Publié le 5 Sep 2013 - 23:50
TRANSPARENCE BUDGÉTAIRE

Les pays du G20 appelés à ''donner le bon exemple''

 

 

Souvent prompts à donner des leçons de bonne gouvernance, les pays du G20 ne sont pas tous des exemples de transparence budgétaire.  

Les géants économiques du monde, dont les dirigeants, qui se réunissent en sommet aujourd'hui, à Saint-Pétersbourg (Russie), sont appelés au respect des normes de transparence budgétaire. C'est ce que note un communiqué du Mouvement mondial pour la transparence budgétaire, la redevabilité et la participation (BTAP, en anglais) dont est membre le Groupe d’étude, de recherche et d’action pour le développement (Gerad). D'après le document parvenu hier à EnQuête, ce Mouvement ''exhorte les 20 premières puissances économiques du monde à montrer le bon exemple et à s’engager à faire avancer la transparence budgétaire, la redevabilité et la participation citoyenne dans leurs pays''. D'après le texte, les pays du G20 ne devraient pas seulement se focaliser sur les discussions de ''comment faire avancer la transparence et la lutte contre l’évasion fiscale, ils devraient également élaborer de solides stratégies pour défendre la transparence budgétaire et la redevabilité dans leurs propre pays''.

Le Mouvement mondial relève que le gouvernement russe, qui préside actuellement le G20, a évoqué que ''la corruption est un grand obstacle à la croissance de l’économie mondiale''. Or, souligne l'organisation, ''des progrès sont encore à réaliser en termes de transparence budgétaire, qui est un mécanisme clé dans la lutte contre la corruption''. Elle en veut pour preuve l’Index 2012 de Budget ouvert de l’International Budget Partnership (Ibp), qui indique que neuf des pays du G20 (l’Argentine, l’Australie, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Mexique, l’Arabie Saoudite et la Turquie) ont ''un score inférieur à 70 sur 100'', et deux d’entre eux (la Chine et l’Arabie Saoudite) ''ne fournissent que peu ou pas du tout d’informations''. De l'avis du Mouvement mondial, ''les pays du G20 ont encore beaucoup de chemin à parcourir pour améliorer substantiellement leur performance. Par ailleurs, la Russie passe à peine la barre des 70 sur 100''.

La même source signale que les pays du G20 représentent 90% du Pib et 2/3 de la population mondiale. ''Ils devraient agir et promouvoir la transparence budgétaire et la redevabilité dans leurs propres pays, en publiant annuellement, à temps et de manière accessible, les huit documents budgétaires, et en développant des mécanismes clairs de participation citoyenne dans les prises de décisions relatives au budget. De plus, le G20 devrait réaffirmer le rôle substantiel que les citoyens ont à jouer dans l’élaboration du budget'', estime le communiqué. Le Mouvement mondial se dit convaincu que des budgets transparents et responsables sont ''un outil sans prix dans la lutte contre la corruption''. Ainsi, il demande aux gouvernements qu’ils rendent publics ''tous les aspects relatifs aux ressources publiques, en faisant avancer le processus budgétaire vers un mode davantage transparent et responsable, dans lequel chaque citoyen a un rôle à jouer''.

L'on fait savoir que le Mouvement mondial pour la transparence budgétaire, la redevabilité et la participation est né de ''l’effort commun d’une grande diversité d’activistes et d’organisations portant sur des questions de finances publiques et de redevabilité budgétaire dans le monde entier, gardant toujours à l’esprit le respect et la promotion des droits de l’Homme''. Et toutes les organisations membres ont signé la Déclaration de Dar-es-Salam sur la Transparence budgétaire, la redevabilité et la participation, le 18 novembre 2011.

 

Le Sénégal parmi les mauvais élèves

 

Au Sénégal, le Groupe d’étude, de recherche et d’action pour le développement (Gerad) a exprimé dimanche sa volonté d'amener le Sénégal à figurer en bonne place dans le prochain classement de l’enquête sur le budget ouvert (EBO). Car les résultats du pays dans l’enquête sur le budget ouvert ne sont pas reluisants ces trois dernières années. Selon les études réalisées par l’International budget Partnership (IBP), en 2008, comme en 2010, le Sénégal a obtenu une note de 3 sur 100 dans le classement. En 2012, le pays a progressé avec un score de 10 sur 100. Mais malgré cette avancée de 7 points, il reste toujours derrière des pays comme le Mali (35 sur 100) et le Ghana (40 sur 100). Il est reproché au Sénégal de ne pas organiser des débats budgétaires ouverts au public et de ne pas disposer de canaux adéquats de communication avec le public. Autrement dit, les citoyens ne disposent pas de beaucoup d’informations sur le processus des dépenses budgétaires. Aussi, pour y remédier, Gerad compte-t-il mener une vaste campagne de sensibilisation pour la transparence budgétaire. L’objectif de cette campagne de trois ans, et qui a commencé en mai 2013, est de permettre au Sénégal d’occuper une bonne place dans le prochain classement de l’enquête sur le bureau ouvert, qui sera publié en 2014, avait indiqué le président du Gerad, Mallé Mbow.

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