Publié le 5 Oct 2022 - 06:39

Journée mondiale de l'habitat

 

"Cette année, la Journée mondiale de l'habitat vise à attirer l'attention sur les inégalités et les vulnérabilités croissantes qui ont été exacerbées par les crises du triple "C" - Covid-19, climat et conflit, et c'est pourquoi nous avons convergé ici aujourd'hui pour demander à la Banque mondiale de passer de la rhétorique à l'action et de réformer sa politique climatique’’. Ainsi, l'équipe d'action de Glasgow n'y est pas allée par quatre chemins pour exiger de la BM un changement de paradigme sur la question climatique. Selon cette ONG, l'incapacité de la banque à lutter contre le changement climatique est le dernier défi en date sur lequel la Banque mondiale a failli et n'a pas réussi à tenir ses promesses envers les pays à faible revenu. 

La BM a au contraire accentué, selon eux, le phénomène du réchauffement climatique. Depuis l'Accord de Paris, en effet, la Banque mondiale a fourni "12 milliards de dollars en financement direct de projets liés aux combustibles fossiles dans 35 pays". Selon les estimations de la société civile, cela représente plus que toute autre banque multilatérale de développement. Et encore, les milliards de dollars de la branche de prêt commercial de la BM, la Société financière internationale (SFI) ne sont pas pris en compte.  

Quant au captage du carbone, théorisé par la BM, il est perçu comme "une solution qui n'a absolument pas fait ses preuves". Dans un récent article d'opinion cosigné par Charles Harvey et Hurt House, deux scientifiques du MIT, ils expliquent en détail comment la capture du carbone a échoué aux États-Unis et a détourné l'attention des véritables solutions. Selon Glasgow, il ne serait pas étonnant que "le plan d'action pour le climat de la Banque mondiale y fasse quelques références en passant, en utilisant des termes ambigus indiquant que le captage du carbone pourrait être une solution". 

Lors de cette journée, l'équipe d'action de Glasgow est aussi revenue sur la présidence de la Banque mondiale. La nomination du président de la Banque mondiale se fait toujours de manière antidémocratique et illégitime via un Gentleman's Agreement entre les États-Unis et l'Europe. Cette coalition souhaite, à la place de cet arrangement intra-occidental, une démocratisation du processus avec le choix de vrais acteurs soucieux des vrais problèmes de l'heure.

 

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