus prospère. Je fais appel aux champions de l’intégration et du développement pour saisir cette opportunité de prendre le train en marche’’, lance-t-elle depuis Dakar. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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