Publié le 25 Aug 2012 - 13:59
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CNLCC , la tentative de recyclage

 

La Commission nationale de lutte contre la non transparence, la Corruption et la Concussion (CNLCC) cherche à se recycler dans un “Observatoire des acteurs non étatiques pour la lutte contre la non transparence, la corruption et la concussion“.

 

Elle s’allie avec les acteurs non étatiques et le Programme gouvernance et paix de l’USAID pour jouer le rôle de veille et d’alerte pour contribuer à “l’émergence d’une citoyenneté beaucoup plus responsable“. Ce, après presque des années d’hibernation et d’inertie sous le régime de Wade. De quoi se demander qu’est-ce qui motive les membres de ce machin qui, sous Wade, est restée l’organe de lutte contre la corruption la plus inefficace malgré les nombreux cas de corruption et de concussion révélés à longueur de colonnes dans la presse.

 

Avec cette nouvelle équipe à la tête de l’Etat et la gouvernance de rupture en bandoulière, il est de bon ton, pour une Commission qui dont l’inefficacité est déconcertante, de se remuer pour justifier sa présence, et certainement les indemnités perçues par ses membres ; chacun de ses membres a un demi million de francs d’indemnités par mois.

 

En effet, quand les prédateurs du système Wade faisaient leur méfait sur les ressources publiques, la CNLCC faisait montre d’un immobilisme, se réfugiant derrière ses textes qui ne lui donnent pas un pouvoir d’auto saisine. Et s’il y a saisine comme ce fut le cas dans l’affaire Ségura par les leaders de Bennoo Siggil Senegal, elle s’est réfugiée derrière ‘’l’immunité’’ de Wade pour justifier le fait qu’elle ait fermé les yeux sur ce cas de corruption qui a fini par ternir l’image du Sénégal. Pour les 20 milliards de commission dans l’affaire SUDATEL, la CNLCC parlait d’’’allégations assez vagues’’ malgré la gravité des révélations de Latif Coulibaly et la précision de la traçabilité des mouvements de fonds.

 

Et si par extraordinaire elle n’est pas liée par une quelconque immunité d’un mis en cause, ses rapports ne sont suivis d’aucun effet parce qu’exclusivement destiné au président de la République qui en fait ce qu’il veut. C’est ainsi que le pillage organisé de la LONASE sous Baïla Wade est resté sans suite malgré une documentation assez précise du journaliste aujourd’hui ministre conseiller de Macky Sall. Et que dire de l’affaire du Corbeau (du nom de ce jeune qui avait accusé les responsables de l’ANOCI d’avoir perçu des pots-de-vin dans les chantiers de la Corniche) ? La Commission est revenue pour dire qu’elle s’est heurtée au secret bancaire.

 

Aujourd’hui que les nouvelles autorités semblent opter pour une gouvernance de rupture, se signaler n’est pas mauvais pour la CNLCC. D’autant plus que dans le programme de Macky Sall, il est prévu la mise en place d’une Office nationale contre la corruption qui devrait sonner sa mise à mort.

 

 

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