Publié le 16 Jan 2014 - 20:58
THIERNO BOCOUM, DÉPUTÉ DE REWMI, SUR LA BAISSE DU LOYER

 ''Les espoirs des Sénégalais risquent d'être déçus''

 

Selon le député de Rewmi, Thierno Bocoum, ''l'empressement du gouvernement à récolter des dividendes de la baisse annoncée du prix du loyer expose les populations sénégalaises à une situation insolite qui ne réglera pas pour autant le problème''.

 

L'adoption, par l'Assemblée nationale, du ''Projet de loi portant baisse des loyers n'ayant pas été calculés suivant la surface corrigée'', risque de décevoir les populations sénégalaises, après la volonté affichée par le gouvernement de réduire le prix du loyer jusqu'à atteindre des proportions raisonnables, si on en croit le député de Rewmi, Thierno Bocoum.

Dans un document parvenu à EnQuête, le député indique que ''cette décision régalienne va créer une instabilité regrettable dans les relations entre bailleurs et locataires et ne permettra pas, pour autant, de baisser le coût des loyers encore moins de freiner la spéculation''. À l'en croire, ''la mesure ne se prononce pas sur la fixation des prix des loyers, mais seulement sur leur baisse s'ils ont été déjà fixés''.

Après le vote de cette loi, croit savoir le poulain d'Idrissa Seck, ''le bailleur qui fixe son prix ne sera pas concerné par la baisse imposée par l’État et peut se rattraper sur la fixation des prix dans le prochain contrat, en majorant selon sa convenance''.

Thierno Bocoum regrette que ''la loi se limite à exposer des fourchettes de prix sans aucune distinction liée au standing, à la zone d'habitation ou encore à la position d'habitation''. Ce qui fait que ''le bailleur est libre de choisir sa fourchette de prix et de la calquer sur ses intérêts économiques''.

Il s'y ajoute que cette nouvelle loi légalise, selon lui, ''ce qui a été jusque-là considéré comme illégal''. C'est-à-dire que ''le bailleur aura désormais la possibilité de mettre son bien en location sans recourir au calcul suivant la surface corrigée''. Désormais, ''la seule obligation qui pèse sur le bailleur, c'est de baisser le loyer en cours''.

Par conséquent, ''il peut fixer ses prix selon sa convenance, après s'être libéré du contrat qui le lie avec le locataire qui va être confronté aux dures réalités de la loi du marché, si toutefois il décide de changer de lieu d'habitation''. De même, ''ceux qui vont bénéficier de la réduction et qui seraient tentés de changer de standing vont également retomber dans les mêmes travers de hausse de prix''.

Au-delà de ces considérations, le poulain d'Idrissa Seck estime que ''les fourchettes retenues pour appliquer les taux sur les locations en cours ne répondent à aucun critère objectif, dans la mesure où le coût du loyer n'est pas un indicateur fiable pour identifier le pouvoir d'achat d'un locataire''.

Ainsi, il trouve injuste qu'un célibataire qui loge dans un studio à 75 000 F Cfa bénéficie d'une baisse de 29%, alors que son collègue marié, de même catégorie professionnelle, qui loge avec sa famille dans un appartement de 175 000 F Cfa, va juste bénéficier d'une baisse de 14%.

Dans un autre registre, le responsable des jeunesses de Rewmi estime que ''le plus invraisemblable dans cette affaire est que l’État a décidé d'imposer une réforme sociale à incidence financière, sans  réduire les taxes qu'il impose aux bailleurs''. Ce qui constitue, à ses yeux, ''un abus de pouvoir manifeste''.

Dans un contexte national caractérisé par une augmentation des coûts des matériaux de construction qui ont doublé et une évolution des taux d'emprunt de 7 à 10%, et par une spéculation galopante sur le foncier, le gouvernement devait prendre le temps nécessaire pour bien cerner le problème du loyer, soutient Thierno Bocoum. Qui invite l'État à agir sur le marché, en diminuant la pression de la demande et en augmentant l'offre. Ce, en désengorgeant Dakar qui étouffe, du fait de la concentration des activités économiques et administratives.

ASSANE MBAYE

 

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