Publié le 1 Aug 2013 - 23:00
PRODUCTION AGRICOLE EN AFRIQUE DE L’OUEST

Plus grandes productrices, les femmes sont toujours plus vulnérables

 

En Afrique subsaharienne, les femmes représentent 52 à 53% de la population et assurent plus de la moitié de la production alimentaire. Malgré cet apport économique important, elles font face à de nombreux défis dont l’accès à la terre, au financement…

Les femmes assurent plus de 50% de la production alimentaire agricole dans le monde, selon des estimations faites par la FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture). En Afrique subsaharienne, relève l’institution onusienne, elles représentent 60 à 80% de la main d’œuvre employée dans la production agroalimentaire. Elle produisent ainsi plus de 90% des aliments de base destinés à la consommation dans les ménages. Et, note toujours la FAO, en Afrique, on assiste progressivement à une féminisation du secteur de l’agriculture.

Mais, malgré tout, l'insécurité alimentaire et nutritionnelle concerne davantage les femmes, déplore Khady Fall Tall, présidente régionale de l’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAO). Elle soutient que sur les nombreux défis auxquels font face ses congénères africaines, il reste l’accès à la terre, à l’eau, ainsi qu'à de meilleures infrastructures agricoles favorisant l’irrigation et le financement. Khady Fall Tall s’exprimait hier à Dakar, en marge du 6e colloque international organisé par l’AFAO sur le thème : ''L’agriculture, la sécurité alimentaire et nutritionnelle : l’apport des femmes en Afrique de l’Ouest''.

Pour la directrice régionale d’ONU FEMMES, Joséphine Odéra, ‘’’la sécurité alimentaire reste une préoccupation majeure pour beaucoup de pays africains’’. Et les femmes demeurent les principales victimes, dit-elle. Mme Odéra relève que leur taux d’accès à la microfinance est de 10% et qu'elles ne bénéficient que de 1% des crédits agricoles.

Si les femmes avaient les mêmes atouts que les hommes

D'après une étude de la Banque mondiale, si les femmes avaient le même traitement que les hommes concernant les facteurs de production, la production agricole aurait augmenté d’au moins 20%, rapporte la présidente de l’AFAO. De son avis, il est donc temps d’aller vers une autonomisation des femmes pour faire face à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. ''Tous les pays ont le même problème en matière de non prise en compte de la dimension genre, alors que l’essentiel des acteurs de l’agriculture sont des femmes. Nous déplorons qu’elles ne puissent pas se nourrir de leur sueur. Malgré leur travail, malgré leur apport, elles n’arrivent pas à assurer leur autosuffisance, non seulement en alimentation, mais en pouvoir d’achat'', regrette Mme Tall.

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