L'ACP décide de bloquer les mandats des primes et des heures complémentaires

La réforme de l'enseignement supérieur en gestation devrait commencer par celle de l'administration de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), dont les dérives dans la gestion avaient été listées par l'audit du cabinet C2AD. Les grandes lignes de cet audit avaient été reprises par EnQuête dans ses livraisons des 2 et 3 juillet derniers. Aujourd'hui, c'est l'Agent comptable particulier (ACP) de l'UCAD qui tire publiquement la sonnette d'alarme, ameutant la tutelle et les syndicats d'enseignants, ampliataires d'une lettre qu'il a adressée au recteur de l'UCAD. Dans sa missive dont EnQuête a eu copie, l'ACP de l'UCAD indique noir sur blanc qu'''à ce jour, le budget de l'Université et la plupart de budgets des établissements qui la composent ne sont toujours pas approuvés''. Et à en croire le comptable de l'Université, ''continuer à exécuter des dépenses sur de tels budgets constitue une violation de l'article 36 du Régime financier des universités'' et met donc en jeu sa responsabilité. Alors, l'ACP estime qu'il faut mettre le holà à ''une telle situation pour le moins inédite''. Et à ce dessein, il décide de prendre ses responsabilités et d'asséner : ''En conséquence, les mandats relatifs aux primes de recherches, aux voyages d'études et aux heures complémentaires seront bloqués jusqu'à la formalité d'approbation.'' Or, comme le soulignait EnQuête, ''à l'UCAD, les indemnités et primes diverses ont augmenté de 123%, passant de 243 millions de F Cfa en 2009 à plus de 542 en 2012'', avec des cumuls des plus effarants relevés par le rapport d'audit au sein du personnel aussi bien administratif qu'enseignant....