Publié le 22 Feb 2018 - 18:48
CENTRE DES OPERATIONS D’URGENCE SANITAIRE

La surveillance épidémiologique renforcée

 

Le Centre des opérations d’urgence sanitaire dispose désormais d’un siège. Inauguré hier, il va permettre d’assurer la surveillance épidémiologique des maladies potentiellement contagieuses.

 

Le président Macky Sall a procédé, hier, à l’inauguration du siège du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) réalisé dans le cadre de la coopération entre les Etats-Unis et le Sénégal. Ce bâtiment ‘’ultra moderne’’, un des premiers en son genre sur le continent africain, est équipé selon les standards internationaux, avec un accent particulier sur la sécurité des locaux et des informations.

Créé le 1er décembre 2014 par arrêté ministériel n°17973 Msas/Sg/Bl, le Cous est une structure de coordination des urgences. Selon le chef de l’Etat, le centre dispose d’une meilleure capacité dans la gestion des risques et des crises sanitaires renforçant le système de santé. ‘’Je me réjouis de la sérénité avec laquelle le centre a été construit, la qualité de la construction et de l’équipement et tout l’accompagnement qui permettra de doter notre pays d’un centre de référence’’, a dit Macky Sall.

D’un coût de près de 2 milliards de francs Cfa (3,6 millions de dollars), le bâtiment est, soutient-il, une excellente preuve de la coopération multiforme et fructueuse. Le président a ainsi invité les acteurs à en faire un bon usage. ‘’Le défi reste la maintenance. Il faudrait que le centre soit doté d’un budget de maintenance pour accompagner son fonctionnement et sa maintenance. La réalisation de ce centre répond à l’impératif de renforcer nos capacités pour faire face aux épidémies et aux maladies infectieuses émergentes, mais aussi pour faire face à toutes sortes de menaces, quelles soient d’origine biologique ou chimique’’, a-t-il souligné.

Pour le chef de l’Etat, cette infrastructure va améliorer l’efficacité des dispositifs d’alerte et d’action établis par le Sénégal dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de sécurité sanitaire mondial. Ce programme traduit, par ailleurs, l’engagement de la communauté internationale à soutenir tous les pays dans le renforcement de la possibilité d’alerte et de réponse face aux menaces graves de santé, en vue de construire un monde plus sûr.

Macky Sall a fait remarquer que l’épidémie Ebola, qui a sévi dernièrement dans la sous-région, démontre, à suffisance, l’impérieuse nécessité de renforcer la résilience des systèmes de santé des pays de la zone. Ainsi, le président Sall espère que ce centre va aider à davantage réagir devant des situations qui peuvent surgir à n’importe quel moment, puisqu’une épidémie ou un accident grave surprend toujours. D’où la nécessité d’avoir les capacités de réaction.

‘’Je pense que ce centre est bien traité pour nous permettre d’avoir des réactions en monitoring à même de contenir les situations. Au-delà d’Ebola, les risques liés aux pathogènes infectieuses, au bioterrorisme dont on n’est pas à l’abri, aux catastrophes naturelles, à l’insécurité alimentaire et sanitaire ainsi que les accidents nucléaires continuent de menacer la sécurité sanitaire mondiale. C’est pourquoi la Cedeao et l’Union africaine ont décidé de mettre en place des centres de contrôle de maladies pour le développement d’un réseau de centres de référence dans différents Etats membres’’, a-t-il fait savoir.

Voyages et épidémies au XXIe siècle

D’ailleurs, Macky Sall pense que pour que ce centre fonctionne, il faudrait avoir, d’abord, des unités nationales fonctionnelles. A son avis, il est important que ces centres nationaux puissent fonctionner afin d’avoir une réponse politique communautaire et globale. Cette réponse communautaire est conforme aux dispositions de règlement sanitaire international résultant de l’accord par lequel l’ensemble des Etats membres de l’Oms s’engagent à collaborer au profit de la sécurité sanitaire mondiale. ‘’La création de ce centre témoigne, selon lui, de notre ambition d’instaurer durablement une culture d’anticipation pour détecter les menaces de santé publique avec efficacité et surtout avec méthode’’.

L’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal a fait savoir qu’avec la globalisation, les épidémies traversent facilement les frontières. ‘’Au XXIe siècle, avec la multiplication des voyages et l’intensification de la mondialisation, une faille dans la sureté biologique d’un pays peut se transformer en menace immédiate pour la santé et l’économie des autres pays’’, a souligné Dr Tulinabo Mushingi. De ce fait, il pense qu’il est impératif de poursuivre la collaboration, le travail d’équipe et la coopération internationale dans ce domaine. Dr Mushingi espère que le siège permettra, désormais, au Cous de communiquer et de coordonner les activités, en cas de flambées épidémiques dangereuses.

VIVIANE DIATTA

Section: