Publié le 3 Jan 2020 - 00:10
REFORME DU FRANC CFA

Macky Sall approuve la création de l’Eco en 2020

 

Le chef de l’Etat Macky Sall a approuvé, avant-hier, lors de son traditionnel discours à la nation du 31 décembre, le processus de création de l’Eco en 2020, pour réformer le franc CFA. Il a ainsi rappelé que d’ici son entrée en vigueur effective, rien ne changera quant à la parité fixe de l’actuelle monnaie.

 

Soixante ans après les indépendances, le chef de l’Etat Macky Sall estime que préparer l’avenir, c’est assumer ses responsabilités en tant qu’Africains. Ceci, à travers une intégration économique régionale plus ‘’forte et plus solidaire’’. Ainsi, à la suite de l’accord d’Abidjan le 21 décembre dernier, pour la réforme du franc CFA, le président Sall a exprimé, avant-hier face à la nation, sa satisfaction face à la décision de ses homologues de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

‘’Je salue, à cet égard, le processus de création d’une monnaie unique ouest-africaine, l’Eco, à partir de 2020. C’est une heureuse perspective. Au demeurant, d’ici l’entrée en vigueur effective de l’Eco, rien ne changera quant à la parité fixe de notre monnaie’’, affirme-t-il.

Revenant sur la situation nationale, le chef de l’Etat a fait part de son souhait de consolider la marche vers une émergence solidaire et inclusive. D’après lui, en dépit d’une conjoncture mondiale difficile, le Sénégal garde ‘’résolument le cap’’ sur la voie du développement économique et social. ‘’Les fondamentaux de notre économie restent solides, avec une inflation maîtrisée, un endettement prudent et productif, la réduction constante du déficit budgétaire de 6,7 % en 2011, à 3,7 % en 2019, et un taux de croissance encore supérieur à 6 % cette année’’, se réjouit-il.

Toutefois, le président Sall admet qu’il faut ‘’aller de l’avant et plus vite’’. Car étant conscient que pour les peuples qui marchent à l’appel de leur destin, le progrès se mesure par leur capacité de presser le pas pour mieux répondre au commandement de l’histoire.  ‘’Préparer l’avenir, c’est cultiver l’esprit de diligence dans l’Administration et consolider la gouvernance sobre et vertueuse que nous avons érigée en principe de gestion des affaires publiques. Il nous faut rompre avec la routine bureaucratique pour une action publique plus diligente et plus efficace’’, dit-il.

Sur ce, Macky Sall a insisté sur l’urgence d’une ‘’application intégrale’’ du Programme de dématérialisation des procédures et formalités administratives. ‘’Nous serons au rendez-vous de 2035 en marchant au rythme du ‘fast track’. Parce que rien ne peut attendre. Tout est urgent et prioritaire. De même, la rationalisation des dépenses de fonctionnement de l’Etat se poursuit. Déjà, la facture téléphonique de l’Administration a été réduite de façon substantielle. Le même effort est en cours pour les dépenses en électricité, parc automobile et logements administratifs’’, fait-il savoir.

Dès lors, le président de la République a indiqué que les économies ainsi réalisées serviront à ‘’renforcer’’ le financement des programmes sociaux. Avec une anaphore filée, a rappelé que ‘’préparer l’avenir’’, c’est poursuivre la consolidation des bases productives de l’économie nationale. Ainsi, il pense que la modernisation progressive des secteurs vitaux de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche rapproche son équipe de l’objectif ‘’d’autosuffisance’’ alimentaire. Malgré une saison des pluies tardive, le président juge les niveaux de production ‘’satisfaisants’’.

Ainsi, en soutien aux producteurs, il a décidé de maintenir le prix plancher du kilogramme d’arachide à 210 F (voir ailleurs). Pour lui, grâce aux efforts de mécanisation, de certification des semences, de subvention des intrants, de diversification des spéculations et de multiplication des fermes rurales, les performances de l’agriculture restent ‘’constantes’’. ‘’Elles seront davantage renforcées avec la mise en place de l’Agropole Sud pour soutenir la création de chaînes de valeur par la transformation locale de produits agricoles dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda’’, assure le chef de l’Etat.

La poursuite des projets d’infrastructures annoncée

S’adressant au peuple sénégalais, le chef de l’Etat a informé que la réalisation de projets d’infrastructures sur l’ensemble du territoire national se poursuit. Parce qu’étant pour lui ‘’indispensable’’ à l’émergence. ‘’Ainsi, en plus des projets achevés en 2019, plus de trente chantiers sont actuellement en cours, de la dorsale du Daandé Maayo, sur la rive du fleuve Sénégal au Nord, au Bus Rapid Transit à Dakar et aux boucles du Boudié, du Fouladou et des Kalounayes au Sud, en attendant le lancement prochain du grand projet autoroutier Mbour – Fatick - Kaolack’’, annonce-t-il.

Sur le volet ferroviaire, il a rappelé qu’en accord avec la République du Mali, le chemin de fer Dakar - Bamako sera bientôt réhabilité et modernisé dans des conditions qui assurent sa rentabilité et sa pérennité. Il convient de noter qu’à ce propos, depuis juillet 2018, Macky Sall a déjà affirmé que le financement de la réhabilitation de la ligne de chemins de fer reliant Thiès à Bamako était ‘’déjà acquis’’.

L’énergie, qu’il considère comme un autre pilier ‘’essentiel’’ de l’émergence, le chef de l’Etat souligne que le secteur est ‘’redressé’’ et ses performances ‘’nettement améliorées’’ avec une puissance installée de 1 229 Mw. En effet, après l’hydroélectricité et le solaire, le Sénégal entre dans l’ère de l’éolienne, avec la mise en service de 55 Mw sur les 158 Mw prévus à la centrale de Taïba Ndiaye. ‘’En outre, le gouvernement est en train de mettre en place une stratégie de conversion du gaz en électricité ; ce qui nous permettra, dès le démarrage de notre propre production de gaz, en 2022-2023, d’être à l’abri des fluctuations des prix de l’électricité dues à la conjoncture internationale’’, promet-il.

D’ici là, un investissement de 600 milliards de F CFA est nécessaire pour un accès universel à l’électricité dans le pays. ‘’Et c’est dans ce contexte que la subvention au secteur a été réduite ; d’où un ajustement des tarifs pour certaines catégories d’abonnés. Je précise que cette mesure n’entrainera aucune hausse du prix de l’électricité pour tous les abonnés relevant de la tranche sociale’’, renchérit-il. Tout en soutenant que sa vision d’un développement ‘’solidaire et inclusif reste intacte’’, pour l’accès universel à cinq objectifs majeurs à l’horizon 2025.

Il s’agit, notamment, de l’accès à l’eau et à l’assainissement, l’accès à l’électricité, aux services de transport, à la santé et à l’éducation. Mais aussi d’une éducation de qualité, qui prépare ‘’mieux’’ la jeunesse sénégalaise à l’employabilité et à la vie productive.

MARIAMA DIEME

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