Publié le 8 Aug 2018 - 20:35
ZONE DE LIBRE-ECHANGE CONTINENTALE AFRICAINE

Les défis d’un processus d’intégration 

 

L’instauration de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) vise certes à booster les échanges commerciaux entre les pays africains. Toutefois, des acteurs qui se sont penchés sur le sujet hier estiment qu’elle peut avoir des impacts négatifs sur des secteurs de l’économie de certains Etats.

 

Intensifier le commerce entre les pays africains, c’est ce que veulent les chefs d’Etat du continent avec l’instauration de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca). Ainsi, ils cherchent à éliminer au moins 90% des barrières tarifaires sur les marchandises importées en provenance d’autres Etats-parties pour libéraliser le commerce. Cependant, pour le Sénégal, souligne le chef de Division de la statistique de la Direction du commerce extérieur, l’impact de la Zleca sur les recettes publiques ‘’serait négatif’’. ‘’La diminution des droits de douanes devrait entraîner une baisse de 0,70% des recettes publiques. Cependant, la dégradation du solde commerciale est très faible. Elle est établie à 0,06%, car les exportations devraient connaître un accroissement de 0,84% plus important que celui des importations’’, a expliqué Khady Ba.

En ce qui concerne la croissance, selon Mme Ba, la Zleca ferait ‘’reculer le Produit intérieur brut de l’ordre de 0,07%’’ du fait de la baisse des investissements publics induite par celle des recettes gouvernementales. Selon l’économiste de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (CEA), une approche fondée sur les lignes tarifaires pourrait poser au moins quatre problèmes dans le cas d’une libéralisation des biens effectuée au titre de la Zleca.

APE

 De ce fait, Souleymane Abdallah, par ailleurs administrateur de la Division de l’Intégration régionale au sein de cette institution, estime qu’il faut ‘’accorder une attention particulière’’ aux modalités ayant été négociées dans le cadre des Accords de partenariats économiques (Ape) avec l’Union européenne. ‘’Les régions et pays africains ont convenu de libéraliser environ 80% de la valeur de leurs importations en provenance de l’UE au titre de ces accords. Toute approche fondée sur les lignes tarifaires pourrait ainsi générer des résultats moins satisfaisants pour la Zleca, dans le cadre de la réduction tarifaire, que les clauses négociées pour les APE. Il importera de s’assurer que les pays africains n’offriront pas moins d’avantages à leurs homologues africains qu’aux membres de l’UE’’, a-t-il relevé. 

Toutefois, si la libéralisation fondée sur les lignes tarifaires ne s’appliquait qu’à un montant limité de la valeur totale des biens importés d’un pays ou d’une région, et non à la ‘’quasi-totalité des biens échangés’’, il est possible, d’après l’économiste, qu’une censure soit exercée au titre de la procédure de surveillance mise en place par l’Organisation mondiale du commerce (Omc) pour les accords commerciaux régionaux. ‘’Toute approche se fondant sur le nombre de lignes tarifaires existantes produirait des résultats relativement inégaux et injustes. La libéralisation d’une part fixe et constante de lignes tarifaires ne conduira probablement pas à la même valeur d’importation de ces lignes d’un pays à l’autre. En revanche, toute libéralisation d’une part fixe et constante de la valeur d’importation, effectuée par une double qualification, pourrait apparaître comme plus équitable’’, a ajouté M. Abdallah.

‘’Pertes de recettes tarifaires plus importantes’’

Concernant l’approche fondée sur la double qualification, l’économiste de la CEA a indiqué qu’elle devrait générer des ‘’pertes de recettes tarifaires plus importantes’’ qu’une seule libéralisation des lignes tarifaires. ‘’Elle devrait toutefois produire des gains plus importants au niveau des biens échangés et des revenus, et compenser ainsi les pertes dues aux réductions tarifaires’’, a-t-il précisé. D’après Souleymane Abdallah, dans l’ensemble, l’approche fondée sur la double qualification sera ‘’plus bénéfique et plus équitable’’ pour les pays africains. Elle pourrait également améliorer, dit-il, la ‘’cohérence et la conformité’’ avec des politiques.

MARIAMA DIEME

 

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