Publié le 11 Jan 2018 - 18:13
PERSPECTIVES ECONOMIQUES POUR 2018

La Banque mondiale table sur une croissance de 6,9% pour le Sénégal

 

Le taux de croissance de l’économie sénégalaise pour 2018 peut atteindre 6,9%. C’est ce qui ressort du dernier rapport de la Banque mondiale sur les perspectives économiques mondiales pour l’année en cours, rendu public hier.

 

Pour l’année 2018, le dynamisme de l’économie sénégalaise ‘’devrait se renforcer’’, selon le gouvernement, avec un taux de croissance du PIB réel projeté à ‘’7%, après un taux de 6,8% attendu pour 2017’’. Cependant, dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales 2018, publié hier, la Banque mondiale signale que celle-ci devrait rebondir pour atteindre 6,9% cette année. ‘’La hausse soutenue des investissements dans les pays disposant de peu de ressources naturelles va sans doute favoriser une croissance robuste en 2018. Elle devrait bondir à 7,2% en Côte d’Ivoire, à 6,9% au Sénégal, à 8,2% en Éthiopie, à 6,8% en Tanzanie et à 5,5% au Kenya, où l’inflation faiblit’’, indique le document de la BM.

Pour ce qui est de la sous-région, la croissance devrait continuer à progresser, à 3,2% en 2018 puis à 3,5% en 2019, du fait du raffermissement du prix des produits de base et un renforcement graduel de la demande domestique. Toutefois, le taux de croissance restera inférieur aux moyennes enregistrées avant la crise économique, en raison notamment des difficultés à relancer l’investissement privé dans les plus grandes économies de la région.

Cependant, renseigne la même-source, les tendances à long terme de l’évolution démographique et de l’investissement en Afrique subsaharienne ‘’plaident pour la mise en œuvre de réformes structurelles’’, indispensables pour doper la croissance au cours des dix prochaines années. ‘’Compte tenu des facteurs extérieurs et intérieurs qui pèsent sur la région, les risques à la baisse des perspectives demeurent importants’’, prévient l’institution de Bretton Woods. Car, même si une activité ‘’plus soutenue’’ que prévu aux États-Unis et dans la zone euro pouvait tirer la croissance régionale grâce à la hausse des exportations, de la production minière et des investissements dans les infrastructures, un ‘’brusque ralentissement’’ économique en Chine risquerait d’avoir des répercussions défavorables sur la région. Ceci en raison de la base du prix des produits, inférieurs aux prévisions.

Sur le plan domestique, la BM affirme qu’un ‘’recours excessif’’ à l’emprunt extérieur sans gestion budgétaire prospective pourrait aggraver la dynamique de la dette et compromettre la croissance dans de nombreux pays. ‘’Si les conditions de financement à l’échelle mondiale se durcissent plus fortement que prévu, les flux de capitaux risquent aussi de s’infléchir dans la région. Enfin, les incertitudes politiques prolongées dans certains pays pourraient saper la confiance des investisseurs’’, lit-on dans le rapport.

D’après la même source, l’augmentation de la dette publique souligne toute l’importance d’un ajustement budgétaire à même de contenir les déficits et de maintenir la stabilité financière des pays. Ainsi, la BM estime que le déploiement de politiques structurelles, en matière d’éducation, de santé, d’emploi, de gouvernance et de climat des affaires devrait soutenir le potentiel de croissance dans la région.

Risques de détérioration de la conjoncture mondiale

Selon les prévisions de la Banque mondiale, la croissance économique mondiale va s’accélérer à 3,1% en 2018 après avoir atteint un taux beaucoup plus élevé que prévu en 2017. Et celle des économies avancées fléchira légèrement en 2018 pour s’établir à 2,2%. Dans l’ensemble des pays émergents et en développement, la croissance s’accélérera à 4,5% en 2018 grâce à la reprise de l’activité économique dans les pays exportateurs de produits de base. ‘’La reprise de la croissance mondiale est encourageante, mais l’heure n’est pas à l’autosatisfaction’’, souligne dans le rapport le président du Groupe de la Banque mondiale Jim Yong Kim.

Avant d’ajouter que c’est une ‘’excellente occasion’’ d’investir dans le capital humain et physique. ‘’Si les responsables politiques à travers le monde privilégient ces investissements essentiels, ils pourront améliorer la productivité nationale, accroître le taux d’activité et aider à réaliser le double objectif du Groupe : mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée’’, dit-il. Toutefois, le document révèle des risques de détérioration de la conjoncture mondiale. ‘’Un durcissement soudain des conditions de financement à l’échelle mondiale pourrait compromettre la croissance. De nouvelles restrictions au commerce et la montée des tensions géopolitiques pourraient saper la confiance et freiner l’activité économique.

Par ailleurs, plusieurs grandes économies pourraient connaître une croissance plus forte que prévu, ce qui favoriserait la poursuite de la reprise mondiale’’, précise le rapport. Dès lors, le directeur du groupe d’étude des perspectives de développement, Économie du développement de la BM, Ayhan Kose, a jugé qu’il est ‘’urgent’’ d’adopter des réformes qui permettent d’améliorer la productivité. Car le vieillissement de la population ‘’pèse de plus en plus’’ sur la croissance potentielle.

MARIAMA DIEME

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