Publié le 16 Aug 2022 - 22:11
COMMÉMORATION DU DÉCÈS DE L'ÉTUDIANT BASSIROU FAYE

Un martyr toujours dans les cœurs

 

Le 14 août 2014, décédait l'étudiant Bassirou Faye. Depuis lors, cette date est devenue une journée de recueillement à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Hier, commémorant la disparition de leur camarade, les étudiants se sont rassemblés pour formuler des prières pour le repos de son âme. À cette occasion, ils ont fait passer des messages.

 

Si loin, si près. Huit ans  qu'il est rappelé à Dieu, mais Bassirou Faye vit toujours dans le cœur des étudiants. ''Sa disparition a créé un grand vide. On a toujours mal !", comme le fait savoir un étudiant. Les prières continuent pour le repos de l'âme du défunt pensionnaire de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), tué lors des affrontements entre étudiants et forces de l'ordre, en 2014.

En ce 14 août, ses camarades, regroupés au sein du Collectif des amicales de l'Ucad ont, comme à l'accoutumée, commémoré sa disparition. Tard dans la matinée, les étudiants arrivent au fur et à mesure. Le silence est imposant. La solitude règne dans ce temple du savoir. Une situation due aux vacances et donc à la fermeture de l'université. Malgré cela, un nombre d'étudiants a rallié les lieux. Dans le hall du mythique pavillon A, les camarades de Bassirou Faye ont fait bloc pour mieux symboliser la journée. Tous en polos blancs à l'effigie du défunt sur lesquels on peut lire : ‘’Plus jamais ça.’’

Un peu plus tôt, ils ont organisé un récital de Coran à l'accueil du même pavillon. Prenant la parole, Diégane Diouf a expliqué le sens de l'événement.

Selon le membre du collectif, par ailleurs président de la Commission sociale de la coordination des écoles et instituts de l'Ucad, Bassirou Faye est un martyr. Il soutient à ce propos : "Nous célébrons la disparition de notre camarade martyr, arraché à notre affection il y a de cela huit ans, jour pour jour. Nous formulons des prières pour le repos de son âme, mais aussi pour tous les camarades morts sur le champ du front et même ailleurs. Tous les étudiants tombés lors des affrontements ont sacrifié leur vie pour la cause estudiantine. Par devoir de mémoire, nous avons l'obligation de commémorer leurs dates de disparition.''

''Des acquis ont été notés au niveau de la justice''

Tué par balle, le natif de Diourbel était en 2e année à la faculté des Sciences et techniques de l’Ucad. D'après Diégane Diouf, il y a des acquis à saluer du côté de la justice. "On ne peut que se féliciter de ce qui a été fait au niveau de la justice. Nous sommes dans un État de droit. Malgré les lenteurs, force est de constater que des avancées ont été notées. En cas de manquements, nous encourageons l'État à prendre ses responsabilités et à apporter la lumière, s'il y a des zones d'ombre sur le dossier''. Ils n'ont pas manqué de mettre en garde contre ce genre d'événement malheureux. D'ailleurs, dans leurs explications, ils ont fait savoir que le collectif prône pour des discussions avec les autorités.

''Nous invitons l'État à satisfaire tous ses engagements''

À l'occasion de cette journée commémorative, le collectif a rappelé à l'État les engagements qu'il avait pris. Ce qui pourrait, selon les étudiants, renforcer le climat de paix au sein de l'université. À propos de ces engagements, Diégane Diouf déclare : "À chaque fois qu'il y a un camarade qui décède sur le champ du front, des engagements étatiques sont automatiquement pris. C'est pourquoi nous invitons l'État du Sénégal à satisfaire tous ses engagements pour permettre à l'étudiant d'être dans de meilleures conditions. Certes, il y a des efforts qui sont faits, mais il faut toujours penser à les améliorer.''

Pour Aliou Thior, Président de la Commission sociale de la faculté des Sciences, la surpopulation constitue un véritable problème pour l'espace universitaire. Et la solution pourrait être l’accélération des travaux qui sont en cours. Il fait ainsi allusion aux pavillons et autres chantiers qui poussent comme des champignons au sein de l'Ucad.

Au-delà de ces difficultés, des réalisations ont été faites pour le bon épanouissement de l'étudiant. Ainsi, M. Thior rappelle, entre autres, les 1 000 lits octroyés à l'École supérieure polytechnique (ESP), la baisse du prix du ticket de restauration. Il précise aussi qu'il y a eu des avancées par rapport à la bourse qui est, maintenant, disponible à partir du  5 du mois.

Après Dakar, cap sur Diourbel, terre natale de Bassirou Faye. Le Collectif des amicales de l'Ucad s'y rend le même jour, comme à l'accoutumée. Une fois à Diourbel, explique un membre du collectif, ''nous rencontrons la famille du défunt et formulons des prières pour le repos de l’âme de leur fils''.

EL HADJI FODÉ SARR

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