Publié le 28 Nov 2020 - 19:55
SEDENTARITE EN PERIODE DE COVID

Les craintes de l’OMS

 

Chaque mouvement compte pour une meilleure santé. Avec la Covid-19 qui oblige les gens à rester chez eux, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) craint pour la survie des populations. Elle a établi, jeudi, des lignes directrices sur l’activité physique.

 

Il serait possible d’éviter jusqu’à 5 millions de décès par an, si la population mondiale était plus active. À une époque où la Covid-19 contraint de nombreuses personnes à rester chez elles, les nouvelles lignes directrices de l’OMS sur l’activité physique et la sédentarité, publiées jeudi, insistent sur le fait que chacun, quels que soient son âge et ses capacités, peut avoir une activité physique et que tous les types de mouvements ont leur importance. Ces nouvelles lignes directrices recommandent au moins 150 à 300 minutes par semaine d’activité aérobique d’intensité modérée à soutenue pour tous les adultes. Ce, y compris les personnes qui sont atteintes de maladies chroniques ou en situation de handicap. Une moyenne de 60 minutes par jour pour les enfants et les adolescents est conseillée.

Il ressort des statistiques de l’OMS qu’un adulte sur quatre et quatre adolescents sur cinq n’ont pas assez d’activités physiques. À l’échelle mondiale, on estime que cela coûte 54 milliards de dollars en soins de santé directs et 14 milliards en perte de productivité.

Le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, affirme qu’une activité physique régulière est essentielle pour prévenir et mieux prendre en charge les maladies cardiaques, le diabète de type 2 et le cancer. Elle peut également aider à réduire les symptômes de dépression et d’anxiété, atténuer le déclin cognitif, améliorer la mémoire et stimuler la santé du cerveau.

Les lignes directrices encouragent, par ailleurs, les femmes à maintenir une activité physique régulière tout au long de la grossesse et après l’accouchement. Elles soulignent également les avantages précieux que l’activité physique apporte à la santé des personnes handicapées.

Il est conseillé aux personnes âgées (65 ans ou plus) d’ajouter des activités qui mettent l’accent sur l’équilibre et la coordination, ainsi que sur le renforcement musculaire. Ce qui aide à prévenir les chutes et à améliorer la santé. ‘’Être physiquement actif est essentiel pour la santé et le bien-être. Cela peut contribuer à ajouter des années supplémentaires à la vie et un supplément de vie aux années’’, déclare Dr Tedros.

Selon lui, chaque mouvement compte. ‘’Plus encore maintenant que nous devons composer avec les contraintes que nous impose la pandémie de Covid‑19. Nous devons tous bouger tous les jours en toute sécurité et en faisant preuve d’imagination’’, conseille-t-il.

Pour l’OMS, toute activité physique est bénéfique et peut s’inscrire dans le cadre du travail, du sport, des loisirs ou encore du transport (marche, trottinette et vélo). Elle peut, dit-on, aussi passer par la danse, le jeu et les tâches ménagères quotidiennes, comme le jardinage et le nettoyage. ‘’L’activité physique, quels qu’en soient le type et la durée, peut améliorer la santé et le bien-être. Mais plus on en fait, mieux c’est’’, soutient le directeur de la Promotion de la santé à l’Organisation mondiale de la santé, Dr Ruediger Krech. A son avis, du reste, si une personne doit passer beaucoup de temps assise, que ce soit au travail ou à l’école, elle devra faire plus d’activité physique pour contrer les effets nocifs de la sédentarité.

‘’Ces nouvelles lignes directrices montrent bien à quel point il est important d’être actif pour notre cœur, notre corps et notre esprit. Elles montrent aussi comment les bénéfices qui en résultent profitent à chacun, quels que soient son âge et ses capacités’’, indique la cheffe de l’unité Activité physique, Dre Fiona Bull, qui a dirigé l’élaboration des nouvelles lignes directrices de l’OMS.

Par ailleurs, l’organisation onusienne encourage les pays à adopter ces lignes directrices mondiales, en vue d’élaborer des politiques nationales de santé à l’appui de son Plan d’action mondial pour promouvoir l’activité physique 2018-2030. Les dirigeants mondiaux avaient adopté ce plan en 2018, à l’occasion de la soixante et onzième Assemblée mondiale de la Santé dans le but de réduire de 15 % le manque d’activité physique à l’horizon 2030.

VIVIANE DIATTA

Section: