Publié le 24 Apr 2017 - 22:23
SORTIE DE LA GRANDE BRETAGNE DE L’UE

Risques d’incidences sur les APE

 

La sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne risque de se faire sentir jusqu’en Afrique, notamment dans l’espace de la CEDEAO. Selon le Professeur El Hadj Aliou Diouf, il y a des risques d’incidences dans les négociations entre les pays de l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne pour signer les APE.

 

La Grande Bretagne est dans une phase de se retirer de l’Union européenne. Depuis longtemps, le processus est mûri. On parle de Brexit ou British exit. Ce qui, forcément, risque de laisser des séquelles, parce que l’Union va perdre l’une de ses plus grandes puissances. La question concerne tous les autres blocs du monde. Lors d’un séminaire de formation tenu vendredi et samedi à Saint-Louis à l’intention des membres du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes), le consultant du jour, El Hadj Aliou Diouf, est largement revenu sur les conséquences que le Brexit peut avoir sur les relations entre l’Union européenne et les Etats de l’Afrique, de la Caraïbe et du Pacifique (ACP).

Le commissaire aux enquêtes économiques précise d’abord que personne ne peut prédire ce qui va se passer entre l’UE et le Royaume Uni, parce qu’il n’y a pas de texte ni à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ni à l’Union européenne (UE) qui prévoit ce genre de situation. ‘’C’est la première fois qu’un membre aussi influent se retire’’, révèle le Professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. La Grande Bretagne, dit-il, est la 5ème puissance mondiale et abrite la première place financière du monde devant la bourse de Wall Street. Elle est aussi le 4ème contributeur de l’Union.

Donc, sa sortie de l’Union européenne aura forcément des impacts dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), analyse le consultant. El Hadj Aliou Diouf fonde son argumentaire sur le fait que le Nigeria et le Ghana qui pèsent plus de 80% du PIB de la CEDEAO ‘’ont des relations séculaires avec la Grande Bretagne. ‘’Le Brexit n’empêchera pas l’Angleterre de préserver son influence sur les pays anglophones de la CEDEAO. Ce n’est pas une mince affaire’’, prédit-il.

‘’Il faut s’inquiéter de l’absence de vision et de stratégies de l’Afrique’’

Ensuite, ajoute l’ancien directeur du Commerce intérieur, la sortie de la Grande Bretagne risque d’avoir des incidences sur les accords de partenariat économique entre l’Union européenne et l’Afrique de l’Ouest. En effet, jusqu’à présent, le Nigeria et le Ghana, les deux plus grandes puissances de la région, n’ont toujours pas signé d’accords intérimaires avec la partie européenne. La sortie de l’UE de leur ancienne puissance colonisatrice, explique M. Diouf, peut ‘’conforter ces deux pays dans leurs positions’’. L’autre hypothèse avancée par le commissaire aux enquêtes économiques est qu’après sa sortie de l’Union européenne, la Grande Bretagne peut, très vite, demander à signer des accords commerciaux avec les organisations d’intégration africaine.

Pour El Hadj Aliou Diouf, si les offres anglaises sont plus dynamiques, cela peut entraîner ‘’des risques pour les APE’’. ‘’Si la situation est pourrie en Europe, elle va avoir forcément des répercussions en Afrique’’, alerte le professeur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ainsi, il déplore l’inertie des pays africains qui, au moment ou les autres Etats du monde sont en train de prendre des précautions face à cette probable nouvelle donne, en Afrique, on parle de carte d’identité biométrique. ‘’Il faut s’inquiéter de l’absence de vision et de stratégies de l’Afrique dans le concert des nations’’, s’indigne-t-il.

Ensuite, analysant les causes du Brexit, l’ancien directeur du Commerce intérieur a évoqué les ‘’difficultés actuelles des économies mondiales’’. A son avis, les anciennes puissances mondiales qui dominaient le monde sont aujourd’hui bousculées par l’Inde et la Chine. Sur les causes internes, explique-t-il, en Grande Bretagne, l’opinion la plus dégagée est que les Anglais ne supportaient plus les taxes versées par leur pays à l’UE. À cela s’ajoute la politique de rigueur de l’Europe que les Anglais qui sont des libéraux ne pouvaient plus accepter.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

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