Publié le 6 Jun 2013 - 10:22
DÉTOURNEMENTS À L'ARTP SOUS L'ANCIEN RÉGIME

Moustapha Yacine Guèye solde sa médiation pénale

 

En soldant définitivement sa médiation pénale, l'ex-cadre de la société IBM va sans doute obtenir la levée du mandat d'arrêt international qui le poursuivait. En même temps, c'est son ancien «colistier» dans ce dossier de détournements de deniers publics survenu à l'Artp, Ndongo Diaw, qui reprend ainsi espoir.

Moustapha Yacine Guèye (MYG), épinglé dans l’affaire de l’Agence de régulation des télécommunications et postes (ARTP), dont le principal accusé est l’ancien Directeur de cette structure, Ndongo Diaw, a soldé mardi dernier la somme de 1,8 milliard de francs Cfa qu’il devait verser dans le cadre d’une médiation pénale. C’est donc un montant de 800 000 F Cfa qu’il a casqué, en plus du chèque d’un milliard qu’il avait déjà remis. Et c’est Ndongo Diaw qui pourrait bénéficier de ce versement, puisque, disent nos sources, la Chambre d’accusation a délivré un non-lieu pour le volet relatif aux immeubles de Cheikh Amar, patron de Tracto Services Equipement (TSE).

L’affaire avait fait grand bruit en son temps, comme un exemple achevé de prédation de deniers publics. Le vendredi 29 juin 2012, en compagnie de Ndongo Diaw, Mamadou Yaké Bâ et Léon Patrice Sagna, respectivement ancien Dg, comptable et responsable financier de l’ARTP, Moustapha Yacine Guèye, patron de Magal Holding Limited (MTL), était déféré au parquet. Tous risquaient une inculpation pour détournement de deniers publics, recel, et faux. Le présumé détournement est lié d’une part à l’achat d’un immeuble à 3,5 milliards auprès de Cheikh Amar. Une transaction jugée irrégulière. D’autre part, il est reproché aux ex-responsables de l’ARTP d’avoir frauduleusement soustrait des caisses de la structure, une somme de 3, 07 milliards de francs Cfa dans le cadre du contrôle des appels entrants.

MYG, un fervent talibé mouride

Moustapha Yacine Guèye avait surtout intéressé les enquêteurs pour la somme d’1,8 milliard qui lui a été payée directement par la structure dirigée à l’époque par son compagnon en business, Ndongo Diaw. Les justificatifs de ce paiement sont restés nébuleux. MYG, fervent talibé mouride, ancien cadre de la multinationale IBM, rentré au pays, était, disait-on, un important support financier de Touba, ce qui rend son cas difficile à gérer par les autorités. Pourra-t-on dissocier le cas de Moustapha Yacine Guèye de celui de Ndongo Diaw ?

En tout cas, le premier, qui s’était fondu dans la nature, refait ainsi surface pour solder son compte avec l’Etat, transigeant totalement pour la somme qui lui était réclamée par la justice. Ndongo Diaw, lui, avait vu la demande de liberté provisoire formulée par ses avocats rejetée au mois de mai dernier par la Chambre d’accusation, suivant en cela le Doyen des juges Mahawa Sémou Diouf, au moment où ses co-accusés Léon Patrice Sagna et Mamadou Yaké Bâ bénéficieront eux de la LP.

Poursuivi pour détournements de deniers publics, corruption passive, concussion et faux et usage de faux, Ndongo Diaw était resté en prison. Peut-être que l’espoir qu’il avait perdu va lui être rendu par cette médiation pénale soldée par son «colistier» MYG. Lui en tout cas doit le souhaiter. Surtout que, de source sûre, la Chambre d’accusation a prononcé un non-lieu concernant le volet de l’immeuble de Cheikh Amar de TSE.
 

FATOU SY

 

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