L’Etat réajuste son système de planification

Il urge de réformer le Système national de planification (Snp) de 1987, car on assiste à un éclatement de la décision publique entre l’Etat central, les collectivités territoriales, le secteur privé et les institutions internationales. Le projet de loi a été présenté, hier, aux acteurs, pour une validation.
Après plus de 30 ans de mise en œuvre, le Système national de planification (Snp) de 1987 n’a pas échappé, selon les acteurs étatiques, à quelques dysfonctionnements. Ceux-ci ont pesé sur l’évolution des pratiques de planification, les interventions sectorielles et territoriales. L’ancien Snp a aussi entrainé, selon l’exposé des motifs fourni par le ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, ‘’une faible articulation et harmonisation’’ des documents de planification. Ce qui a eu un impact ‘’négatif’’ sur l’efficacité des interventions de l’Etat et, par-delà, la politique publique.
En outre, le gouvernement admet que le contexte actuel de la pratique de la planification est marqué par ‘’l’éclatement’’ de la décision publique entre, notamment, l’Etat central, les collectivités territoriales, le secteur privé et les institutions internationales. Dans cette perspective, la recherche d’un Etat ‘’efficace’’, garant de l’intérêt général et de la cohésion nationale, requiert la cohérence des interventions publiques. Ce qui conduit à repenser le rôle et la capacité de la planification dans la conception, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des actions de développement.
‘’Ce qu’on essaie de changer, c’est le fait de codifier le système avec des lois et textes réglementaires, de prendre en compte les nouveaux documents comme le budget-programme, ceux de la planification pluriannuelle des dépenses. Mais aussi la prise en compte des derniers développements en matière de politiques territoriales. Il faut, en même temps, assurer la cohérence entre la politique socioéconomique en général et la territorialisation de ces politiques’’, explique le secrétaire général du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération. Pierre Ndiaye présidait, hier, l’atelier de validation de la réforme du Snp.
Consolider les résultats obtenus
Pour consolider les résultats obtenus dans la mise en œuvre de la 1re phase du Plan Sénégal émergent (Pse) et accélérer les programmes d’émergence pour l’atteinte des objectifs de développement durable (Odd), la représentante-résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) au Sénégal pense qu’il est ‘’essentiel de garantir une meilleure efficacité’’ de la politique économique. ‘’Rénover le système de planification est devenu une nécessité pour assurer une meilleure cohérence des dispositifs de la chaine de planification, afin de nous adapter aux réformes récentes. Je fais notamment référence au basculement vers le budget-programme, l’Acte 3 de la décentralisation’’, indique Amata Diabaté.
La représentante du programme onusien estime que l’opérationnalisation de ce nouveau système et les instruments réadaptés qui le composent auront un impact sur leur façon de travailler avec le gouvernement. Ce qui demande donc, d’après elle, un ‘’engagement particulier’’ pour le succès et l’affectivité de cette décision. ‘’Pour l’opérationnalisation effective des différents processus et instruments, il faut une forte adhésion de l’ensemble des acteurs impliqués. Elle doit se baser sur une approche participative. Il est nécessaire de tenir compte des besoins. Nous devons aller vers les populations, pour remonter au niveau national leurs volontés réelles’’, recommande Mme Diabaté.
MARIAMA DIEME