Publié le 20 Feb 2020 - 09:55
TQO BOXE - BOUBACAR DIALLO, ENTRAINEUR EQUIPE NATIONALE

‘’On est prêt à tout donner’’

 

A vingt-quatre heures du démarrage du Tournoi qualificatif olympique de boxe (du 20 au 29 février), à Dakar Arena de Diamniadio, les 7 boxeurs devant représenter le Sénégal poursuivent leur regroupement à Saly. Selon le coach principal de l’équipe sénégalaise, Boubacar Diallo, la préparation se passe bien et que le staff technique et les combattants donneront le meilleur d’eux pour décrocher la qualification aux Jeux olympiques Tokyo-2020.

 

Vous êtes en regroupement pour la préparation du Tournoi qualificatif olympique de boxe qui doit se tenir à Dakar Arena du 20 au 29 février prochains. Comment se passent les entrainements ?

On est arrivé aujourd’hui ici à Saly où on va loger jusqu’à la fin du tournoi. C’est encore calme. On attend l’arrivée des boxeurs et de leur coaches personnels. Pour le moment, on s’occupe des accréditations. On était en regroupement la semaine dernière à Dakar. On a travaillé du lundi au vendredi avant de libérer les boxeurs qui sont retournés dans leurs familles respectives. Les expatriés avaient déjà entamé leur préparation à l’étranger avec leurs coaches personnels. Nous n’avons eu jusque-là qu’une semaine avec eux. Ce n’est pas grand-chose, parce que tu ne peux pas faire une évaluation complète de l’athlète en si peu de temps.

Néanmoins, on est avec eux et ceux qui sont venus avec leur propre programme doivent rester en contact avec leurs entraineurs personnels pour ne pas perturber leur planning. Pour ceux-là, on est là juste pour les accompagner.

Concernant les conditions de travail, est-ce que tout va bien ?

Pour les conditions de travail, ça va, même si on aurait pu avoir mieux. Comme je l’ai dit tantôt, on n’a eu qu’une semaine de travail. On devait se retrouver à Saly depuis hier, mais les boxeurs étaient mis à la disposition d’une chaine de télé qui est en collaboration avec la fédération et le Cnoss.

Comment voyez-vous les combattants par rapport à leur état d’esprit ?

Les boxeurs sont motivés et très engagés. En tant qu’ancien boxeur, je vois l’amour de la boxe qu’il y a en eux. Avec ou sans l’appui des autorités, on est prêt à tout donner. On se donne à fond pendant les séances d’entrainement. Les jeunes sont ambitieux. Ils veulent, à tout prix, décrocher la qualification au JO-2020.

Pouvez-vous nous donner le nombre et le profil des boxeurs retenus pour représenter le Sénégal ?

Ils sont au nombre de 7 boxeurs dont une fille, Khadija Timéra, 51 kg. Elle vient de la France, mais est pensionnaire aussi de l’Académie Keur of Champions de Souleymane Mbaye, aux Almadies. Il y a Karamba Kébé qui boxe dans la catégorie des lourds, 91 kg ; il vit en France. Pape Mamadou Ndiaye vient des Etats-Unis. Il est dans la catégorie des 75 kg. Souleymane Sy aussi vient des Usa et boxe dans la catégorie des 81 kg. Il y a également Matar Sambou qui évolue en Angleterre, dans la catégorie des mi-moyens, 64 kg. Adolphe Sylva, en provenance de la Suède, boxe chez les moyens, 69 kg. Le dernier et seul boxeur local de la sélection, Pape Mamadou Sow, est mon poulain au club Ville de Dakar. Il est dans la catégorie des poids légers, 57 kg.

Comment s’est déroulée la sélection des 7 boxeurs ?

Pour la plupart, il s’agit de boxeurs évoluant à l’étranger. Leurs palmarès ont été envoyés à la Fédération sénégalaise de boxe qui, ensuite, les a transmis au ministère des Sports pour approbation. Ce sont ces deux entités qui ont procédé à la sélection des boxeurs.

Le secrétaire général du Cnoss s’est dit optimiste quant à la qualification des boxeurs sénégalais aux JO-2020. Partagez-vous le même sentiment ?

Ah oui, je suis très confiant. On va en compétition pour faire des résultats. C’est la raison pour laquelle on se tue au travail. On ne connait pas très bien les boxeurs, mais on a confiance en eux. Le peu de temps passé avec eux me donne des raisons d’y croire.

Mais le fait que vous n’ayez pas beaucoup de temps de regroupement ne constitue-t-il pas un handicap pour les boxeurs sénégalais ?

Pour le moment, on est dans les réglages, en attendant le début de la compétition. On aurait aimé avoir plus de temps de préparation avec les boxeurs. Si on avait au moins quarante jours avec eux avant le démarrage du tournoi, cela aurait été une bonne chose.

Quels sont les boxeurs africains que vous craignez le plus dans ce tournoi ?

Les boxeurs maghrébins et anglophones sont nos principaux adversaires qui pourraient nous barrer la route. En général, ils bénéficient de l’appui considérable de leurs autorités. Ces pays sont disposés à mettre les moyens pour permettre à leurs boxeurs d’avoir une bonne préparation. Ils n’hésitent pas, quand il faut leur payer le billet pour l’étranger. Ils ont plus de moyens que nous.

Néanmoins, nous essayons de faire le maximum avec le peu qu’on dispose. On donnera le meilleur de nous pour rivaliser avec eux.

Les boxeurs sénégalais vont évoluer chez eux. Ça sera un avantage de bénéficier du soutien du public, n’est-ce pas ?

Ce sera une motivation supplémentaire, parce qu’ils vont combattre chez eux. Les supporters seront là pour les soutenir. Toutefois, la boxe est différente des disciplines sportives collectives. Un vrai boxeur, même quand on le réveil à 4 h du matin pour un combat dans un cimetière, s’il est prêt, il ira combattre sans se préoccuper de certains détails. Il se concentrera seulement sur son adversaire et mettra tout en œuvre pour sortir vainqueur.

LOUIS GEORGES DIATTA

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