Publié le 20 Oct 2022 - 22:45
PROGRAMME DE LA MAIRIE

Thiès, ville culturelle

 

Un agenda culturel annuel bien fourni est présenté à la presse, lors d’une rencontre par le maire de la ville, Dr Babacar Diop.

 

La culture est une compétence transférée aux collectivités locales. Cela est plus de la théorie qu’autre chose dans bien des communes et de villes du Sénégal. Il est bien heureux de constater qu’il y en a quelques qui font exception. Parmi ces dernières, Thiès. En conférence de presse cette semaine, le maire de la ville du Rail, Dr Babacar Diop, a présenté l’agenda culturel annuel de Thiès. Un programme bien fourni qui court de novembre 2022 à décembre 2023. Il y est prévu des concerts, des rencontres littéraires, des projections de films, des ateliers de création audiovisuelle, un concours de mode, des expositions d’artistes plasticiens, une nuit du théâtre, etc.

Pour les concerts, toutes les musiques sont prises en compte, du hip-hop au reggae, en passant par le mbalax. De grands noms du monde des arts sont attendus à Thiès, dont Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr, Souleymane Bachir Diagne, Naby Condé, Dread Maxim, etc.

‘’Thiès doit être plus que jamais une ville culturelle, une ville de convivialité, une ville de solidarité. La culture, c’est le rapport à l’autre. C’est ce qui nous rassemble. Pendant un an donc, Thiès va vivre au rythme de la culture’’, se réjouit le maire. ‘’L’objectif de ce programme culturel est de  montrer les enjeux de développement social et économique liés aux arts, à la culture et à la créativité à Thiès. Par l’offre et la demande, la création artistique, avec les ventes, les taxes, les impôts, les frais touristiques, intègre le système économique et participe à la production locale. Les expositions d’arts visuels contemporains, les rencontres littéraires, les différents concerts, le salon du livre de la jeunesse, le festival international des films francophones de Thiès, la production théâtrale, la formation aux métiers de l’artisanat, les cultures urbaines, etc., génèrent tous une activité économique, créent des emplois et contribuent au bien-être des communautés et à un développement durable. La vitalité artistique répond à une vitalité économique’’, a dit le Dr Babacar Diop. Un maire qui a compris que la culture n’est pas que divertissement et qu’elle ne se résume pas au folklore.

Par ailleurs, si ce programme ambitieux est déroulé tel qu’annoncé, le maire tiendra une de ses promesses de campagne. Mais  il sera surtout une aubaine pour les populations et les artistes thiessois. Même si certains parmi ces derniers disent ne pas se retrouver dans la démarche, parce que jugeant n’avoir pas été associés. Mais comme l’a dit et répété le maire Diop au cours de sa conférence de presse, ce programme est fait par des Thiessois pour les Thiessois. Il assure que ‘’la ville de Thiès veut favoriser l’accès de tous à l’art et à la culture sous toutes leurs formes : les arts du spectacle vivant (théâtre, danse, conte, etc.), les arts visuels (peinture, sculpture, photographie, cinéma, art vidéo et numérique, arts décoratifs, etc.), la musique, mais aussi nos traditions culturelles, etc.’’.

‘’Par ce programme, ajoute-t-il, la ville de Thiès cherche aussi à développer le tourisme culturel : le patrimoine, l’histoire et l’architecture, par un programme de visites et d’actions de médiation autour du patrimoine et de l’architecture de la ville’’.

En outre, rappelle-t-il, ‘’le secteur culturel et créatif est un moteur de développement. Il constitue un enjeu majeur pour l’économie de la culture en Afrique. Il concerne divers sous-secteurs : ceux de la production, de l’édition et de la diffusion de produits culturels : le cinéma, la télévision, l’édition, la musique, l’imprimerie, etc., toutes les activités relevant de la propriété intellectuelle : la publicité, la mode, les arts du spectacle, l’artisanat (la bijouterie, par exemple), la photographie, le design, le multimédia, etc., toutes les autres activités relatives aux industries créatives et culturelles : les galeries d’art, le marché de l’art, les musées, les centres d’art, l’artisanat et les métiers d’art, etc. Tous ces secteurs participent au développement et doivent être valorisés. C’est tout l’objectif de ce programme culturel’’.

Festival international des films francophones de Thiès

À côté de cet agenda culturel, la ville de Thiès a mis sur pied  un programme entièrement dédié au septième art. Il est accompagné dans ce projet par des partenaires canadiens. Ainsi, se tiendra dans la capitale du Rail la première édition du Festival international des films francophones de Thiès (Fifth). Une rencontre qui pourrait être pour le cinéma ce que le Saint-Louis jazz est pour la musique. Une tribune internationale qui réunira tous les ans, au Sénégal, la crème du cinéma francophone. Si elle est bien organisée, elle pourrait être la  plus grande rencontre sénégalaise du cinéma africain, sachant qu’on a du mal à tenir une bonne édition des Rencontres cinématographiques de Dakar (Recidak) et que les initiatives privées existantes et qui marchent ne sont pas dans la même démarche. Pour cette première édition, Youssou Ndour est choisi pour être le parrain et la réalisatrice Mati Diop, fille de Wasis Diop et nièce de feu Djibril Diop Mambety, la marraine.

‘’Cet événement intervient dans une ville qui est la capitale de la culture sénégalaise. En effet, Thiès se singularise depuis de nombreuses années par la qualité des prestations culturelles de ses fils et de ses filles. C’est la raison pour laquelle ce festival a l’avantage de pouvoir s’appuyer sur un existant culturel très riche à Thiès pour permettre l’éclosion de plusieurs talents du domaine du cinéma venant des quatre coins du monde. La mairie que j’ai l’honneur de diriger mettra tous les moyens humains, matériels et financiers disponibles pour faire de cet événement une réussite mondiale de rayonnement des cultures’’, promet le Dr Babacar Diop. Il espère surtout que ‘’ce festival brille de mille feux et fasse éclore les talents culturels du monde francophone. Qu’il soit surtout un lieu où la production cinématographique s’ouvrira davantage à tous les pays du monde pour en faire un bel outil de brassage des cultures et des peuples’’.

ARAME FALL NDAO (STAGIAIRE)

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