Publié le 2 Dec 2013 - 16:38
SCANDALE FONCIER DANS LA LANGUE DE BARBARIE

La Direction des parcs cède 2 ha à un opérateur touristique

 

L’affectation de 2 hectares du parc national de la langue de Barbarie, situé dans la communauté rurale de Ndiébène Gandiole à Saint Louis, à un promoteur touristique intrigue. Les populations dénoncent une forfaiture.

 

Le sous-préfet de l’arrondissement de Rao, dans une lettre adressée à l’opérateur touristique, indiquait qu'il était au regret de ne pouvoir approuver la délibération (n°02- CR- ND.G du 7 février 2013) du conseil rural portant affectation d’un terrain d’une superficie de 1, 980 hectares, sis à Gniling Mbao, devant abriter le campement Océan et Savane. Dans la mesure où le conservateur du parc national de la langue de Barbarie l’avait saisi sur le fait que le terrain visé se trouvait dans la zone tampon du parc.

À la grande surprise du conseil rural, du conservateur du parc national de la langue de Barbarie et des populations, l’opérateur débarqua un beau jour avec son matériel et installa son campement sur le site. Selon les populations de Ndiébène Gandiole, ''le parc est déclassé'',  sans l’avis du chef de l’État qui est le seul habilité à prendre cette décision. Les recherches du Président du conseil rural et des populations ont permis de découvrir qu’un protocole d’accord a été signé entre la direction des parcs nationaux et le Lodge Océan et Savane. Le document a permis à l’opérateur de s’installer.

Devant ce fait accompli, Ndiébène Gandiole pointe un doigt accusateur sur le directeur des parcs nationaux, le colonel Soulèye Ndiaye qui a signé le protocole. Le Président de la communauté rurale, Pape Cheikh Thiam, estime cette prise de décision devait être tripartite. ''Le parc est dans notre zone et nous n'avons pas été associés à la décision'', fustige-t-il.

Le PCR veut porter plainte contre ''La Tribune''

Parlant de forfaiture, le Président de la communauté rurale dénonce la démarche du directeur national des parcs et s'interroge sur l'information livrée par le quotidien «La tribune». Le canard l’a accusé d’avoir bradé une partie du parc national à un opérateur économique. Alors que dit-il : ''Je n’y suis pour rien''. Pape Cheikh Thiam explique que le conseil rural avait délibéré au profit de l'entrepreneur, avant que le sous-préfet ne désapprouve la délibération.

Il considère que les sorties dans la presse, notamment dans le journal ''La tribune'', sont le fait d’une tierce personne motivée par des visées politiques. La communauté rurale est une zone paradisiaque. ''Depuis notre installation, on a fait que deux délibérations à usage d’habitation, l’une à Doune Baba Dièye, pour le recasement des populations envahies par la brèche, avec 31 ha, et l’autre à Mouit Gandiole, avec 15 ha'', a indiqué le Président du conseil rural. Pape Cheikh Thiam, se sentant offensé, a décidé de porter une plainte contre ''La Tribune'' et les sites qui ont repris l’article l’accusant d’avoir bradé les terres du parc national de la langue de Barbarie.

Fara SYLLA

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