Publié le 9 Apr 2024 - 15:23
SAINT-LOUIS : FÊTE   DE LA KORITÉ

Le marché bien approvisionné en poulets et légumes

 

À quarante-huit heures de la fête de l'Aïd El-Fitr, les marchés de la vieille ville de Saint-Louis sont suffisamment approvisionnés en denrées alimentaires et en volaille. Sur les lieux, c'est la grande affluence d'avant-fête. Mais si les commerçants des magasins se frottent les mains, tel n'est pas encore le cas pour les vendeurs d’articles pour enfants. 

Au marché de Ndar-Toute, la devanture des magasins est achalandée par des tas de sacs d’oignons, de pommes de terre et des bidons d’huile. Des stocks qui prouvent que les marchés sont bien ravitaillés. Pris d’assaut par des clients, le commerçant Malick Ngom s’affaire sur sa calculatrice et indique à ses employés les bons à livrer.   D'ailleurs, c'est entre deux livraisons qu’il nous accorde une brève interview, devant l’impatience des clients. 

Pour ce grossiste, il n'y a pas de risque de rupture de stock concernant les denrées alimentaires les plus prisées pour la fête.   “L'année dernière, à pareil moment, les populations peinaient à voir l'oignon et la pomme de terre. Mais aujourd'hui le kilogramme de l'oignon s'échange à 350 F CFA et celui de la pomme de terre à 500 F CFA. Nous avons également pris les devants pour recharger suffisamment le magasin des autres ingrédients alliés à la fête. Aucun produit ne manque, allant des pâtes en passant par les haricots en boite aux différents types de vinaigre, de moutarde, entre autres produits. Alhamdoulillah ! On ne se plaint pas pour le moment.  Aucune hausse de prix n’est constatée dans le marché. Ce sont les prix homologués qui sont appliqués”, a rassuré M. Ngom.

Les quelques tours effectués dans des cantines à l’intérieur du marché de Santhiaba ont permis de constater que des stocks sont disponibles en quantité et les prix sont stables. Certains commerçants rencontrés sur place, malgré la difficile conjoncture, soutiennent que   les affaires marchent très bien.

Les repas prioritaires au détriment de l'habillement 

Au “parc légumes” du marché Bou Bess de Sor, le décor est également meublé de tas de sacs de légumes venus du Gandiol et de la zone maraîchère de Potou, dans la région de Louga.  Assise au milieu de sacs de légumes et de caisses de tomates, Adja Diama Niang distribue sa marchandise en gros. “Je ne vends qu’en gros suivant le poids du sac de légumes. C'est nous qui fournissons les détaillants des différents marchés de la ville. Tous les légumes dont les femmes ont besoin pour passer une fête de Korité sont disponibles. En dehors de la pomme de terre et de l'oignon, le marché est bien approvisionné en carottes, navets, poivrons, concombres, tomates fraîches, entre autres. Les prix n'ont pas flambé parce que la marchandise est suffisante sur les lieux, en cette ville de fête”, a soutenu Adja Diama Niang.  

Un grand seau vert à la main, Khady Tall, marchande quelques kilogrammes de légumes. “Les légumes sont frais, mais les détaillants ont un peu augmenté les prix par rapport à ceux appliqués la semaine dernière. Avant la veille de la fête, les prix de la carotte, du haricot vert, du navet, du concombre et du poivron tournaient autour de 250 et 350 F CFA au maximum.  Mais depuis le début de la semaine, les détaillants ont opéré des hausses allant de 500 à 600 F CFA. Ce n'est pas normal, parce que les grossistes et demi-grossistes ne signalent aucune augmentation à leur niveau”, a-t-elle dénoncé. 

Autre marché, autre atmosphère. Au marché de la volaille, les aviculteurs et autres vendeurs de poulets attendent encore les acheteurs. Pour Pape Lamine Wagué, les prix des poulets ne peuvent pas être moins chers, pour plusieurs raisons. “Les clients jugent souvent les prix trop élevés, mais c'est normal. Depuis deux années, le prix du sac de l’aliment et de tous les autres intrants de l’élevage a doublé, voire triplé. Donc, nous ne pouvons que répercuter les dépenses sur les prix de vente des sujets pour nous en sortir. Les populations doivent également nous comprendre. En faisant la comparaison avec le prix du kilo de viande de 2022 à 2024, elles verront qu’il y a plus de 50 à 70 % de hausse. Donc, un poulet d'un poids de 1,9 à 2 kg vendu à 4 500 F CFA est très raisonnable.    Toutefois, ce n'est pas encore trop tard pour réaliser de bonnes affaires. D’ailleurs, depuis ce matin, les choses commencent à bouger sérieusement dans la vente“, a expliqué Lamine Wagué. 

Quant aux revendeurs de prêts-à-porter et de chaussures pour enfant, ce n’est pas le grand rush devant leurs étals. À quarante-huit heures de la Korité, ils ne se frottent pas encore les mains. Installée à la sortie de l'ancienne gare ferroviaire, des articles d'enfants exposés sur une grande table, la dame Kiné Mboup attend désespérément des acheteurs. “Il y a beaucoup de monde, mais peu d’acheteurs d’articles pour enfant pour cette fête.  Les clients ne viennent qu’au compte-gouttes. On dirait que les populations sont plus préoccupées par la restauration de la fête   que par l'habillement des enfants.  Mais cela peut se comprendre, car les temps sont durs”, a-t-elle souligné.

IBRAHIMA BOCAR SENE (SAINT LOUIS) 

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