Publié le 14 Oct 2016 - 11:38
DESACCORD SUR L’ITINERAIRE DE LA MARCHE DU FDS/MWS

Vers une confrontation entre l’opposition et le régime

 

La marche de l’opposition prévue cet après-midi est autorisée par le préfet de Dakar. Toutefois, la manifestation risque de virer à l’affrontement entre forces de l’ordre et manifestants. L’autorité et les leaders du Front pour la défense du Sénégal/Mankoo wattu Senegaal (FDS/MWS) ne s’accordent pas sur l’itinéraire de la marche. Et chaque partie campe sur sa position.

 

La confrontation semble inévitable aujourd’hui entre le pouvoir et l’opposition, à moins qu’une des parties ne lâche du lest. En effet, toutes les conditions sont réunies pour qu’il y ait des tensions entre forces de l’ordre et les responsables, militants et sympathisants du Front pour la défense du Sénégal/Mankoo wattu Senegaal qui vont prendre part à la manifestation.

Car les leaders dudit front ont pris la décision hier de faire fi des réserves du Préfet de Dakar sur l’itinéraire de leur marche de protestation prévue aujourd’hui, vendredi 14 octobre, sur l’axe allant de la place Doudou Ndiaye Coumba Rose au ministère de l’Intérieur, en passant par les avenues Malick Sy, Blaise Diagne et Jean Jaurès.

L’autorité préfectorale a autorisé la marche et demande à l’opposition de changer d’itinéraire. Le préfet Baye Oumou Guèye fonde sa demande sur l’arrêté Ousmane Ngom de 2011, toujours en vigueur, qui interdit formellement le rassemblement dans certaines artères de la ville de Dakar situées aux alentours de la place de l’Indépendance. Il leur propose comme point de départ la place de la Nation (ex-Obélisque) et comme point de dislocation la place Doudou Ndiaye Coumba Rose ex-rond-point Sfax (rond-point RTS), en passant par le boulevard Général De Gaulle. Dans le même communiqué parvenu à EnQuête, le préfet du département de Dakar renseigne que le début de la manifestation est prévu à 15h et l’heure de dislocation à 18h. L’arrêté préfectoral joint au communiqué précise que le commissaire central de Dakar est chargé de l’exécution de cette décision à laquelle les leaders de l’opposition n’ont aucunement l’intention de se plier.

Ils soutiennent qu’ils vont manifester sur l’itinéraire initialement choisi, quoi qu’il advienne. ‘’Le préfet de Dakar nous a montré l’arrêté Ousmane Ngom interdisant toute manifestation à caractère politique, de l’avenue Malick Sy jusqu’au Cap Manuel. Mais, nous maintenons notre marche dans la trajectoire demandée, c’est-à-dire de la place feu Doudou Ndiaye Rose devant la RTS, à partir de 15h, à la place Washington devant le ministère de  l’Intérieur, en passant par les avenues Malick Sy, Blaise Diagne et Jean Jaurès’’, a déclaré Malick Gackou au sortir de leur entrevue avec le préfet.

Tel un chef de guerre, le leader du Grand parti a martelé : ‘’Nous ne donnons à personne le droit encore moins le choix de délimiter nos droits constitutionnels. Désormais, plus rien ne sera comme avant dans ce pays. Il faut que l’Etat respecte les citoyens et que les citoyens aussi respectent la Constitution’’. Il a ensuite invité l’ensemble des Sénégalais et les différentes forces vives de la nation à se mobiliser massivement pour marcher de manière pacifique dans le calme et la sérénité.

Mamadou Diop Decroix : ‘’S’il y a des échauffourées…’’

A la suite du coordonnateur du Front pour la défense du Sénégal, Mamadou Diop Decroix a soutenu que le pouvoir est coutumier des faits. Selon le Secrétaire général de And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS), cet arrêté dit d’Ousmane Ngom n’est qu’un alibi pour interdire des manifestations à Dakar-Plateau.

‘’Combien de manifestations ont été prévues hors de cette superficie et ont été interdites, malgré tout ? Il y a quelques jours, les organisations de la société civile de ce pays ont voulu faire une manifestation sur la place de l’Obélisque qui est à des kilomètres de cet endroit et elle a été interdite  par un arrêté ministériel’’, a rouspété le coordonnateur du Front patriotique pour la défense de la République (FPDR). Tout en dénonçant l’interdiction systématique des manifestations à caractère politique et la violence souvent exercée sur les manifestants, Mamadou Diop Decroix a appelé l’Etat à prendre ses responsabilités en cas d’affrontements. ‘’A chaque fois qu’une manifestation est interdite, les gens se sont opposés et il y a eu des échauffourées. S’il y a demain (NDLR : aujourd’hui) des problèmes dans ce pays, sachez où se trouve la responsabilité, ce sera le pouvoir en place’’, avertit-il.

HABIBATOU TRAORE

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