Les acteurs intervenant dans le processus de paix en Casamance se sont rencontrés le vendredi 15 janvier, à Kolda. Ils préparent un forum international prévu du 25 au 28 février prochain à Ziguinchor. Ils vont réfléchir sur les voies et moyens de sortir la région de son marasme économique.

La crise casamançaise a engendré d’énormes difficultés dans la vie des Casamançais. Notamment un ralentissement de l’activité économique, avec la fermeture de plusieurs usines et d’unités de transformation. De ce fait, malgré ses terres fertiles, ses ressources forestières abondantes, la région naturelle a du mal à sortir de son marasme économique. Fort de ce constat, des acteurs de la Casamance et des pays limitrophes (Gambie et Guinée Bissau), intervenant dans le processus de paix définitive en Casamance cherchent à booster le développement économique de la région.

« Les acteurs ne sont pas passés du discours à l’action. Et aujourd’hui, nous voulons franchir le pas, à travers une paix dynamique en Casamance, pour amener l’ensemble des acteurs à prendre l’engagement et de manière sincère pour que cette synergie soit une réalité. Que les organisations se mettent ensemble pour booster les choses et être aux côtés des populations pour les aider à atténuer leurs souffrances que le conflit a provoquées », a indiqué Ibrahima Gassama, coordonnateur du comité d’organisation régional du premier forum international, par ailleurs directeur de la radio Zig-Fm à Ziguinchor. Leur objectif, dit-il, n’est pas « de se mettre à la place de l’Etat ni du MFDC ».

Les initiateurs du forum comptent enrôler la diaspora qui constitue, selon toujours Ibrahima Gassama, une force économique, de lobbying et de pression. ‘’La diaspora a longtemps voulu agir sur le terrain, mais n’a pas trouvé le cadre pour le faire. Aujourd’hui, nous leur offrons ce prétexte. Non seulement à la diaspora, mais aussi à l’ensemble des partenaires qui sont invités. Peut-être que ce forum pourra les inciter à agir, à investir, afin de valoriser ce que la Casamance a de potentiels en économie, en culture. Bref, pour justement asseoir un véritable développement durable de la Casamance. Nous allons également rencontrer l’Etat et le MFDC pour porter le même message.’’ Mais l’objectif ultime est de ramener la paix. « Puisque le conflit est là, on essaie de lui trouver une solution. Mais la solution véritable viendra des deux acteurs, à savoir l’Etat et le MFDC. Nous n’allons pas nous immiscer dans ce combat qui est un terrain glissant », précise-t-il.

Le président du comité national du forum international, Mbemba Soly, de poursuivre : « Les usines et les hôtels ferment. L’emploi se raréfie. Conséquence : la Casamance reste la seule souffrante. C’est pourquoi nous avons pensé qu’il est temps que les fils de la Casamance puissent agir pour apporter un plus au développement et orienter les interventions au niveau de la Casamance. » Il est d’avis qu’avant que l’Etat ne démarre ses nouveaux programmes pour la Casamance, les Casamançais doivent se retrouver au niveau de ce forum et faire l’état réel des besoins de leur région.

Ce forum permettra aussi aux Casamançais de la diaspora de savoir quand venir, qui appuyer et comment accompagner. « Le prétexte du forum est de permettre aux fils de la région de réfléchir ensemble sur les réels besoins de la Casamance. Ces besoins vont être des arguments de taille pour pousser la diaspora à accompagner le processus du développement », explique-t-il.

EMMANUEL BOUBA YANGA (Kolda)