Publié le 23 Aug 2013 - 13:05
DÉFICIT FINANCIER, SURCHARGE DES CHAMBRES, PROMISCUITÉ

 Les Centres des œuvres universitaires croulent sous le poids des besoins

 

Les Campus universitaires du Sénégal vont mal, minés qu’ils sont par un déficit financier, une surcharge des chambres d’étudiants entraînant une promiscuité nocturne. L’Inspection générale d’État sonne l’alerte.

 

Le rapport de l’Inspection générale d’Etat sur les universités et leurs centres des œuvres donnent des sueurs froides. Des campus sociaux qui peinent à maîtriser leurs coûts et corrélativement, l’optimisation de leurs ressources pour une meilleure prise en charge des étudiants. Du coût, ils deviennent de gros consommateurs de financement public mais de piètres producteurs. Au total, le rapport indique que la dotation budgétaire dont bénéficient les œuvres universitaires a sensiblement augmenté. Pour le COUD, elle est passée de 10 milliards 191 millions 397 mille F Cfa en 2005 à 12 milliards 873 millions  en 2008, soit plus de 2 milliards en valeur ajoutée. En revanche, les ressources internes n’ont connu que de faibles hausses. Celles du COUD sont passées d’1 milliard 369 millions F Cfa en 2005 à 1 milliard 584 millions en 2008. En clair, le rapport de l’IGE révèle que ‘’les universités et les centres d’enseignement supérieur comparés aux mêmes structures occidentales n’ont pu générer des ressources significatives par la recherche-action, par la valorisation de leurs infrastructures, par des droits d’entrée significatifs, par la connexion de l’innovation scientifique, technologique ou autre avec le marché’’. Des contraintes qui se déploient au moment où le COUD enregistre un nombre de bénéficiaires qui se multiplie par six. Par rapport à ces ‘’dysfonctionnements graves’’, l’IGE souligne que les problèmes de l’université et des centres des œuvres universitaires ne sont que l’arbre qui cache la forêt.

 

Les étudiants étrangers favorisés au détriment des nationaux….

Les universités regorgent  de problèmes aussi bien au niveau académique qu’au niveau du management. Ce qui risque de compromettre l’avenir des temples du savoir. Ces problèmes sont listés par l’IGE et celui qui attire le plus l’attention constitue ‘’la nébuleuse des inscriptions qui semblent favoriser les étudiants étrangers au détriment des nationaux’’, lit-on dans le rapport. Sans en donner des développements, cette question met le doigt sur un fait qui risque de porter un sacré coup à la crédibilité des universités sénégalaises. L’autre problème soulevé, consiste à la question liée à la gestion des bourses et de l’attribution des chambres aux étudiants. Aussi la question liée à la privatisation progressive de l’espace universitaire tout comme la pertinence des curricula et de leur adéquation avec les grands enjeux du monde contemporain, constituent de réels problèmes. ‘’Les problématiques ainsi soulevées seront examinées dans le cadre des audits et enquêtes publics et seront prises en charge par le prochain RPG’’, indique le rapport. L’IGE a formulé cependant des recommandations qui mettent l’accent sur la nécessaire réforme de l’administration universitaire pour l’émergence d’un leadership au sein des universités. A ce niveau, deux pistes sont privilégiées dans l’immédiat. La première concerne l’effort d’optimisation des coûts par une nouvelle réglementation de l’utilisation des ressources propres. La seconde piste concerne la capacité des responsables universitaires dans le domaine du management des hommes et ressources financière insuffisantes.

 

Revoir l’accès à l’université, de la nécessité d’une bonne gouvernance

Le renforcement de la gouvernance universitaire est plus que d’actualité selon les recommandations de l’IGE. Compte tenu des contraintes de toutes sortes relevées par les audits, la question selon l’IGE, c’est de savoir s’il ne faut pas réévaluer les missions de l’université et les structurer en conséquence. Cela suppose une révision des conditions d’accès à l’université. La pratique actuelle qui consacre l’accès automatique aux universités sur présentation du baccalauréat est ‘’contre productive’’, note l’IGE. Il est à revoir aussi la nouvelle politique d’enseignement supérieur qui crée l’embouteillage des bacheliers devant la porte de l’université. Il est prôné la mise en place d’un observatoire d’analyse et de suivi managérial de la gouvernance universitaire. Car, dans ce temple-là, le savoir est de plus en plus utilisé au service de la mal…gouvernance.           

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