Pour pouvoir se rendre en France, un tailleur s’est fait passer pour un policier. Il a été appréhendé de même que ceux qui l’ont aidé à obtenir une vraie fausse carte de police, d’attestation de travail, de congé…

Il y a huit mois qu’Alassane Diattara quittait son Matam natal dans l’espoir de se rendre en France. Mais depuis lors, c’est un séjour en prison qu’il a décroché à la place d’un séjour au pays de Marianne. Car le tailleur a voulu voyager avec de faux documents. Il s’est fait passer pour un agent de la police en service au ministère de l’Intérieur. Mais il a été démasqué lorsqu’il a déposé une demande de visa. Après vérification, les responsables de l’Ambassade de France se sont rendu compte que Diattara n’était pas un policier.

A la barre, le malheureux candidat à l’émigration a soutenu qu’il ignorait que le démarcheur de visa, Abdoulaye Sarré, l’avait fait passer pour un policier. ‘’Je suis tailleur et c’est la profession que j’ai donnée lorsqu’on m’a demandé de décliner mon identité’’, s’est défendu Diattara. Il a ajouté que son coprévenu ne lui avait pas donné d’indications précises. ‘’Il m’a juste demandé de suivre ce que les autres faisaient et de faire autant’’, a-t-il soutenu. Cependant, lorsque Sarré a été entendu, il a déclaré que Diattara était au courant de tout. ‘’Je lui avais même dit que si on lui posait des questions sur l’objet de son voyage, il devrait répondre qu’il y allait pour des vacances de 20 jours’’, a renseigné le prévenu. Il a confié avoir obtenu la fausse carte de police, l’attestation de travail auprès d’une personne nommée Rougui.

Selon ses explications, Diattara devait lui payer la somme de 4 millions de F CFA, après la délivrance du visa. Quant au prévenu Bocar Kobar, il a nié le fait qu’il devait recevoir une commission de 250 000 F CFA pour avoir mis son cousin Diattara en contact avec Sarré. Abdourahmane Sow également se dit étranger aux faits. Il a laissé entendre qu’il était juste parti récupérer le visa, sur la demande de Sarré qui est son ami. Ses dénégations n’ont pas convaincu le parquet, surtout que Sow a été arrêté avec de nombreux papiers dont des documents de voyage appartenant à des tiers.

C’est pourquoi le parquet a requis contre lui 2 ans dont 1 an ferme pour les faits de complicité d’escroquerie, de faux dans un document administratif et de falsification du sceau de la Police. La même peine a été requise contre Bocar Kobar qui risque également une amende de 250 000 F CFA. Quant à Diattara, poursuivi pour usurpation de fonction et faux et usage de faux dans un document administratif, il encourt 2 ans dont 8 mois ferme. Désigné comme auteur principal des différents délits, Sarré risque la plus longue peine : deux ans ferme. A défaut d’une relaxe, la défense a sollicité une application bienveillante de la loi. Délibéré le 11 février prochain.

FATOU SY