Publié le 30 Mar 2018 - 14:16
PASSAGE DU PM À L’ASSEMBLÉE

Dionne déroule devant les siens

 

Le passage, hier, du Premier ministre à l’Assemblée nationale, n’a presque rien apporté de nouveau sur l’actualité. Car, tout a été déjà dit et entendu sur l’éducation, la Cmu, la  commercialisation de l’arachide, Sénégal Air, etc.

 

Le Premier ministre a été, hier, à l’Assemblée nationale, dans le cadre des questions d’actualité. En l’absence des députés de l’opposition qui ont boycotté pour protester contre le format proposé, le gouvernement a prêché devant des parlementaires de la majorité. Parmi les questions posées, il y a la grève des enseignants faisant craindre une année blanche ou invalide. Mais si l’on en croit les gouvernants, un tel scénario n’est pas envisageable. Le Pm Mahammed Dionne a reconnu qu’il y a certes quelques difficultés dans la mise en œuvre des engagements pris auprès des enseignants, mais il pense que ce sera bientôt le dénouement de la crise. Le chef du gouvernement dit avoir proposé une pause aux syndicalistes, le temps de faire le monitoring des accords. Et il est plutôt optimiste.

‘’On n’est pas loin d’une solution. Nous pensons qu’avant la fin de la trêve pascale, nous irons vers une paix définitive’’, espère-t-il. Le Pm est d’autant plus convaincu que, dit-il, des solutions ont été trouvées à la fois pour l’enseignement supérieur, la santé et les collectivités locales.

D’après Serigne Mbaye Thiam,  la grève n’a pas trop impacté les enseignements/apprentissages. Il a d’ailleurs soutenu que si la grève était suspendue après les fêtes, les examens seraient décalés juste d’une semaine environ. Le ministre a voulu étayer cette affirmation par des chiffres. Selon lui, le taux moyen national de suivi de la grève est de 36,34 % à l’élémentaire, 53,97 % au moyen-secondaire, avec un impact plus prononcé en ville qu’en campagne et dans certains établissements plus que dans d’autres. S’agissant des compositions, la tutelle a fait comprendre que 76 % des collèges les ont déjà organisées, contre 10,44 % dans les établissements où les évaluations ont été déroulées à moitié. De ce fait, dit-il, seuls 12 % n’ont pas encore organisé des examens. Les lycées sont presque dans la même situation. Dans 64 %, c’est déjà fait, 16,44 % partiellement et les 19,51 % attendent encore.

Par conséquent, ce sont plutôt les conseils de classe qui ne sont pas tenus, concède Serigne Mbaye Thiam. Afin de montrer les efforts du gouvernement dans son secteur, le Pm s’est livré à une comparaison des budgets. Selon lui, en 2011, une enveloppe de 157,5 milliards a été allouée à l’Education, l’Enseignement technique et la Formation professionnelle. En fin 2017, la somme a été portée à 555,6 milliards de francs Cfa. ‘’Mais c’est normal qu’il y ait des couacs. D’où une certaine agitation’’, relativise-t-il.

A propos toujours de l’éducation, le Pm a été interpellé sur la dette due aux établissements privés d’enseignement supérieur. Ayant tout fait pour être payés dans le cadre de l’orientation des bacheliers vers le privé, certains établissements ont expulsé les étudiants. Les membres de la Fédération des établissements privés d’enseignement supérieur (Fepes) en sont même arrivés à déposer une demande de sit-in devant le ministère des Finances, parce qu’ils considèrent le ministre Amadou Ba comme étant le point de blocage. Mais leur demande a été rejetée par le préfet pour risque de trouble à l’ordre public.

Le député Aymirou Gningue, Président du groupe parlementaire Bonno Bokk Yaakaar, estime que ce serait dommage de ternir cette initiative du président Macky Sall par le non-paiement des sommes dues.

En guise de réponse, le Premier ministre a fait savoir que les fonctionnaires du Trésor ont une responsabilité particulière, en ce sens qu’il leur revient de s’assurer de la conformité des dossiers  déposés. ‘’Il y a un nécessaire contrôle avant de payer, ce qui explique les longs délais’’, dixit le Pm.

Cmu et  arachide

Outre l’éducation, il y a eu aussi la santé, particulièrement la Couverture maladie universelle (Cmu). Aymirou Gningue a fait savoir que parmi les députés, il y a des dizaines d’élus locaux. Et que tous ont constaté des dysfonctionnements de la Cmu. ‘’Les postes de santé et les districts connaissent des difficultés, du fait de non-paiement de la dette’’, a-t-il lancé. Mahammed Dionne a fait comprendre que le gouvernement travaille sur la question. Il a affirmé que 60 milliards de francs Cfa ont été décaissés entre mercredi et jeudi, et que ça va continuer aujourd’hui. ‘’Nous avons des ressources internes importantes. Il y a aussi l’argent de l’eurobond’’, précise-t-il.

La campagne de la commercialisation de l’arachide s’est aussi invitée dans les débats, en raison de la difficulté qu’ont les paysans à écouler leur production. Et le moins qu’on puisse dire est que le gouvernement n’a pas proposé des solutions, au vu des propos du Premier ministre. ‘’Nous sommes en crise de surproduction. C’est comme l’oignon, la pomme de terre. Le Sénégal produit en abondance, il va vers l’autosuffisance’’, soutient-il.

Quant au ministre de l’Agriculture Pape Abdoulaye Seck, il a fait savoir que le prix de l’arachide devait baisser en réalité de 25 F Cfa, mais que le chef de l’Etat a décidé qu’il soit maintenu à celui de l’année dernière, avec une subvention de 20 milliards. C’est ce qui expliquerait sans doute la mévente. Mais Mahammed Dionne estime que c’est un mal pour un bien, puisqu’il permet d’évoluer vers l’axe I du Pse, c’est-à-dire la transformation structurelle de l’économie. Il a rappelé ainsi la décision du gouvernement de faire triturer l’arachide par des industriels, afin que les Sénégalais consomment cette huile. Selon lui, une dizaine d’unités industrielles ont été recensées à travers le pays.

Sénégal Air, intégration Maroc

Autre question abordée, la compagnie Sénégal Air. Le député voulait savoir à quand son démarrage, dès lors que l’aéroport international Blaise Diagne de Diass est mis en service. Le ministre des Transports aériens a affirmé que l’exploitation va démarrer en avril prochain pour les vols intérieurs. Ils seront suivis par ceux du voisinage. Maïmouna Ndoye Seck a révélé que les avions sont déjà immatriculés et que 20 vols de simulation ont eu lieu du 12 au 25 mars dernier. Quant à la desserte  internationale, elle aura lieu en 2019, lorsque les deux appareils A 360 seront acquis.

L’intégration du  Maroc dans la Cedeao a été aussi au menu. Le Premier ministre a repris la réponse du président de la République, lorsqu’il a été interpellé en début d’année, lors du Conseil présidentiel sur l’investissement. Ainsi, Dionne a fait remarquer que la question ne peut pas se poser pendant qu’on est en train de célébrer la Zone de libre échange  africaine signée par 44 pays à Kigali. ‘’Qui peut le plus peut le moins. Si les pays de la Cedeao peuvent s’ouvrir à l’Afrique, ils peuvent le faire avec un pays africain. D’après le Pm, tout est dans le schéma de la libéralisation. Autrement dit, la nécessaire protection des industries naissantes en particulier, du secteur privé en général. Sinon, ajoute-t-il, le Sénégal n’a pas peur de s’ouvrir.   

BABACAR WILLANE

Section: 
Dolel PIT
CONTRE L'EXTRÊME DROITE : Les francs-maçons de France appellent à un rassemblement le 18 juin
PIT SUR LES SORTIES D’OUSMANE SONKO : ‘’Ce qu’on attend du Premier ministre…’’
TENSIONS ENTRE PASTEF ET LES JOURNALISTES : Ousmane Sonko, les non-dits d’une relation amour-haine avec la presse
MIMI TOURÉ SUR LA PARTICIPATION DES FEMMES AUX ÉLECTIONS : ‘’Les femmes ne sont pas nécessairement porteuses de projets qui sont bons pour les femmes’’
APRÈS LES SORTIES DES POPULATIONS : Les ICS se lavent à grande eau
Mamoudou Ibra Kane
Thierno Bocoum
VISITE AU MARCHE À BÉTAIL DE DAHRA DJOLOF : ‘’Plus de 600 millions F CFA financés par le Fonstab n’ont pas été recouvrés dans la zone’’
POURSUITES JUDICIAIRES : Ousmane Sonko menace les dirigeants de l’ancien régime
« PROJET » PASTEFIEN : « A partir de septembre, le « Projet sera opérationnalisé », selon le député Ayib Daffé
KALIDOU SY, PROFESSEUR D'ANALYSES DE DISCOURS : ‘’La véritable efficacité d'un slogan dépend de la capacité des dirigeants à rester fidèles à ce mot d'ordre’’
‘’SOPI’’, ‘’NATANGUÉ’’, ‘’JUB, JUBAL, JUBANTI’’, ‘’FAST TRACK’’ : Les slogans comme arme de communication des régimes au Sénégal
ENTRETIEN AVEC GALLO TALL, PORTE PAROLE ADJOINT DU PDS : ‘’Karim a décliné des postes dans le gouvernement’’
RECOMPOSITION POLITIQUE : La méthode Amadou
CONSEIL DES MINISTRES : De nouveaux patrons pour la Senelec, Promoged, Petrosen Holding Sa, Aser, AEME…
ÉRADICATION DES ABRIS PROVISOIRES, DIGITALISATION INTÉGRALE DU SYSTÈME... : BDF veut rénover l'école sénégalaise 
Décret de répartition
MESURES INDIVIDUELLES : Les nominations en conseil des ministres
CONSOLIDATION DE LA PAIX AU SÉNÉGAL : Le Conseil interreligieux du Sénégal pour la paix  engage le combat