Une mère et ses enfants réunis trois ans après

Des larmes perlaient sur les joues d’Astou (nom d’emprunt) quand elle expliquait la séparation entre elle et ses enfants, par la faute de son mari avec lequel elle a divorcé. A Bambey où elle avait fait escale, elle est revenue sur les péripéties de cette séparation, avant de demander aux autorités sécuritaires de mieux contrôler les frontières.
Une mère habitant Tambacounda, qui a passé trois années angoissantes à se demander si son fils et sa fille étaient vivants ou morts, a confié que ses récentes retrouvailles avec ses enfants devraient donner espoir à toutes les autres familles dévastées par la disparition d’un enfant. Astou a déclaré que l’heureux dénouement de l’histoire de sa longue et douloureuse séparation avec ses enfants, était la preuve que même les situations les plus désespérées peuvent connaître une fin inattendue, digne d’un conte de fées.
S’exprimant sur ces retrouvailles, la dame âgée de 21 ans a pris la parole, tout juste après une première rencontre émouvante avec ses enfants, qui auraient été enlevés par leur père, il y a trois ans. En faisant le récit de ces retrouvailles, durant lesquelles elle a pu serrer ses enfants dans ses bras, Mme Astou a affirmé, les yeux humides, qu’elle avait aussi eu une pensée pour les parents dont les enfants manquent toujours à l’appel. Elle a déclaré être la preuve vivante que, même après trois longues années de souffrance, il ne fallait pas baisser les bras, parce qu’elle avait perdu tout espoir de retrouver sa fille et son garçon que leur papa avait enlevés et emmenés au Ghana. L’affaire a duré trois ans. Trois années au cours desquelles leur mère Astou a souffert atrocement et prier le bon Dieu pour que ses enfants lui reviennent sains et saufs.
Mariée à l’âge de 14 ans, Astou a fait le chemin Tamba - Bambey pour retrouver ses enfants kidnappés et déportés par leur propre père. C’est à l’aéroport Blaise Diagne qu’elle a pu récupérer ses deux enfants. En expliquant ses péripéties, elle n’a pu retenir ses larmes. ‘’J’habite Tamba. J’étais mariée avec leur papa de nationalité ghanéenne. Il me menait la vie difficile, me battait à longueur de journée. Après notre séparation, il m’avait dit qu’il pouvait s’occuper des enfants. C’est sur ces entrefaites qu’il s’était attaché les services de bonnes-dames qui s’occupaient de la fille âgée de 5 ans et de son frère âgé de 2 ans.
La bonne dame s’occupait bien de mes enfants. Mais, un jour, il est parti et je ne pouvais plus le joindre au téléphone et cela en dépit des assurances qu’il me donnait sur les bonnes conditions de vie des enfants. C’est plus tard que j’ai appris qu’il avait emmené les enfants au Ghana. Ainsi, j’entrepris des démarches auprès de l’Association des artisans émigrés du Sénégal. Le responsable m’a rassuré et m’a dit que les enfants vont revenir au Sénégal le samedi. Le même jour, je suis partie à l’aéroport avec Famara Sow pour récupérer mes enfants’’. Et Astou d’ajouter : ‘’Le mal me rongeait et j’implorais le ciel pour que mes enfants me reviennent sains et saufs. Mes prières ont été exaucées.’’
Présent lors de cet entretien, Famara Sow, Président de l’Association des artisans émigrés du Sénégal, explique les démarches entreprises pour retrouver les enfants. ‘’Notre association travaille avec beaucoup de personnes. C’est ainsi que nous sommes entrés avec notre compatriote Billy Dramé qui vit au Ghana, qui a saisi l’ambassadeur du Sénégal au Ghana. Je dois dire que l’ambassadeur a été très diligent dans la prise en charge de ces enfants. C’est Billy Dramé qui les a emmenés en Côte d’Ivoire et après, il a payé les billets d’avion de ces enfants qui viennent d’arriver’’.
D’ailleurs, Famara Sow et Astou alertent l’Etat du Sénégal, parce que disent-ils, ‘’beaucoup de parents, surtout de nationalité étrangère, emmènent leurs enfants sans le consentement de leurs mamans. C’est une traite des enfants qui ne dit pas son nom’’. Ils recommandent une bonne surveillance des frontières.
Boucar Aliou Diallo (Diourbel)