Didier Awadi a sorti son quatrième album solo. Toujours révolté bien que moins écorché, plus dansant, plus reggae et même un soupçon porté sur le romantisme, cet opus concocté par son studio Sankara s’annonce comme l’album de la maturité pour l’ex-membre du Positive Black Soul (PBS).

Presque trois (3) ans après la sortie de ''Présidents d’Afrique'', Didier Awadi récidive avec ''Ma révolution'', lancé hier à Dakar. Parolier du Rap engagé devant l’éternel, le rappeur montre une fois encore qu’il est un poids lourd du hip-hop galsen avec ce nouvel opus de pas moins de 17 titres, dont de nombreux featurings. Wyclef Jean, Duggy Tee, Viviane, Bakhaw (Da Brains), Mary Ndiaye ou encore Tyronne Downie des Wailers qui l’accompagne au clavier, sur quelques titres aux accents reggae… Autant de stars qui ont prêté main forte au révolutionnaire Awadi sur ce quatrième album entièrement produit par ses studios Sankara. Une pluralité de sons et de couleurs attestent donc de la nouvelle ouverture d’esprit du rappeur.

''Cet album est, de tous, le plus abouti pour moi car il en exsude une musicalité inédite, faite d’une richesse des arrangements obtenue au prix d’un travail acharné de ma part et de celui de ma formation qui a longtemps joué en big band pour trouver le son juste'', a expliqué le quadragénaire, une casquette noire vissée sur ses longues dreadlocks. Il confesse par ailleurs de nouvelles influences musicales toujours hip-hop mais moins hardcore. Une nouvelle direction musicale plus qu’assumée par l’artiste : ''On a essayé de faire de la musique qui puisse plaire à tout le monde. Jusqu’à présent, il faut qu’on se l’avoue, le rap galsen s’exporte très mal des collections privées vers les dancefloors. Et c’était ça mon défi, faire de la musique sur laquelle on peut danser.''

Musicalement, c'est un certain ''âge mûr'' atteint par Awadi mais surtout une maîtrise du son mise toute entière au service de textes plus incisifs et dénonciateurs que jamais : conflit casamançais, coup d’État malien, génocide congolais, nouvelle France-Afrique, perte identitaire de la jeunesse d’Afrique… Aucun sujet n’est tabou et l’''hypocrisie'' est décriée, d’où qu’elle émane. Ce qui ne fait que confirmer l'ancien membre du Positive Black Soul (PBS) dans la ligne de conduite de rappeur engagé qu’il suit depuis plus de 20 ans. C'est en somme un ''Supa Ndaanane* International'' d’album à ne pas manquer ! 

*Super star, en wolof. Titre de la piste n°3 de l’album ''Ma Révolution''

Sophiane BENGELOUN

AVERTISSEMENT!

Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.