Publié le 23 Feb 2017 - 21:09
POLITIQUE DE COMMERCIALISATION DU RIZ

Plaidoyer pour le consommer local 

 

Le ministre porte-parole du gouvernement Seydou Guèye a annoncé avant-hier la mise en place très prochaine d’une série de mesures, pour inciter les populations à la consommation locale, en vue de permettre aux producteurs d’écouler leurs produits.

 

En 2016, le Sénégal a produit plus de 950 700 tonnes de riz. Et au même moment, le volume de ses importations s’est hissé à 918 000 tonnes. Paradoxe ! Pour trouver une réponse ‘’efficace’’ à cette situation, l’Etat du Sénégal a décidé de mettre en place un package de dispositif devant inciter les citoyens à favoriser la consommation du riz local. Il s’agit d’une série de réflexions adoptées avant-hier, à l’issue d’une réunion interministérielle axée sur la commercialisation du riz. ‘’Au sortir de cette réunion, plusieurs mesures ont été prises par le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne. Parmi les plus significatives, la mise en place d’un système de monitoring dédié au programme national d’autosuffisance en riz pour avoir des résultats département par département. Il nous faut également un mécanisme de collecte du riz paddy pour l’achat des 18 000 tonnes de ce riz qui sont dans la vallée et les 6 000 autres de riz blanc’’, a dit Seydou Guèye. Toutefois, le porte-parole du gouvernement estime que ce dispositif va permettre aux producteurs locaux de démarrer la campagne dans de ‘’bonnes conditions’’, d’écouler leurs produits et de recevoir en même temps leur solvabilité.

Des importations en question

Conscient du fait que le Sénégal produit beaucoup et importe beaucoup également, Seydou Guèye se veut rassurant. D’après lui, le volume des importations du riz a connu une baisse en 2016. D’ailleurs, il révèle que le prix du riz sera homologué dans les jours à venir pour ‘’réduire l’écart’’ qui existe entre le volume des importations et des exportations. ‘’Cette situation n’est pas spécifique au Sénégal. Et les dernières études périodiques sur la question de la corrélation entre les importations et les exportations ont donné à peu près les mêmes résultats dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Le Sénégal et le Nigeria ont connu des situations où ils ont eu des baisses des importations par rapport à la production. Donc, il faut que nous parvenions à réduire cet écart’’, a assuré Seydou Guèye. Ce dernier renseigne que le riz est une denrée ‘’importante dans notre consommation’’ et occupe une place centrale dans la balance commerciale du Sénégal qui s’est ‘’dégradée avec le volume des importations’’. Ces dernières, ajoute-t-il, représentent au moins 13% dans la balance commerciale.

Pour sa part, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck, a reconnu qu’il y a un écart entre la production rizicole et les importations. Par contre, précise-t-il, à l’exception du Sénégal et du Nigeria, les importations ont augmenté dans tous les pays de la Cedeao. Entre 2013 et 2016, soutient-il, les importations ont diminué de 6%. Ce qui lui fait dire que le pays est sur une ‘’bonne dynamique’’ pour avoir une corrélation de plus en plus ‘’forte’’ entre la production et les importations.

Au sortir de cette rencontre, le Premier ministre a annoncé, selon le porte-parole du gouvernement, la tenue d’un Conseil interministériel dans les prochaines semaines. Ce rendez-vous avec tous les acteurs de la filière sera axé sur le programme de l’autosuffisance en riz, prévue en 2017 comme l’auraient souhaité les autorités. 

GAUSTIN DIATTA

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