Publié le 4 Feb 2013 - 22:22
SAMIR AMIN LIVRE LA CLÉ DU SUCCÈS DE LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE CHINOISE

«Ce pays est entré dans la mondialisation avec ses conditions»

L’économiste Samir Amin estime que la Chine est le seul pays du Tiers-monde qui a répondu de manière efficace à la mondialisation. Il animait, samedi, une conférence publique à la FASEG. A cette occasion, le Doyen de cette faculté de l’Ucad, Ahmadou Aly Mbaye, a décerné un diplôme d’honneur à l'économiste altermondialiste de renom.

 

Comment la Chine, pays du tiers monde, a-t-elle réussi à devenir aujourd’hui une puissance économique mondiale ? Selon Samir Amin, l’empire du Soleil est entré dans la mondialisation en posant ses propres conditions. Ce qui lui vaut sa place de puissance économique. A Dakar depuis quelques jours, l’économiste tiers-mondiste a participé vendredi à la cérémonie du 40e anniversaire du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria). Ce samedi, il animait une conférence publique à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) sur le thème : «Perspectives altermondialistes, auto-structuration en Chine, révolte des peuples arabes, crise dans le Sahel», en présence d’universitaires, d’étudiants, du médiateur de l’Ucad, Bouba Diop, et du ministre-conseiller du président de la République, Amath Dansokho.

 

Comparant trois pays, la Chine, l’Égypte et le Mali, le Directeur du Forum du Tiers monde estime qu’ils ont tous les trois un dénominateur commun : devoir faire face au capitalisme étranger car ils sont tous trois, comme les autres pays d'Afrique, «confrontés au même défi : celui de la domination actuelle et toujours en place du capitalisme détenu par les pays du Nord, les Etats-Unis, l'Europe» soutient d’emblée Samir Amin.

 

‘’L’Égypte, le Mali acceptent le discours de la BM, ce que la Chine n’accepte pas’’

 

Parmi ces trois États et tous les autres pays du Sud, seule la Chine a réussi à relever ce défi. Comment est-elle parvenue à y répondre de manière efficace, au moment où les autres, Égypte, Mali, Sénégal, etc. ont tous échoué ? «C’est parce que la Chine est entrée dans la mondialisation en posant ses conditions», explique Samir Amin. «Les Chinois ont conditionné leur participation à la mondialisation par la mise en place d’un projet chinois. Un projet national indépendant. Quand à l’Égypte et au Mali, ils sont entrés dans cette mondialisation de manière inconditionnelle. Ils n’ont pas de projets. Ils acceptent le discours de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, ce que la Chine n’accepte pas. C’est tout ce qui est à l’origine du désastre», déclare-t-il.

 

Par ailleurs, la Chine, aujourd’hui, deuxième puissance économique mondiale après avoir réussi son entrée dans la mondialisation, est aussi incontournable dans le commerce extérieur par des exportations fulgurantes. Et elle reste le pays qui contrôle le plus son économie. Par contre, les autres pays du Sud ont largement ouvert leurs portes sans contrôle, subissant ainsi le diktat des puissances étrangères qui exploitent leurs ressources naturelles et profitent de la main-d’œuvre à bon marché. Autre clé de succès de la Chine, ajoute M. Amin, elle ne participe pas à la financiarisation internationale et a évité l'erreur de transformer ses terres en biens marchands. «Dans ce pays, la terre est un public géré par les communautés villageoises, indique l'économiste anticapitaliste.

 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

 

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