Publié le 12 Sep 2013 - 14:37
NOUVELLES POURSUITES CONTRE KARIM WADE

Les dessous d'une affaire

 

 

On évoquait dans notre édition du 31 juillet 2013, dans un dossier réservé aux paradis fiscaux, que le Procureur spécial de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei), Alioune Ndao, se trouvait dans la Principauté de Monaco, en France, pour négocier le rapatriement d'une dizaine de milliards de francs Cfa.

Une délégation judiciaire émise par l'Etat du Sénégal avait déjà permis de mettre la main sur un compte bancaire de deux millions d'euros, soit 1,4 milliard de francs Cfa environ, appartenant à Karim Wade, qui n'a pas connu de mouvements de fonds sinon un dépôt important supposé être un don de feu le roi Fahd d'Arabie Saoudite. Mais ce n'était visiblement là que l'arbre qui cache la forêt, car c'est une bonne dizaine de milliards de francs Cfa qui ont été dénichés de divers comptes ouverts dans la principauté de Monaco. Karim Wade n'en est pas le seul bénéficiaire. Figurent sur la liste des membres de sa famille, des amis mais aussi et surtout des sociétés basées à l'aéroport de Dakar comme Menzies ou Aviation handling services (Ahs) dans ses ramifications internationales.

Selon des sources proches du dossier, ce sont plusieurs affaires qui ont été reliées à Karim Wade. Ce qui a fait bondir les montants des nouvelles poursuites à environ 100 milliards de francs Cfa, constituant l'essentiel des transactions financières traçables. Et qu'il ne faudrait pas confondre avec les 8 milliards de francs Cfa, qui constituent le solde effectif des comptes bancaires incriminés, au moment du dernier pointage. Il faut dire que depuis un an, le Sénégal a instruit plusieurs délégations judiciaires en direction de pays hébergeant des comptes offshore. Selon la procédure consacrée, c'est le ministère de la Justice qui saisit ses homologues dans les pays visés. Le courrier passe par le ministère des Affaires étrangères pour atterrir dans le même service du pays concerné, qui le répercute aux services assermentés, généralement de Police. Pour la France, c'est le Quai d'Orsay qui réceptionne la demande pour le transférer au ministère de l'Intérieur. A ce stade, la collecte des informations n'est plus l'apanage de l'Etat demandeur qui attend que les renseignements collectés lui soient transmis selon le même canal. D'une façon ou d’une autre, c'est la confidentialité qui est la règle. Les autorités judiciaires qui réceptionnent les dossiers sont tenues d'en faire un usage exclusivement judiciaire'', renseigne une source autorisée.

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