Publié le 13 Sep 2022 - 10:44
LIGUE 1

Strasbourg, les raisons de la galère

 

Toujours sans succès en championnat depuis le début de la saison à la suite de son nouveau match nul contre Clermont, Strasbourg déçoit par rapport à ce qu'il a montré durant l'exercice 2021-2022. Mais après cette période faste, les difficultés étaient justement et logiquement attendues.

 

La statistique, inédite depuis l'arrivée de Julien Stéphan en 2021, n'étonnera personne au regard du début de saison observé : à domicile, Strasbourg n'a gagné aucun de ses quatre derniers matchs (une défaite). Contre Clermont à la Meinau ce dimanche, à l'occasion de la septième journée de Ligue 1, les Alsaciens ont en effet encore concédé le nul malgré une domination évidente et des occasions qui auraient dû terminer au fond (deux barres transversales touchées, notamment). Résultat : le RCSA n'a toujours pas remporté une seule rencontre de championnat, et reste englué dans la zone de relégation en dix-septième position avec cinq petits points au compteur. Mais comment expliquer cette période difficile alors que le club incarnait l'une des hypes françaises durant l'exercice 2021-2022 terminé à la sixième place et à trois unités du podium au gré d'un jeu emballant, le tout alors que l'effectif n'a pas énormément bougé ?

« L’année dernière, on était peut-être en surrégime... »

En réalité, les raisons de cette galère sont diverses et variées. Mais les prestations en berne, par rapport à la saison précédente, ne sont pas non plus si inattendues que ça. Car en prenant du recul, ce sont plutôt les succès de l'année dernière qui représentaient l'anomalie. « Si je prends Lyon, Paris, Monaco, Lille, Marseille, Rennes, Nice, je rajoute Lens... ça fait déjà huit équipes d’un calibre autre que le Racing Club de Strasbourg. On ne joue pas dans la même cour. L’année dernière, on était peut-être en surrégime par moment, tout marchait pour nous, indiquait habilement Dimitri Liénard à la toute fin du mois de juillet, lors d'un amical contre Liverpool. Ce qu’on a fait l’année dernière, c’était magique, extraordinaire. Mais là, c’est une tout autre saison. Je nous souhaite de refaire quelque chose de beau, mais je pense qu’on va se battre avec une dizaine d’équipes pour se maintenir le plus rapidement possible. Avec les quatre descentes et la coupure liée à la Coupe du monde, il faut rester les pieds sur terre, ne pas se croire trop beau ou s’embourgeoiser. On a confiance en nos forces, mais d’une saison à l’autre, rien n’est pareil. »

Un discours partagé par son entraîneur, Stéphan, qui tenait à avertir tout le monde avant le début des festivités : « La saison dernière, c’est la saison dernière, et une nouvelle saison va commencer. Il ne faut pas oublier qu’on est le quinzième budget de Ligue 1, qu’il y aura quatre descentes et que c’est une saison dangereuse pour beaucoup de clubs dont le nôtre. C’est un championnat dangereux et on fait partie, comme dix-douze clubs, des équipes qui vont être concernées par cette lutte-là. On ne devra jamais l’oublier, en tout cas dans un premier temps. Si jamais on arrive à s’en extirper, on cherchera à faire le mieux possible. C’est une saison difficile, les matchs vont être âpres et engagés. »

Un contexte multifactoriel

Aux propos des deux hommes, il faut ajouter quelques facteurs justifiant ce faux départ dans les performances. D'abord, le manque de réussite (notamment offensif) des Strasbourgeois depuis août est assez flagrant (surtout en comparaison à la saison dernière, encore une fois) : malchanceux et imprécis devant, les Alsaciens disposent de l'avant-dernière attaque de l'Hexagone (cinq buts inscrits) devant Ajaccio (trois) alors qu'ils se procurent pourtant de nombreuses occasions (une seule partie à moins de neuf frappes tentées, en sept journées). Cette baisse d'efficacité peut également s'expliquer par les transferts simultanés d'Anthony Caci (Mayence) et de Frédéric Guilbert (Aston Villa), la qualité de centre des deux pistons représentant auparavant un sacré atout. De plus, les envies d'ailleurs de certains cadres - comme Ludovic Ajorque ou Alexander Djiku - qui n'ont finalement pas signé pour un autre club ont pu psychologiquement jouer dans les têtes.

Enfin, le RCSA n'est pas non plus très bien loti du point de vue des absences : face aux Auvergnats, la liste des blessés était par exemple aussi longue qu'un règne de monarque anglais (forfaits de Thomas Delaine, Gerzino Nyamsi, Karol Fila, Eiji Kawashima et Liénard) sans oublier que Sanjin Prcić était suspendu. S'il a été très goûtu et apprécié, le cru 2021-2022 a aussi été costaud à avaler. Donc difficile à digérer. « On a des automatismes, mais il y a eu beaucoup d’usure mentale l’année dernière jusqu’à la dernière journée, reconnaissait d'ailleurs Liénard, il y a quelques semaines. Le plus dur sera de se replonger vraiment dans la réalité, et si on commence mal, tout peut aller très vite. Bien sûr, on veut éviter de se maintenir à la dernière journée, mais ce ne sera pas si facile. » L'objectif à long terme est en tout cas connu, et il ne s'agit pas de faire mieux qu'avant. Celui à court terme est d'aller chercher un succès, le plus rapidement possible.

SOFOOT.COM

Section: