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C'est la grande affaire de la semaine sur le Rocher. Novak Djokovic est de retour sur les courts après une nouvelle absence contrainte de près de deux mois. Le non-vacciné contre le Covid le plus célèbre de la planète tennis est libéré en ce début de printemps des contraintes du protocole sanitaire. Le numéro un mondial revient sans repères mais affamé. Donc dangereux.
Il revient. Encore, et enfin, dirais-je. Et pour de bon, peut-on espérer. Chacun peut penser ce qu'il veut de Novak Djokovic, du champion, de l'homme, de ses choix et de ses convictions mais une chose est sûre, que le meilleur joueur du monde retrouve sa place sur les courts est une très bonne nouvelle. Pour lui, évidemment, mais pour le tennis aussi.
Meilleur joueur du monde, c'est ce qu'il reste jusqu'à preuve du contraire. Or, malgré le début de saison de feu de Rafael Nadal et la brève prise de pouvoir mathématique de Daniil Medvedev en mode "on me voit, on me voit plus", cette preuve n'a pas été apportée. Justement parce que le chat n'était pas là. Par un drôle de concours de circonstances, le retour du chat coïncide avec l'absence de ces deux principales souris, toutes deux à l'infirmerie.
Privé du premier tournoi du Grand Chelem et des deux premiers Masters 1000, Novak Djokovic a dû faire une croix sur la quasi-totalité du premier trimestre. Tant pis pour lui, tant mieux pour d'autres. Les absents ont toujours tort, quand bien même ils sont convaincus d'avoir des raisons. On ne l'a vu apparaître que furtivement, dans la période creuse de ce début de saison, à Dubaï. Le temps de gagner deux matches et de perdre le troisième contre le 123e joueur mondial, Jiri Vesely. Un faux départ (ou un faux retour), en quelque sorte.
Cette fois, c'est autre chose. Le Djoker ne prend aucun train en marche. Il débarque sur terre, comme tout le monde, avec un véritable horizon devant lui : Roland-Garros. Rafael Nadal en est peut-être le roi, mais lui en est le tenant. A un âge où seule la quête de nouveaux titres en Grand Chelem lui importe vraiment, le Serbe a un mois et demi devant lui pour arriver à Paris à son meilleur niveau. D'ici là, le reste n'aura qu'une importance relative. Surtout à Monte-Carlo.
Djokovic a beau être chez lui sur le Rocher, lui le Monégasque d'adoption, il ne l'est plus vraiment sur les courts de Roquebrune-Cap-Martin, où il n'a plus dépassé les quarts de finale depuis 2015 alors qu'il restait sur sept demies (au moins). C'est le seul Masters 1000 où il ne soit pas apparu au moins une fois dans le dernier carré sur cette période. Sur terre, Djoko est un diesel. Le démarrage se fait en douceur, pour turbiner à plein régime à Roland-Garros.
L'an dernier, de son propre aveu, il avait livré à Monte-Carlo "un match horrible" peuplé de 45 fautes directes contre Dan Evans. Comme, facteur aggravant, son absence de rythme ajoute de la difficulté à ses désormais habituelles difficultés princières, il n'y aura pas de quoi déclencher l'alerte ocre s'il devait disparaître prématurément cette semaine. Tant qu'il peut enchaîner les tournois, le temps jouera pour lui d'ici Roland-Garros. Evidemment, s'il devait au premier tour de chacun de ses tournois sur terre, la problématique deviendrait toute différente, mais l'hypothèse semble peu probable.
Il y a vraiment toutes les raisons de croire que Djokovic sera dangereux en ce printemps 2022. D'abord parce que cette période de repos (auto)forcée pourrait s'avérer profitable sur la durée de cette saison. Il arrive frais comme un gardon, dans ses jambes et peut-être plus encore dans sa tête. Si le Covid-19 n'a pas disparu, l'état actuel de la situation sanitaire l'autorise à envisager les choses avec un horizon à peu près dégagé, au moins pour ce qui est du printemps. Une première pour lui cette année. Cette liberté d'esprit ne peut pas lui faire de mal.
Voilà pour le côté "hors-court". Le champion, maintenant. Personne ne peut douter du fait que ses crocs vont rayer la brique pilée. Il a vu Nadal devenir seul recordman des victoires en Grand Chelem. Il a regardé Medvedev le pousser du trône, même si ce fut pour seulement trois semaines. A ses yeux, tout ceci était-il pleinement légitime ? Pas sûr, puisqu'il n'était pas là.
Pardon pour la pathétique référence cinématographique, mais cela rappelle un peu la "tagline" (phrase d'accroche d'un film) du catastrophique King Kong 2, sorti un an avant la naissance du Djoker : "Il revient et il n'est pas content". Novak Djokovic revient et, au fond de lui, il doit être habité, sinon d'une forme de colère, d'une furieuse envie de prouver qu'il est toujours le patron. Il a été beaucoup critiqué pour sa position quasiment unique sur le vaccin dans le Top 100 mondial. Mais ça lui va bien, ce côté "Moi et mes convictions contre le reste du monde". Il n'est jamais aussi fort que dans l'adversité, peu importe les formes qu'elles peuvent prendre.
Alors, s'il peut botter quelques fesses d'entrée sur le Rocher, pourquoi se gêner ? Même si, encore une fois, Monte-Carlo arrive peut-être un peu tôt. Sans souhaiter de mal à personne, ni dans sa zone ni dans celle de Carlos Alcaraz, on ne dirait pas non à une petite affiche entre le revenant et le nouveau venu. Ça aurait tellement de gueule pour nous et valeur d'indicateur pour lui.