Publié le 14 Nov 2014 - 05:34
EN PRELUDE AU SOMMET DE LA FRANCOPHONIE

Des universitaires déclinent des approches novatrices

 

Dans le cadre d’un  partenariat stratégique noué avec le comité scientifique de la Francophonie, le Pnud a organisé hier un panel de haut niveau pour permettre à l’Afrique d’amorcer un nouveau tournant à l’issue du sommet de la francophonie prévu du 29 au 30 novembre prochain. Des universitaires ont tenté de donner du contenu au nouvel agenda pour le développement dans l’espace francophone 

 

La rencontre initiée hier sous la férule du comité scientifique de la francophonie aura permis d’explorer des pistes qui puissent aider ‘’à trouver des solutions consensuelles aux grandes questions qui agitent l’espace francophone.’’ Les panélistes issus du monde universitaire en ont profité pour décliner des stratégies qui puissent mettre en valeur le potentiel des femmes et jeunes, présentés comme des forces motrices du développement et de la stabilité.

Occasion saisie pour réfléchir sur des perspectives sereines pour les pays africains encore à la traîne, en dépit des nombreuses résolutions adoptées et des déclarations d’intention des dirigeants africains, comme signalés par les différents intervenants.

Les panélistes ont essayé au-delà de la rhétorique et des grands discours d’inviter toutes les composantes de la société à contribuer de manière efficiente à des transformations sociales. ‘’Les théories doivent cesser. Il est temps de passer à l’action’’, dira Mme Amsatou Sow Sidibé, la ministre conseiller auprès du Chef de l’Etat. Tous ont convenu qu’il faut raisonner en termes de francophonie économique étant donné que ce concept tend à dépasser la dimension culturelle et linguistique.

Prendre au sérieux la menace islamiste

Dans son intervention, lors d’un panel axé sur ‘’conflit, paix et sécurité’’, le président du comité sénégalais des droits de l’Homme, M Alioune Tine, a mis l’accent sur la nécessité de définir des stratégies idoines pour faire face aux menaces sécuritaires en passe de plomber l’essor économique ‘’de nos jeunes nations’’.  Pour lui, comme pour d’autres intervenants, les Africains doivent prendre au sérieux la question des droits de l’Homme et de la sécurité humaine. ‘‘On ne peut pas prétendre au développement sans prendre en considération ces défis. On a vu venir pour le Burkina Faso, on avait sonné l’alerte depuis 2004 en dressant la liste des pays à risque.

Mais aucune mesure n’a été prise dans ce sens‘’, a tenu à rappeler  Alioune Tine. Qui, inquiet de l’inertie des gouvernants africains, plaide pour un renforcement d’un système d’alerte précoce pour permettre aux pays africains de se positionner sur une rampe de développement. ‘’L’islamisme radical constitue une réelle menace aujourd’hui pour nos Etats. Le terrorisme, avec des effets palpables au Nigeria, est devenu inquiétant. Il gagne du terrain dans l’un des pays les plus riches d’Afrique qui n’arrive pas à contrôler le nord du pays. C’est une question que nous devrons examiner en tant qu’Africains mais également en tant que francophones. ‘’

Tous ont plaidé pour une meilleure gestion des frontières. ‘’Une des faiblesses de nos Etats, c’est qu’il n’y a jamais de réponse suite à un  appel d’urgence. Des tonnes d’armes ont été transportées jusqu’au Mali en passant par Tripoli et le Niger sans que ces gens ne soient  inquiétés. Cette situation ne peut perdurer’’, informe l’ancien président de la Radho. De l’avis d’Alioune Tine donc, il faudra encourager des mesures radicales en vue de contrecarrer le terrorisme, surtout que des pays africains ont montré leur incapacité à surveiller leurs frontières. L’avancée de Boko Haram étant inquiétante, le tableau s’assombrit avec son corollaire de  trafic d’armes, de drogue et d’humains et qui remet en cause de façon récurrente la question de la bonne gouvernance et de la corruption, croit-il savoir. 

Autre point saillant : l’insertion et la formation des jeunes sur le marché de l’emploi. Dans cette dynamique, la résidente du Pnud à Dakar, Mme Bintou Djibo de rappeler que ‘’le manque d’opportunités économiques pour les jeunes et les femmes renforce, entre autres, leur vulnérabilité et les expose davantage en tant qu’acteurs de ces conflits par manque de choix.’’

Faire une évaluation

En attendant la mise en œuvre de la Stratégie jeunesse 2015-2022 lors du sommet de Dakar, Mme Ndioro Ndiaye, la présidente du réseau francophone Egalité Femme a préconisé la vulgarisation de la résolution 1325 qui offre du travail aux jeunes africains. Occasion saisie pour s’interroger sur les blocages notés dans la mise en œuvre des stratégies de développement peaufinées depuis des années. ‘’Une évaluation s’impose, car depuis 1992, la plupart des germes de changement n’ont pas prospéré. Des réformes du système éducatif, les attitudes et comportements à changer n’ont pas évolué, les mêmes tendances lourdes qui plombent notre développement se dessinent à nos jours. On définit des stratégies de sortie de crise depuis 1992 mais ça coince toujours.

On ne sait pas pourquoi ? Il faut une évaluation des stratégies publiques mais aussi vulgariser la résolution 1325 qui offre de l’emploi aux jeunes africains francophones’’, a soutenu Ndioro Ndiaye. L’ancienne ministre ne s’arrête pas là. Elle exige une transparence des politiques mises en œuvre au sein de l’espace francophone. En guise d’exemple : ‘’quand on se rend au niveau des institutions financières, on trouvera des femmes francophones, mais sont-elles assez influentes pour amorcer un changement ?’’

Vulgariser les mécanismes existants

Sur la même optique, Mme Amsatou Sow Sidibé a déploré la non-application des mécanismes institutionnels qui sont d’une importance capitale. Vu l’interdépendance entre sécurité, paix et développement, elle souhaite une ‘’vulgarisation des mécanismes existants y compris dans les langues nationales’’. Elle exhorte également au respect des engagements pris par les Etats. Il sera aussi question de ‘’faire de la volonté politique une réalité : promouvoir l’accès des populations y compris les femmes et les jeunes aux techniques modernes de l’information et de la communication et également miser sur la solidarité entre états francophones, de  soutenir des programmes de leadership des femmes et des jeunes dans la consolidation de la paix.

‘’Pour sa part, le président du comité scientifique, El Hadji Kassé, soulignera que ‘’le développement n’a de sens que si l’humain est au cœur de toutes les stratégies. Il n’est pas un variable mais un paramètre fondamental. Depuis une trentaine d’années, les jeunes et les femmes sont des valeurs montantes, des acteurs essentiels de mutations et de progrès. Ils ont un potentiel qui peut servir à accélérer le rythme, pour ne pas dire la cadence.’’

Matel BOCOUM

 

 

Section: 
NOUVELLE SAISIE DE DROGUE PAR LA DOUANE À KOLDA : 108,7 kg de cocaïne trouvés dans un pneu de secours
ROUND-UP GEOPOLITIQUE : Trois semaines de tensions intercoréennes
REMISE DE 450 TABLES-BANCS À L’IEF DE KOLDA : La mairie offre 450 tables-bancs aux écoles de la commune
VOL DE POULETS : Deux employés de la Sedima écopent d’un mois ferme
SOCIÉTÉ DAKAR DEM DIKK - DÉPART POUR LA TABASKI : Déficit de conducteurs, de bagagistes et rupture de tickets
SANTÉ PUBLIQUE ET ANIMALE AU SÉNÉGAL : L’ambassadeur des USA lance le programme ‘’One Risk’’
SAINT-LOUIS : JOURNÉE MONDIALE DU DONNEUR DE SANG : Les populations invitées à participer davantage au don de sang
LANCEMENT DU PREMIER SATELLITE SÉNÉGALAIS GAINDÉSAT-1A EN JUILLET 2024 : Le Sénégal à la conquête de l’espace
RÉSOLUTION AFFAIRE NDENGLÉR : Sonko reçoit une délégation de villageois
DON DE 160 MOUTONS AUX MILITAIRES INVALIDES : L’Etat-major Général des armées solidaires aux blessés de guerre
GUERRE DU MANGANÈSE : Les non-dits d’une sale affaire
SAINT-LOUIS : BAISSE DES PRIX DE DENRÉES ALIMENTAIRES : Une mesure diversement appréciée à Ndar
BAISSE DES PRIX DE PRODUITS DE GRANDE CONSOMMATION : Les Ziguinchorois attendent que la mesure soit effective
TABASKI À THIÈS – FLAMBÉE DU PRIX DU MOUTON : Les vendeurs se défaussent sur la cherté de l'aliment de bétail
LUTTE CONTRE LA PIRATERIE MARITIME, LE TERRORISME MARITIME ET LE TRAFIC DE MIGRANTS : Vers la mise en place d'un Conseil national consultatif
POUR AVOIR TENTÉ D’AGRESSER UNE FEMME DE MÉNAGE : Un ‘’bongoman’’ condamné à deux ans de prison, dont un an ferme
Diomaye à Freetown
SOUTIEN À LA PALESTINE : Le président Diomaye Faye prié d’expulser l’ambassadeur d’Israël au Sénégal
REMISE DE 450 TABLES-BANCS À L’IEF DE KOLDA : La mairie offre 450 tables-bancs aux écoles de la commune
THIÈS – PARCELLES DE MBOUR 4 ET DE LA NOUVELLE VILLE DE THIÈS : Le mouvement And Sopi Thiès en croisade pour une distribution équitable