Publié le 25 Feb 2013 - 23:34
AFFRONTEMENTS ENTRE PÊCHEURS DE MBAO ET DE NGAPAROU

L'État en pompiers de service

 

 

Il y a moins deux semaines, des pêcheurs de Ngaparou et de Mbao se sont affrontés en haute mer. Six pêcheurs de Mbao avaient été ensuite arrêtés pour avoir pêché dans une zone interdite. En représailles, les populations de la banlieue avait projeté une expédition punitive, pour délivrer et venger leurs six frères. En réponse, l’État a engagé une mission de bons offices afin que le calme revienne.

 

Une délégation composée d’agents du ministère de la Pêche et de l’administration territoriale et des membres du syndicat des pêcheurs s'est rendue à Mbao. À l'issue de cette rencontre, les pêcheurs de Mbao ont pointé le manque d’informations. ''Nous venons juste d’être informés de certaines dispositions prises dans la Petite Côte. Maintenant tout est remis dans l’ordre'', a dit l'un des pêcheurs.

 

''À la suite du conflit entre les deux groupes de pêcheurs, nous avons jugé nécessaire d’intervenir'', a dit pour sa part Mariama Dalanda Barry, coordonnatrice nationale du projet régional de lutte contre la surpêche en Afrique de l’Ouest. Selon la dame, ''l’initiative de cogestion instaurée au niveau de la Petite Côte, particulièrement à Ngaparou'', est à l'origine du conflit. ''Cette initiative, explique-t-elle, a fait que les ressources sont en train de revenir. Compte tenu de cette situation, il y a un problème d’informations qui se pose au niveau des pêcheurs. Les pêcheurs de Mbao n’étaient pas manifestement au courant de ce qui était fait à Ngaparou et ils sont allés pêcher dans une zone interdite à la pêche. C’est pourquoi nous avons jugé bon de venir sensibiliser ceux de Mbao. Nous avons eu la même démarche au niveau de Ngaparou''.

 

Toujours, selon Mme Barry, ''l’initiative de cogestion a démarré dans quatre sites pilotes au niveau de la côte. Nous sommes, dit-elle, en train de voir dans quelle mesure nous allons les consolider et comment les dupliquer dans les autres localités''. Elle est d'avis que Ngaparou a été victime de son succès et estime que ''des mesures doivent être prises pour éviter ce genre de conflit''.

 

À l’origine de cette cogestion, les moyens insuffisants de contrôle dont dispose l’État. ''L’État du Sénégal s’est rendu compte qu’il ne peut pas gérer 700 km de côtes. Car il faut pour cela des ressources humaines implantées sur toute la côte. Cela n’est pas du tout possible. L’État a alors décidé d’associer les acteurs à la base. Cogérer, c’est être ensemble pour gérer'', a expliqué Mariama Dalanda Barry.

 

PAPE MOUSSA GUEYE

 

 

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