Publié le 18 Jul 2013 - 21:13
AUTOROUTE À PÉAGE DAKAR-DIAMNIADIO

Les tarifs font grincer des dents

 

Son ouverture annoncée pour le 1er août prochain, le péage sur l’autoroute Dakar-Diamniadio ne fera pas que des heureux. D'ores et déjà, certains usagers automobiles dénoncent les tarifs qu'ils jugent chers.

Alors que le patron de la société SENAC SA se réjouit de ce que le péage sur l'autoroute Dakar-Diamniadio rapporterait autour de 15 millions par jour dans la tranche déjà ouverte à la circulation, la perspective de l'extension du trajet, à partir du 1er août prochain, ne fait pas sourire tous les usagers. En cause, la tarification dévoilée mardi par le PDG de la société concessionnaire, Gérard Sénac.

Selon lui, de Dakar à Diamniadio, les véhicules de transports en commun vont payer 1 400 F Cfa, pour l’aller comme pour le retour. Et, de la capitale à Thiaroye, cette même catégorie de voitures casquerait 1000 F Cfa, alors que le prix sera de 400 F Cfa sur l'axe Thiaroye-Diamniadio. Des tarifs accueillis avec surprise par nombre de transporteurs.

Selon Cheikh Moustapha Khollé, ces prix annoncés seront très coûteux pour les transporteurs. Pour ce dernier, qui fait la distance Dakar-Thiès ou Dakar-Diourbel, les 600 F Cfa que les transporteurs en commun payent déjà de Dakar à Pikine suffisent largement. ‘’Ça ne sera pas du tout facile à supporter pour ceux qui font deux fois l'aller et le retour dans la journée entre Dakar et Thiès. On s'attendait à ce que le tarif reste invariable, même entre Dakar-Diamniadio’’, dit-il. Pour son collègue Assane Gningue, cela serait plus économique de ne pas emprunter l’autoroute à péage. ''L’autoroute, c’est bien parce qu’elle nous permet d’aller parfois très vite. Mais si on va jusqu’à payer 1 400 francs, on préfère ne pas l’emprunter’’, avance-t-il.

Pour des tarifs ''proportionnels aux distances''

A la gare routière de Colobane, il suffit d’évoquer le sujet pour susciter un vif débat. Chacun y va de son petit commentaire. Et la remarque reste la même : ‘’C’est trop cher. Les transports en commun ne peuvent pas payer ces tarifs.’’ S'il préfère ne pas trop s'avancer en attendant d'être édifié sur la tarification, le gérant de la gare, Abdou Karim Seck, estime qu'elle doit être proportionnelle aux distances des tronçons retenus'' et aussi ''supportable'' pour les transporteurs. ‘’J’attends d’avoir les tarifs, mais s'ils sont ainsi libellés, ce n’est pas proportionnel. C’est comme s'ils se sont plus appuyés sur la distance que sur la fluidité parce que de Thiaroye à Diamniadio, il y a beaucoup d’obstacles à prendre en compte’’, analyse Abdou Karim Seck.

Devoir débourser 1 400 F Cfa entre Dakar et Diamniadio, ''c’est excessivement cher’’, déplore pour sa part le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des transports routiers, Fallou Samb. D’après lui, même si les transporteurs gagnent en termes de temps, avec une telle tarification, ce serait du pareil au même. ‘’Les véhicules de transport en commun font du service public. Pour les véhicules qui font Dakar-Rufisque et qui peuvent faire 5 rotations dans la journée, devoir payer 1 400 F Cfa à chaque passage, c’est trop’’, explique M. Samb. ''Nous ne sommes pas d’accord avec une telle tarification et tout ce que nous pouvons faire, c’est de le dénoncer’’, poursuit-il.

''On préfère ne pas passer par le péage''

Baba Diaw est chauffeur de taxi. Mais il emprunte ‘’très rarement’’ le péage. ''Les rares fois que je prends l’autoroute, c’est le client qui paie. Pour aller en banlieue, nos clients payent entre 2 000 et 2 500 F Cfa, si on veut payer 400 F Cfa sur chaque passage (sur l'autoroute), on ne gagnera rien à la fin de la journée'', dit Baba Diaw.

Les camions et les gros porteurs ne sont pas mieux lotis, ils devront payer le double pour passer sur l’autoroute à péage, c'est-à-dire 2 400 F Cfa pour un seul passage. ‘’Trop élevé’’, s'écrie Mme Kane, de la société Kane Logistic, spécialisée dans le transport, l’achat et la vente de camions. Pour elle, de Dakar à Bamako, les frais de route s’élèvent déjà à 200 000 F Cfa. Par ailleurs, il arrive que sa société déploie 5 camions pour Bamako, pour des commandes au Mali. Et s’il faut passer par l’autoroute à péage, il faut donner pour chaque camion 2 400 F Cfa, à l'aller comme au retour. ‘’En général, les camions et gros porteurs préfèrent rouler la nuit où il y a moins d’embouteillages. Et parfois, il n’y a pas trop d’urgence pour que les camions empruntent le péage, parce que les livraisons sont des fois dans des délais de 3 à 4 jours’’, souligne-t-elle. ''Pour les camions, l’État ne nous facilite rien. On paie tout. C’est pourquoi on préfère ne pas passer par l’autoroute'', avise-t-elle.

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