Les responsables de la société manutentionnaire impliquée dans l’affaire du riz contenant du silicagel ou gel de silice, dont la vidéo a fait le tour de la toile le week-end dernier, ont été auditionnés hier. C’est ce qu’a confirmé le chef de la Division de la consommation et de la sécurité des consommateurs du ministère du Commerce, Issa Sall, contacté par ‘’EnQuête’’.

Le week-end dernier, une vidéo montrant un sac de riz de 50 kg dénommé ‘’Buffalo’’, d’origine pakistanaise, a fait le tour de la toile. Car ce riz, censé être de ‘’qualité supérieure’’, contenait de petits cristaux blancs visibles à l’œil nu. Joint au téléphone par ‘’EnQuête’’, le chef de la Division de la consommation et de la sécurité des consommateurs du ministère du Commerce, Issa Wade, renseigne que le problème a été ‘’circonscrit’’. ‘’Finalement, on a pu trouver les sacs qui sont mis en cause. Le problème a été circonscrit. La réclamation a été bien prise en charge. Actuellement, le dossier est en instruction et, présentement, les mis en cause sont en train d’être entendus par les contrôleurs. Donc, on ne peut pas aller au-delà. C’est un dossier en instruction’’, annonce-t-il.

A la question de savoir si le produit a été totalement retiré du marché au niveau national, le responsable de la sécurité des consommateurs ajoute qu’en réalité, c’est ‘’un seul sac’’ qui a été indexé. ‘’Il s’agissait d’un lot de 18 sacs qui a échappé à la société manutentionnaire. C’est de ce sac dont parle la vidéo’’, précise Issa Wade.

Saisi par les consommateurs et ayant également reçu la vidéo via les réseaux sociaux, le président de l’Association nationale des consommateurs du Sénégal (Ascosen) renchérit qu’ils n’ont pas encore reçu d’autres réclamations. ‘’C’est juste un sac qui a été filmé par quelqu’un qui est dans un village vers Touba. De toute façon, ce n’est pas normal qu’on ait des corps étrangers dans le riz. Mais, d’après ce que les services compétents nous ont dit, ils ont pu sécuriser la distribution. Ils ont saisi les sacs concernés et le danger est écarté’’, assure-t-il.

En principe, selon le consumériste, le riz importé est de ‘’bonne qualité’’. Cependant, les conditions de son entrée en port, de son stockage, comme pour le riz local, peuvent parfois être ‘’défaillantes’’. ‘’Donc, il faut que les Sénégalais le signalent, à chaque fois que de besoin. Parce qu’on ne peut pas contrôler tous les sacs à la fois. Mais, à chaque occasion qu’il y a un sac ouvert, il faut le contrôler et s’il y a un problème, nous le signaler afin que nous puissions saisir les services compétents. Dans ce cas, la marchandise sera saisie et les vendeurs verbalisés. Comme c’est le cas avec cette affaire et la saisie a été faite hier et avant-hier’’, dit-il.

Sur ce, le président de l’Ascosen explique que, pour faire venir le riz, la société manutentionnaire a mis en vrac les sacs dans un conteneur. Selon Momar Ndao, il y a aussi dedans les petits sachets qui contiennent de petits cristaux blancs qu’on met dans les sacs, les chaussures et certains produits. C’est du gel de silice ou silicagel pour les déshydrater. ‘’On les met dans les produits pour éviter l’humidité. Au moment de débarquer les sacs de riz, certains sacs se sont déchirés et quand ils ont ramassé les balayures, ils ont remis ça dans les sacs. Certains ont dû être vendus. Et ce qui était dedans, c’est du gel de silice et ce n’est pas normal. Ils ont pris la société qui l’avait importé et les responsables sont en train d’être verbalisés. C’est une société sénégalaise qui s’appelle Simar, informe le défenseur des consommateurs.

MARIAMA DIEME